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et dans de grandes chaudières, ce qui est un défaut; il vaut mieux opérer sur de très-petites quantités, et ne laisser le jus que peu d'instants en contact avec la chaleur et les agents déféquants.

On peut avoir une série de petits vases rangés autour d'un grand filtre à poche, et traversés chacun par un gros serpentin: la défecation se fait ainsi à la minute sans attendre le soutirage; on jette le tout sur le filtre à poche, et on recommence l'opération dans le vase adjacent, et ainsi de suite.

On peut aussi mêler la chaux dans la pulpe ou dans le jus, de manière à ce que ce dernier entraine avec lui l'agent déféquant dans des proportions convenables, et passe ensuite dans des tuyaux chauffés à la vapeur ou au bain-marie, pour tomber, tout déféqué, dans le filtre à poche dont il a été parlé plus haut: cette opération pourrait également se faire dans un quelconque des appareils décrits ci-dessus, au chapitre de la concentration.

9 août 1837.

DEUXIÈME BREVET DE PERFECTIONNEMENT ET D'ADDITION.

Pendant la campagne dernière, une grande amélioration a été introduite dans la concentration et la cuite des sirops par les appareils à circulation continue. Ces divers appareils, qui sont aujourd'hui en pleine activité, ont eu des succès plus ou moins grands, en raison du mode suivi par chacun des inventeurs : ils consistent tous dans le principe de la circulation continue sur des plans plus ou moins inclinés.

Après avoir mûrement pesé les bénéfices et les inconvénients de ce système, j'ai reconnu, par expérience, qu'il était plus rationnel, plus, commode et plus avantageux de modifier cette inclinaison des surfaces évaporatoires; j'ai donc modifié mon appareil pour la seconde fois,, et cette modification est fondée sur le principe de l'horizontalité des couches liquides, avec niveau et écoulement constants, à l'aide d'un robinet-régulateur gradué, au moyen duquel la hauteur du liquide à évaporer peut être augmentée ou diminuée à volonté. La chaudière peut être encore un rectangle dont la longueur, la largeur et la profondeur sont indéterminées. Sur le fond de ce rectangle repose toujours, ainsi que cela se trouve indiqué dans mon brevet du 6 avril 1836, une grille ou jeu d'orgues composé de tuyaux cylindriques ou aplatis,, et dont l'extrémité a changé de forme.

Pl.. 10. Le diamètre des tuyaux peut varier au gré du constructeur. La chaudière est sensiblement horizontale; du côté g est la prise de la vapeur et

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du côté ʼn la sortie des eaux condensées. Le liquide arrive dans l'appareil par le distributeur b. A l'autre extrémité de la chaudière se trouve le robinetrégulateur, destiné à composer le niveau constant du liquide sous une couche dont on peut faire varier à volonté l'épaisseur.

Voici les avantages que présente cet appareil sur ceux à circulation continue, en faisant usage des plans plus ou moins inclinés :

1° Les tuyaux peuvent être ronds au lieu d'être plats, cylindriques au lieu de coniques, ce qui donne plus de facilité dans l'exécution;

2o Le jeu d'orgues, constamment couvert, dans toute sa longueur, d'une couche mince de liquide, ne peut, en aucune manière, causer de caramé→ lisation;

3o On obtient, avec une régularité bien plus grande, le point de concentration auquel on veut arriver;

4o Le robinet-régulateur procure au sirop un écoulement plus régulier et lui facilite le moyen de tomber directement sur un filtre, en évitant une maind'œuvre fort pénible et peu commode;

5o Les tuyaux étant toujours couverts, dans toute leur longueur, d'une couche mince de liquide, il en résulte que les matières en suspension sont entraînées avec lui et n'adhèrent point avec force à la surface évaporatoire, comme dans les appareils à simple circulation; de là un nettoyage bien plus facile.

Lorsqu'on veut vider l'appareil, il suffit d'ouvrir le robinet-régulateur en r, et de faire baisser, au moyen d'un chariot, la chaudière qui tourne sur son axe en g. On opère de même quand on veut se servir de l'appareil comme chaudière de cuite ordinaire.

