VILLE SANS OCTROIS A louer à ELBEUF, ville sans octrois, plusieurs établissements, grands ou petits, pouvant convenir à toutes industries! Les uns sont situés sur le bord de la Seine, CONDITIONNEMENT PUBLIC DES MATIÈRES TEXTILES avec quai sur le fleuve les autres dans l'intérie Fermière: A. JAMETEL & Cie rieur de la ville, tous à portée des deux lignes de chemins de fer qui relient Elbeuf avec Rouen et Orléans, la basse Normandie avec la Picardie. Elbeuf et ses faubourgs ont une population honnete et très, laborieuse, de 40.000 habi tants. La ville est à 30 minutes' de Rouen, entre Paris et le Havre, possède de larges quais, reçoit par canaux et par mer les char bons du Nord, de Belgique et d'Angleterre Eaux industrielles abondantes. S'adresser au bureau du journal. Paraissant à ELBEUF le 15 et le 30 de chaque mois Abonnements: France. . . . 15 francs par an Etranger.... 20 francs par an. H. SAINT-DENIS, directeur LES ABONNEMENTS SONT REÇUS DANS LES BUREAUX SOMMAIRE: Chronique, 17. Formation des couleurs azoïques sur les fibres animales, 18. Une courroie de transmission en papier, 18. Montage Genres été 18 Le travail de la laine à carde, 20 Nous copions l'Allemagne, 22.Revue commerciale et industrielle de Mazamet année 1896, 23 Allemagne, 25. Un dépôt de produits français à Saint-Pétersbourg. 27. Espagne, 27. Possessions anglais s d'Asie 23. Le commerce français aux Etats Unis, 28. Nouveaux brevets intéressant l'industrie lainière, 29. - Revue des marchés, 30. Renseignements commerciaux 30. Annonces. - CHRONIQUE Elbeuf, le 30 Janvier 1897. L'industrie lainière est entrée dans une nouvelle crise qui arrive déjà à l'état aigu. Les filateurs trouvent difficilement de l'alimentation et à de très mauvais prix; les com missions en tissus sont rares et l'on se demande avec inquiétude comment on pourra occuper les ouvriers. L'Alsace a déjà réduit sa production d'un sixième en ne travaillant plus que cinq jours par semaine. Roubaix réduit la sienne en arrêtant partiellement des métiers; les fabricants de notre région, dit le Journal de Fourmies, en font aussi chômer un certain nombre. En un mot, on sent partout qu'une trop grande production, en présence de la petite quantité de demandes, ne peut qu'achever l'avilissement des prix,et nous connaissons entre autres, un marché qui a été fait à Roubaix ces jours derniers, où l'on a accepté de filer à 30 centimes du kilogr. une matière qui, aux plus mauvais jours de 1894, avait encore été payée 45 centimes. Dans ces conditions, qui sont la ruine à brève échéance, les industriels reviennent à l'idée de constituer un syndicat, et c'est Roubaix, qui y était antérieurement réfractaire, qui en prend l'initiative et propose de l'orga Publicité. Réclames. . . 1 fr. la ligne. Annonces ... A forfait. niser, si même Fourmies ne s'y rallie pas. Nos chefs d'industrie vont donc avoir à étudier cette importante question sous quelques jours. A Elbeuf, ainsi qu'à Sedan, à Louviers et à Mazamet, la situation n'est guère brillante non plus pour le moment. Beaucoup de métiers battent pour le magasin, et si une amélioration ne se produit prochainement, il est à craindre que l'on soit obligé de suspendre la production, au grand préjudice des manufac turiers et des ouvriers. A Fourmies, il s'est fait quelques petites affaires de réassortiment en peignés, à des prix irréguliers, certains détenteurs consentant des réductions refusées par d'autres. La situation des façons de peignage est sans changement. Les blousses épurées sont toujours bien demandées et à prix bien soutenus. L'alimentation des façons de filature est très difficile et les prix très mauvais. Beaucoup de filateurs restreignent la durée du travail, et le sentiment général dans le sens de la réduction s'est fortement accentué dans ces derniers jours. En fils, il a été traité des affaires encore très limitées, à prix faibles; quelques propositions paraissent toutefois indiquer des besoins et laissent espérer un peu plus d'activité dans les transactions. Aucune amélioration à signaler dans les tissus; l'alimentation reste. difficile et les prix mauvais. A Reims, les affaires en peignés sont peu importantes, et les prix irréguliers. Les blousses s'écoulent au fur et à mesure des rentrées, mais à des prix plus faibles, principalement pour les genres défectueux. Les peignages choment partiellement. La fabrique coule à fonds tous ses approvisionnements en fils peignés; aussi, les affaires ont-elles été à peu près nulles. Les prix sont encore plus faibles. La situation des façons de filature s'est plutôt aggravée; les prix sont mauvais. L'alimentation de la filature en laine cardée est de plus en plus laborieuse. En cachemires et mérinos, la quinzaine a été très calme. Les prix nominaux restent les mêmes; il ne s'est pas fait d'affaires sérieuses qui aient pu les influencer. Les nouveautés en laine peignée ont souffert du calme général. On est du reste peu aux affaires et tout à l'é chantillonnage. Les métiers sont bien occupés par les commissions prises en nouveautés. On en propose peu de nouvelles. Il y a eu quelques petites ventes en flanelles aux bas prix de la quinzaine précédente. Ci-après le tableau des opérations de conditionnement, faites dans les cinq grands centres lainiers du Nord de la France, pendant le mois de décembre 1896, comparé à celui de 1895. DÉCEMBRE Laine peignée Laine filée Reims. 