TRAITEMENT DE LA LAINE ET DU COTON EN VUE Par MM. II. Prier et F. Dehan On prépare un bain contenant, par litre, 10 gr. d'acide sulfurique à 66. Baumé et on le porte à la température de 75° C. on plonge dans ce bain les matières soumises au traitement, après les avoir bien nettoyées, lavées et essorées; on les y laisse séjourner en les remuant pendant une demi-heure environ, puis on les sort du bain et les essore. ,' On les passe alors dans un second bain où elles sont manœuvrées également pendant une demi-heure environ. Ce second bain, qui est froid, contient par litre 45 gr. de chlorure do chaux, c'est à dire que le mélange d'eau et de ce corps est fait dans ces proportions et l'on décante de manière à employer la partie claire du bain. Après passage, dans ce bain, les matières sont rincées dans l'eau froide, puis essorées, 2014 42 F Elles sont ensuite soumises pendant une demi-heure à trois quarts d'heure, à l'action d'un troisième bain chauffé à 60o C., contenant environ 8 gr.' de savon de Marseille, par litre, puis on lave encore une fois à l'eau froide et on essore. 11 Enfin, en sortant de ce bain, les matières sont plongées pendant, 15 à 28 minutes dans un bain froid contenant environ 8 gr. d'acide sulfurique à 66 Baumé, par litre, puis on les essore. TEINTURE DES TISSUS DE TOUTE NATURE Par M. Louis-Adolphe Gillet Teindre les tissus de laine, de soie et tous tissus en général, de façon à leur donner des effets variés, des teintes plus ou moins fon-. dues entre elles ou bien détachées les unes des autres, tel est le bit que s'est proposé M. Gillet. Le procédé qu'il met en pratique à cet effet donne des tissus teints imitant les impressions ordinaires sur papier en chromo, mais les effets sont essentiellement, différents, parce qu'ils se produisent sur l'envers et sur l'endroit du tissu ce procédé consiste à nouer, aux emplacements où l'on veut obtenir les effets de chromo, les pièces de tissu à teindre (lesquelles sont blanchies ou préalablement teintes d'une nuance de fond quelconque), avec des nœuds flottants ou non flottants, ou bien encore avec des nœuds, les uns flottants et les autres non flottants. Les noeuds flottants ou nœuds coutants offrent l'avantage de se défaire rapidement et en même temps de produire des effets sur une plus grande surface et de plus grande variété. Ensuite, on passe les pièces ainsi préparées à la teinture. Après, on essore, et on dénoue le tout. On remarque alors que le résultat obtenu est une espèce de dessin de marbre ou marbrure d'une seule couleur sur le fond que possédait déjà la pièce, soit fond blanc, soit fond de toute autre nuance. Si'on le désire, on commence de nouveau à nouer la pièce comme précédemment et on la teint une seconde fois en une autre couleur. On recommence une troisième fois, une quatrième fois, dans un troisième, et quatrième bain, et ainsi de suite, suivant la multiplicité des teintes et des effets que l'on veut obtenir. (Industrie Textile). | A LES TISSUS A LA MODE Chaque époque a des produits qui correspondent à ses besoins, ses aspirations, ses tendances. Les nouveautés sont déclarées sublimes, si elles répondent à une entente, à un sentiment général; si elles apportent une amélioration dans le bien-être ou si elles procurent des satisfactions d'amour-propre. Elles sont délaissées comme trop ridicules, si l'adaptation manque par quelques points; si elles arrivent trop tôt, quand le goût porté en plein sur d'autres nouveautés, n'est pas disposé à changer, ou trop tard, quand la consommation a été saturée de produits à peu près similaires. Pour ne pas s'exposer à un échec, les nouveautés qui s'écartent des sentiments battus doivent séduire à la fois par la beauté, l'originalité et le bon goût, en un mot, posséder dès le début assez de qualités propres pour créer un courant spécial en leur faveur. C'est là le rôle des bons faiseurs, des éclaireurs de l'industrie drapière qui s'inspirent de tout pour créer. Quant aux autres, fabricants et dessinateurs, qui forment le gros de l'armée productrice. ils emboitent le pas aux précédents et gravitent autour des plus récentes innovations. Mais pour obtenir des produits bien à eux, sans être plagiaires, ils les trans forment, les modifient, leur donnent un cachet différent, répondant toutefois au goût général. En ce moment les articles les plus favorisés sont obtenus sur divers tissus et croisures en vogue. Nous allons en citer quelques-uns en commençant par les étoffes en peigné rasé qui sont les plus prisées de toutes. Le corkscrew continue ses multiples transformations avec deux ou trois cordons de chaine plus un cordon de trame, et dans ces croisures, les nuances combinées presque fil à fil donnent des dispositions bizarres, tantôt partiellement piquetés de points réguliers. Quelquefois