Au lieu de faire la chaudière rectangulaire, on peut lui donner la forme circulaire, elliptique ou celle d'un trapézoïde, et même, remplacer les tuyaux par des cannelures; mais ce dernier système présente moins de solidité.

Explication des dessins.

Pl. 10, g, Prise de vapeur et sommier-distributeur.

h, Sortie de vapeur.

j, Tuyau de l'appareil, vu de côté.

k, Caisse en cuivre doublée en bois et fermée des quatre côtés.

P, Robinet de la sortie de vapeur.

r, Robinet de la chaudière servant à la vider entièrement après la cuite. s, Joint en cône permettant à la partie t du robinet-régulateur de décrire un mouvement circulaire autour de la circonférence grand a; ainsi l'on peut

toujours déterminer, par la plus ou moins grande inclinaison de ce dégorgeoir, la hauteur des couches de liquide qu'on soumet à l'action de la vapeur. t, Joint en cône permettant au dégorgeoir coudé grand d'être contourné

en tout sens.

u, Petit bras de fer fixé au bas du coude pour le faire mouvoir sans effort. v, Partie inférieure du robinet-régulateur par où se vide la cuite ou les fonds provenant du nettoyage.

w, Tuyau du retour d'eau à pompe et muni d'une boîte à étoupes pour intercepter la vapeur ce tuyau, entrant à frottement dans la pompe z, permet à l'appareil de le vider à fond et de l'incliner, à ce sujet, sans forcer nullement les tubes d'entrée et de sortie de vapeur.

y, Boîte filetée pour recevoir la vis x et le tube w de la sortie de vapeur. , Prolongement de la boite y dans lequel entre la pompe w.

4945.

BREVET D'INVENTION DE QUINZE ANS

en date du 5 mai 1826,

Au sieur ANDRIEUX (Clément-Joseph), à Paris,

Pour une force motrice obtenue par des gaz comprimés.

Je déclare que mon invention consiste dans des arrangements mécaniques pour obtenir de certains liquides une force motrice et l'appliquer à différents

usages.

Elle est décrite dans la spécification suivante :

Les liquides desquels la force en question peut être obtenue résultent de la condensation de certains gaz qui, à la température et à la pression ordinaires de l'atmosphère, restent toujours gazeux ou aériformes. Il y a plusieurs gaz compris sous cette désignation, dont plusieurs ont été soumis aux essais de M. Faraday, ainsi qu'il résulte de ses mémoires lus à la Société royale de Londres, en 1823.

Je donne la préférence à l'acide carbonique; ce gaz,

à la température de la

glace fondante, exige environ trente atmosphères pour être condensé et retenu à l'état liquide; il peut être obtenu en décomposant un carbonate quelconque par divers acides.

Le procédé pour obtenir le gaz sous forme liquide consiste à le recevoir sous un gazomètre, d'où il est extrait par l'action d'une pompe et refoulé dans un récipient: on continue cette opération jusqu'à ce que le gaz soit réduit à l'état liquide.

Les arrangements mécaniques pour tirer parti du liquide obtenu par le procédé ci-dessus décrit consistent principalement en deux vases cylindriques, nommés condensateurs, dans lesquels le liquide a été préalablement formé par l'action des pompes ; un de ses condensateurs est vu en a a et l'autre en a' a', fig. 1 et 3".

re

Pl. 10°. La fig. 1 et la fig. 2° sont des coupe et plan des mêmes cylindres sur une plus grande échelle; les mêmes lettres désignent les mêmes choses dans ces différentes figures.

re

La communication des pompes aux condensateurs a lieu par l'orifice o, fig. 1, qui peut être bouché à volonté, à l'aide d'un robinet ou soupape, fig. 1o et 2o; lorsque le condensateur a été chargé avec le liquide, puis fermé, un tuyau d est ajusté en k, fig. 1 et 2°, et mis en communication en x avec un vase nommé récipient bb, fig. 3o.