722.694 483.669 60.685 Roubaix . 1.971.204 1.924.703 586.917 Tourcoing 1.764.509 1.725.038 335.301 Amiens. 99.502 Fourmies Totaux. . 1896 49.759 474.108 440.327 46.404 50.691 74.042 170.813 283.504 541.671 529.573 4.675.626 4.467.625 1.624.076 1.567.809 Le ralentissement dans l'activité de notre industrie que nous venons de constater pour notre pays, se produit également partout à l'étranger. En Angleterre, en Belgique et en Allemagne, on a dû réduire le nombre d'heures de travail, en ce qui concerne les draperies nouveautés et même, en quelques endroits, les étoffes pour la confection. La Chambre de commerce de Crefeld a pris l'initiative d'envoyer une mission commer ciale en Extrême-Orient; elle avait invité à se joindre à elle l'industrie des draps d'Aixla-Chapelle, mais celle ci vient de décliner toute participation à cette entreprise. INVENTIONS ET PERFECTIONNEMENTS FORMATION DES COULEURS AZOIQUES SUR LES FIBRES ANIMALES Par M. J. Pokorny On sait que le coton préparé en naphtolate de soude donne instantanément des couleurs azoïques si on le passe dans une dissolution d'amine diazotée. Mais ce traitement ne convient qu'aux fibres végétales. Pour la laine et la soie, M. Pokorny a observé que ces fibres ont la propriété d'attirer d'un bain aqueux les amines, si ces amines se trouvent à l'état de bases. Les chlorhydrates ne se fixent pas. M. Pokorna dissout, par exemple, l'anaphtylamine dans de l'alcool, verse cette dissolution dans de l'eau et introduit dans ce bain la laine préalablement bien humectée et l'v laisse une nuit. Le lendemain, la laine est bien exprimée, et passée immédiatement dans une dissolution de nitrite de soude et d'acide chlorhy drique, à poids moléculaires correspondants. La couleur se développe au bout de quelques minutes. On lave et sèche. Ces couleurs résistent bien au savon. M. P. Werner a étudié ce travail au nom de la Société industrielle de Mulhouse, à laquelle il avait été soumis par son auteur. M. P. Werner a trouvé que pour obtenir le maximum dans l'intensité de la nuance finale, il faut faire usage d'un liquide contenant l'eau et l'alcool dans des proportions définies par la nature de la base. De toutes les bases essa yées. l'a-naphtylamine paraît seule avoir de l'intérêt pratique; les autres donnent par e passage en acide nitreux, non pas des amidoazos, mais des dérivés diazoïques et des nuances peu intenses. On peut cependant les foncer considérablement en les passant ensuite par un chlorhydrate, comme celui d'a-naphtylamine; on obtient de cette façon sur la fibre même des combinaisons amidoazoïques mixtes. Ces procédés fournissent en grand des teintes un peu inégales, ce qui s'explique par la nature du bain employé. UNE COURROIE DE TRANSMISSION EN PAPIER Une courroie de transmission en papier vient d'être brevetée en Allemagne sous le no 51.584, par le directeur d'une fabrique de pa pier de Schæferhof, près de Wangen, dans l'Allgau (Wurtemberg), M. Paul Ebbinghans. D'après la Papeterie, cette courroie est formée de tubes en papier fortement comprimés et qui sont réunis au moyen de fils. Le papier employé se compose de tiges de chanvre manille et d'une série de produits chimiques. Les tubes finis sont protégés contre les fluctuations de la température, contre les frottements, de même que contre les glissements sur les poulies et contre les allongements, au moyen d'une couche de matière spéciale, dans laquelle ils sont individuellement plongés. L'avantage de ces courroies sont, au dire de l'inventeur, les suivants: grande durée, modicité du prix de revient, fonctionnement régulier et, par suite, du courant électrique qu'elles déterminent pendant la marche, adhérence parfaite sur la poulie en fer. L'assemblage des deux extrémités de ladite courroie a lieu au moyen d'un fil de chanvre très solide ou des crochets employés d'ordinaire pour l'asssmblage des courroies en cuir. Tissu de fond 160 daites au décimètre. Largeur sur le métier: 1 mètre 70. Passage des fils: 3 par brochée. Faire correspondre les retors E, F aux places indiquées. Retrait au foulage: 8 0/0 sur la longueur tissée. Largeur définitive 1 mètre 40. Apprêt brut. Poids de fil gras pour un mètre d'étoffe finie 0 kil. 650. Nota. Nous pouvons fournir sur demande particulière et contre rétribution de 3 francs 50 par livraison ou 75 francs par an, des morceaux d'étoffe suivant les désignations ci-dessus. L. B. LE TRAVAIL DE LA LAINE A CARDE (1) Cardage. Cette opération est, pour ainsi dire, une continuation, d'une façon plus systématique, de la séparation et du mélange des fibres commencés dans la batterie et dans le loup. En réalité, le cardage perfectionne le travail de ces deux machines et prépare la laine pour le filage Les mèches feutrées ne sont pas simplement ouvertes et démêlées sur les machines à carder, mais elles sont réellement divisées en leurs parties constituantes; les fibres sont séparées, déliées, et ensuite mélangées d'une façon tellement intime que le résultat est un tout d'une composition absolument homogène. (1) Traité pratique de la fabrication des lainages par M. Robert Beaumont, professeur au Yorkshire College à Leeds, traduit de l'anglais par M. Paul Auscher. Baudry et Cie, éditeurs, 15, rue des Saints Pères, à Paris. |