les fils sont purs, unis; parfois il y a des retors de couleurs variées qui aug mentent davantage l'irrégularité des effets. C'est encore corkscrew, à triple cordons de chaîne, qui donne des lignes tremblées, des dessins zigzaguant inclinés, ou des serpentines longitudinales. C'est toujours le corkscrew, légèrement déformé, qui produit des ondulations, des écailles de poisson, ou des mouches jetées çà et là. D'un autre côté les effets en forme de «pied de poule» (le nom indique l'aspect en étoffe, plutôt que la croisure qui varie suivant la marchandise), subissent également de grandes modifications, soit par des échanges de couleurs, des groupements avec d'autres dispositions en carreaux, rayures, damiers. Et de même pour les dessins en losanges, pour ceux en hélice à quatre branches et divers du même esprit, mi partie foncés. Les mouches sont aussi en grande quantité dans certains cas; elles couvrent l'étoffe, formant des fonds suivis, d'un cachet marqué dans toutes les figures qu'il plaît d'établir. Dans les cardés, les fils irréguliers, les retors mouchetés, les bouclés et ceux en «spirale» permettent des changements toujours nouveaux. Par exemple les façonnés petits à plusieurs couleurs en peigné fin, sont limités en cheviotte avec ourdissages et tissages combinés en carreaux, dans lesquels les fils multicolores simplement doublés donnent au tissu un aspect bizarre voilé de longs filaments réservés par l'apprêt brut. Dans ces tissus, les mélanges sont presque toujours utilisés et leur donnent une véritable originalité. On ne néglige rien pour la beauté des couleurs primitives qui, mélangées en grand nombre, offrent des teintes nouvelles et variées. Il y a des sujets qui se traitent avec succès dans un article de journal. Un écrivain peut disserter sur les beaux-arts, sur l'histoire, sur l'économie politique, et se rendre in criards. téressant, soit en critiquant, soit en présentant général, n'aiment point les grands dessins des aperçus nouveaux. Mais ce qui réussit pour des études ou des revues générales ne suffit pas toujours pour ce qui doit être connu en détail, et si, quand l'esprit seul demande à être distrait, des phrases élégamment tournées contentent le lecteur, celui ci aime qu'une causerie technique, que l'exposé d'une machine ou d'un produit industriel, soient complétés par des dessins, par des modèles qui aident à comprendre et sont plus concluants. Ce que nous venons de dire a aussi une très grande importance quand la mode est en cause et qu'il faut noter ses capricieuses taisies, passant d'une chose à l'autre sans motif apparent. Le fabricant, qui doit mar cher de l'avant, ne peut s'attarder à de vaines dissertations; il préfère que les phrases soient courtes et appuyées de nombreux modèles, toujours élégants et ne se prêtant à aucune équivoque. Envisageons seulement les couleurs que le manufacturier doit mettre en œuvre à chaque saison. Elles sont tellement variées qu'une description, si bien faite qu'elle soit, serait impuissante à les bien faire connaître, pendant que les tableaux que nous offrons dans chaque numéro de ce journal permettent de se faire une opinion précieuse sur les nuances à utiliser, soit pour les tissus unis, soit comme couleurs de fond dans les dispositions façonnées. Les mélanges, toujours nombreux, tiendront aussi une bonne place dans l'ensemble de nos modèles. On ne s'écarte de cette règle que dans quel ques très hautes fantaisies, pour pantalon, le plus souvent d'un cachet et d'une richesse inimitables, ainsi que pour divers articles à bon fan-marché, dans lesquels les couleurs voyantes voilent les apparences d'un tissu médiocre. En dehors de cela, les dessins un peu grands el de teintes voyantes auront pour mission d'éveiller une collection, mais le fabricant ne devra pas espérer, quant à présent, les vendre. par longs métrages. Les teintes vives, tirées du rouge, du jauns or, du bleu ou du vert, ne seront point très éclatantes, ou du moins, elles seront utilisées de façon à se voir discrètement. Nos types de façonnés en montreront l'effet. Puisque nous parlons des couleurs, nous devons faire remarquer que, dans un grand nombre de modèles que nous publierons, les nuances seront peu tranchées entre elles, et cela aussi bien dans les tissus tout foncés que dans les clairs, en mettant les filets de tonalité assortie comme nous venons de le dire. Ceux de nos clients qui, pour leur vente, croiront devoir accentuer les effets auront facile en prenant une teinte de même famille que celle du type, mais plus éloignée d'un ton ou deux de celle du fond. Les dessins resteront dans la forme désirée et attireront le regard. Toutefois, malgré les changements survenus dans le goût, il faut craindre de tomber dans une exagération dont le fabricant aurait bientôt à se