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3479-77. CORBEIL. Typ. et stér. de CRÁTÉ

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F

DEC. 20, 1930

L'Académie de législation de Toulouse avait proposé pour l'un de ses concours de 1876 la question suivante : « De la protection à organiser en faveur des enfants vis-à-vis desquels les père et mère ne remplissent pas leurs devoirs. »

Données développées par le programme en ces ter

mes :

« L'Assemblée nationale française vient de voter deux lois en faveur des enfants: l'une sur leur travail dans les manufactures; l'autre qui réprime les abus que font de leur jeune âge les entrepreneurs de spectacles publics, les saltimbanques, etc., etc. Ce fait prouve suffisamment que l'opinion publique se préoccupe de la protection légale à accorder aux enfants. Mais il reste à pourvoir à bien d'autres situations que celles qu'a réglées l'Assemblée. Tantôt les enfants sont abandonnés comme vagabonds; tantôt ils sont l'objet dans leur famille de mauvais traitements qui ne vont pas cependant jusqu'au délit; souvent ils reçoivent au foyer domestique les plus déplorables exemples; il peut arriver aussi que d'indignes parents les laissent croupir dans l'ignorance la plus complète. Dans ces divers cas et bien d'autres, ne pourrait-il pas y avoir lieu à l'intervention des autres membres de la famille, du ministère public, de l'autorité

judiciaire ? Comment cette intervention pourrait-elle se produire, sans cependant porter atteinte, d'une façon imprudente ou inquisitoriale, à l'exercice de la puissance paternelle? Problèmes délicats que l'Académie recommande à l'attention des concurrents. >>

Un tel sujet, par son caractère de nouveauté, par l'intérêt de premier ordre qu'il présente, comme tout ce qui touche à la constitution de la famille, enfin par les développements qu'il comporte, était d'un abord particulièrement attrayant.

Parmi les mémoires que l'Académie a eu à examiner, elle a bien voulu distinguer celui qu'on va lire, et l'a jugé digne du prix du concours, consistant en une médaille d'or offerte par le conseil général de la HauteGaronne.

C'est sous cette précieuse recommandation que nous présentons aujourd'hui ces quelques pages à tous ceux que préoccupent le progrès de notre législation civile et l'avenir même du pays. N'est-ce pas en effet à l'ombre du foyer domestique que se préparent ses destinées et que s'instruisent dans le bien ou dans le mal ceux qui doivent le perpétuer? Moralisons le foyer, assainissonsle dans les limites du possible, en ayant constamment présente à la pensée la parole toujours vraie du poëte qui comparait, il y a dix-neuf cents ans, l'âme de l'enfant à une cire malléable.

Les loisirs ont manqué à l'auteur pour rendre son œuvre plus digne de la récompense obtenue et chercher à la dépouiller des imperfections originaires. Ayant déja éprouvé l'indulgence d'un corps placé au premier rang des sociétés savantes d'Europe, il aspire à se concilier aussi celle de la portion du public auquel il s'a

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