71, fig. 1 et 3, Indiquent une couche de bois ou de toute autre substance non conductrice pour prévenir la déperdition de la chaleur au travers du métal. Le récipient communique à l'aide d'un tuyau g, fig. 3., avec un cylindre à piston h.

h

Les fig. 3o et 6o représentent deux condensateurs aa et a'a' en communication avec le cylindre à piston / par les vases ou récipients intermédiaires bb, b' b'. La fig. 3o représente en bb un récipient sur une plus grande échelle. Ces récipients contiennent de l'huile ou tout autre liquide convenable indiqué en bb, comme intermédiaire entre le gaz et le piston q, fig. 3o.

Avant d'expliquer l'usage de cet appareil, je dois indiquer comment la puissance motrice est obtenue dans les condensateurs ; ces condensateurs consistent,

ainsi

que cela est indiqué dans la fig. 1, dans de forts cylindres métalliques, munis intérieurement d'un ou de plusieurs vases métalliques minces : des tubes sont préférables pour cet objet; ils sont indiqués en ttt, fig. Ire et 2°. Les jonctions de ces tubes au travers des parties supérieures et inférieures des condensateurs sont rendues complétement imperméables, plutôt à alternativement la chaleur et le froid au liquide contenu dans les condensa

teurs, sans

changer sensiblement la température des cylindres, l'échau ffemen

re

et le refroidissement qui peuvent être opérés au travers des tubes minces ttt, fig. 1 et 2, à l'aide de l'eau chaude de la vapeur ou de tout autre milieu échauffé, et de l'eau froide ou de tout autre milieu refroidissant; à cet effet, les tubes ttt, fig. 1, sont réunis à leurs parties supérieures et inférieures, avec un récipient commun cc. cc; à l'aide de bouchons épais, ces récipients communiquent avec les tuyaux ee, par lesquels l'eau chaude et l'eau froide peuvent être alternativement conduites au moyen de pompes foulantes.

L'eau chaude à 120 degrés étant conduite dans les tubes du condensateur aa, fig. 3o, et l'eau froide introduite en même temps dans les tubes du condensateur a'a', le liquide, dans le premier condensateur, acquerra une tension d'environ 90 atmosphères, tandis que le liquide dans le condensateur a'a' ne développera qu'une pression de 40 à 50 atmosphères ; la différence entre ces deux pressions formera la puissance mécanique qui agira par l'intermède de l'huile sur le piston q dans le cylindre h, fig. 3°. Il est facile de concevoir qu'en introduisant l'eau chaude dans le condensateur a'a', et en même temps l'eau froide dans le cylindre opposé a a, une réaction contraire aura lieu, qui produira dans le cylindre h le mouvement alternatif du piston q, mouvement transmissible, par la ligne i, à différents appareils mécaniques.

On doit faire observer que l'usage du gazomètre et de la pompe foulante s'applique seulement à obtenir le gaz et à le réduire à l'état liquide dans les condensateurs. Lorsqu'un condensateur a été chargé, puis fermé hermétiquement, à l'aide de la soupape p, fig. 1 et 2°, le gazomètre et la pompe sont séparés du condensateur, en divisant le tuyau d au point k, fig. 1 et 2o ; le même tuyau peut alors servir pour mettre en communication le condensateur avec le récipient, et l'autre extrémité de ce tuyau ou de tout autre tuyau convenable est adaptée au récipient en x. On a évité à dessein d'adapter deux différents tuyaux aux condensateurs, savoir, un pour la pompe et l'autre pour mettre en communication chaque condensateur avec le récipient, parce que, s'il y avait eu deux orifices, deux soupapes auraient été nécessaires. On conçoit qu'il n'y a aucune difficulté à réunir la pompe foulante avec l'un ou l'autre des condensateurs, puisque les petits tuyaux destinés à cet usage peuvent être disposés de manière à les atteindre tous deux.

Parmi les dispositions mécaniques pour obtenir la force motrice des liquides formés par la condensation d'un gaz, je considère comme mon invention les condensateurs ci-dessus décrits, et la partie essentielle est l'application intérieure des vases ou tubes minces destinés à transmettre la chaleur et le froid leur forme et leur disposition les rendent capables de résister à la pression intérieure du liquide et du gaz, en permettant toutefois de les employer assez minces pour qu'ils soient traversés rapidement par la chaleur.

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