repentir. Tel dessin qui parait trop modeste quand on l'examine sur un petit mor ceau d'étoffe, est souvent assez apparent vu en pièce, parce que les filets, répétés pius de fois et sur une grande étendue, se montrent assez pour flatter les consommateurs qui, en Cela revient à dire que plus les dispositions ont d'étendue, moins les couleurs doivent être différentes, ou moins le travail des filets doit être isolé. Les nuances tranchées sont réservées pour les motifs réduits, les effets miniscules ou tout au moins il faut les distribuer de façon à en atténuer la crudité dans l'ensemble du dessin. Il arrive parfois que les croisures du fond et de bandes donnent l'une et l'autre un dessin fin et n'offrent pas à l'œil une opposition suffisamment apparente. Dans ce cas, on met de chaque côté de la rayure destinée à la bande un jonc de quelques fils au-dessus desquels la trame trace une légère ligne limitant et encadrant cette bande. (Les Tissus). INDRODUCTION D'ÉCHANTILLONS EN RUSSIE Le régime de l'introduction d'échantillons en Russie, par les voyageurs ou représentants de commerce, repose sur l'article 12 du traité de commerce russo-allemand, dont le bénéfice est également assuré à la France, en vertu du traitement de la nation la plus favorisée. Cet article est ainsi conçu : « Art. 12. Les négociants, les fabricants et autres industriels qui prouveront, par la possession d'une carte de légitimation délivrée par les autorités de leurs pays, qu'ils sont autorisés à exercer une industrie dans l'Etat où ils ont leur domicile, pourront, soit par des commis-voyageurs à leur service, faire des achats et, même en portant des échantillons avec eux, rechercher des commandes dans le territoire de l'autre partie contractante. Lesdits négociants, fabricants et autres industriels ou commis-voyageurs seront traités réciproquement dans les deux pays, en ce qui concerne les passeports et le payement des taxes frappant l'exercice du commerce, sur le pied de la nation la plus favorisée. « Les industriels (commis voyageurs) qui seront munis d'une carte de légitimation pourront avoir avec eux des échantillons, mais point de marchandises. Les objets passibles d'un droit de douane qui seront importés comme échantillons par lesdits voyageurs seront, de part et d'autre, admis en franchise. de droit d'entrée et de sortie, à la condition que ces objets, s'ils n'ont pas été vendus, soient réexportés dans un délai fixé à l'avance et que l'identité des objets importés et réexportés ne soit pas douteuse, quel que soit du reste le bureau par lequel ils passent à leur sortie. des droits de douane perçus sur les échantillons introduits en Russie. A cet effet, chaque voyageur de commerce doit être muni d'un passeport d'échantillons délivré par la maison qu'il représente, et mentionnant le nombre, le poids brut et les numéros ou marques des caisses, ainsi que la spécification détaillée de leur contenu pour permettre aux autorités douanières de vérifier rapidement l'exactitude de ces déclarations. Le passeport doit être revêtu de la légalisation d'une autorité compétente, maire de la commune, commissaire de police ou Chambre de commerce. Après le versement des droits afférents à ces échantillons, ou le dépôt d'un cautionnement déterminé par le bureau des douanes, il est délivré à l'intéressé une quittance qui devra être présentée à la sortie des mêmes échantillons. Cette quittance, jointe au certificat de sortie, est remise dans le pays d'origine des marchandises à l'agent diplomatique ou consulaire russe autorisé à les recevoir et à les faire parvenir au département des douanes pour obtenir le remboursement des droits verses ou du cautionnement déposé. ANGLETERRE PROJET D'EXPOSITION RUSSE A LONDRES Le Consul général de France à Londres fait savoir que, d'après les informations publiées par les journaux de sa résidence, l'exposition russe, qui doit avoir lieu, cette année, à NijniNovgorod, serait transférée, l'année prochaine, à Londres. L'emplacement choisi, dès à présent, serait le même que celui qui a été occupé à Earl's Court, en 1890, par l'exposition française. EXPORTATION DE LAINE ET DE SUIF DE LA NOUVELLE-GALLES DU SUD On écrit de Sydney, sous la date du 8 janvier, que la laine continue à tenir le premier rang parmi les articles d'exportation de la colonie. La dernière saison des laines a été très active, par suite de l'amélioration qui s'est produite en Europe au mois d'août dernier dans la valeur de cet article et qui s'est confirmée depuis lors. Cette amélioration a pris la forme d'une hausse de 20 p. c., aux enchères qui ont commencé en octobre dernier. Depuis lors on a offert chaque semaine de 30.000 à 35.000 balles, et ces quantités ont été enlevées rapidement par les acheteurs d'Europe et d'Amérique présents aux ventes. |