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H. SAINT-DENIS, directeur

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SOMMAIRE: Chronique, 33. Fouleuses à cylindres avec clapet de refoulement à mouvement automatique, 34. - Teinture au noir fixe des matières fibreuses, 34. Montage Genres été, 34. -La draperie nouveauté, nuançage et façonnage, 35. Revue commerciale et industrielle de Mazamet, 37. - Les laines à Londres en 1895, 40. Nouveaux brevets intéressant l'industrie lai. nière, 42. Jurisprudence, 43. Revue des marchés, 44. Renseignements commerciaux, 45. Annonces.

CHRONIQUE

Elbeuf, 15 Février 1896.

La dernière note de la Chambre de commerce d'Elbeuf établit que, pendant le mois de janvier, la fabrication de la nouveauté a été calme, comme tous les ans à cette époque, où l'on s'occupe surtout de l'échantillonnage. Les draps de couleur, de livrée et d'administration ont eu leur courant régulier. Les draps noirs sont également sans changement. Il y a eu une reprise pour les articles de dames, et les tissus cheviot façonnés ou unis ont eu une demande très active.

Il est sorti d'Elbeuf, en janvier dernier, 527.050 kil. de draperies, et il en est entré 103.400 kil., soit un excédent de 423.650 kil.

Pendant le même mois de 1895, il était sorti 530.800 kil. de draperies, et il en était entré 111.000 kil., soit un excédent de 419.800 kil., d'où une différence en plus de 3.850 ki. pour 1896.

Quelques d'affaires courantes à l'exportation.

La vente des tissus a été plus active cette quinzaine à Roubaix Tourcoing; le disponible s'enlève au fur et à mesure de la rentrée en magasin; il se remet aussi quelques suppléments de commission pour l'été, mais les acheteurs hésitent parfois devant les prix que les fabricants sont obligés de demander en raison de la plus-value des matières premières.

Pour la saison d'hiver 1896 1897, on nous dit que quelques articles sont déjà favorisés d'ordres; on cite notamment la draperie pour homme qui avait été échantillonnée en genres

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fins et en articles de laines longues; ces derniers ont encore eu l'avantage de la préférence, et semblent appelés à obtenir, cette année, le même succès que précédemment.

A Fourmies, pendant cette quinzaine, on a traité de nombreuses affaires en peignés avec prix en faveur des vendeurs. Les blousses épurées deviennent rares dans la région et obtiennent une légère augmentation. Tous les déchets paraissent recherchés, et à prix soutenus. Les peignages à façon paraissent actuellement mieux alimentés. Depuis dix jours il s'est traité des affaires assez nombreuses dans les façons de filature pour que le calme signalé la quinzaine passée ait fait place à l'activité précédente. On a traité pas mal d'affaires en fils. Mais les prix n'arrivent pas encore à être rémunérateurs pour les producteurs, qui ont à tenir compte des prix actuels des matières et des façons. Après quelque hésitation occasionnée par l'indécision des transactions américaines, on commence à recevoir quelques propositions ea tissus qui font espérer que tous les métiers pourront continuer à être occupés.

A Reims, tous les genres de peignés ont un bon courant d'affaires, les prix sont soutenus et même en légère hausse pour les bons méri nos Plata dont les premiers lots commencent à rentrer. Les stocks en général sont toujours assez restreints, et la consommation reste grande chez le filateur et le fabricant. En blousses, les rentrées du peignage s'écoulent à prix sans changement. En peignages, Londres n'a fourni qu'un appoint limité, et les machines sont appelées à subir un nouveau ralentissement. Il s'est traité passablement d'affaires en fils peignés cette quinzaine, à prix très fermes. Une légère avance a même été obtenue pour des ordres à livrer. La situation de la façon continue à être très bonne. L'alimentation de la filature en laine cardée est suffisante, les prix sont sans changement.

L'exportation se tenant toujours sur la réserve, les affaires en cachemires et mérinos manquent d'activité, toutefois les prix restent

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P'une, à suspension élastique, est susceptible d'un mouvement d'oscillation par rapport à l'autre, laquelle plus rapprochée des cylindres, est immobile, mais qui peut cependant être fixée dans d'autres positions, de façon à élargir ou rétrécir le canal de sortie.

TEINTURE EN NOIR FIXE DES MATIÈRES
FIBREUSES

Par M. O.-P. Amend

Jusqu'à présent, les procédés d'impression et de teinture en noir des fibres végétales, telles que le coton, le lin et autres fibres mélangées, au moyen de l'aniline, de la toluidine et autres amines aromatiques et de leurs sels, ont donné des résultats peu satisfaisants; mais toutes les tentatives pour obtenir un noir fixe avec ces amines et leurs sels sur les fibres animales, comme la laine et la soie, ont échoué.

Le procédé inventé par M. O.-P. Amend vient combler cette lacune. Ce procédé de teinture en noir solide des matières fibreuses consiste à traiter ces matières par une solution d'acide chromique, en présence d'un autre acide ne produisant pas une oxydation secondaire sur les fibres, à enlever l'excès de la solution, à traiter les mêmes matières par une solution d'une amine aromatique avec un sel d'oxyde métallique, puis à permettre au noir de se développer partiellement, à la température de la chambre, à enlever l'excès de la solution, enfin à soumettre lesdites matières à une température plus élevée, ce qui achève le développement de la couleur.

INVENTIONS ET PERFECTIONNEMENTS

FOULEUSES A CYLINDRES AVEC CLAPET DE REFOULEMENT A MOUVEMENT AUTOMATIQUE Par M. L.-Ph. Hemmer

L'inventeur ayant remarqué que dans les fouleuses actuelles, l'étoffe sous la pression du clapet forme un gros boyaux irrégulier qui, pour se frayer un passage, repousse ledit clapet, auquel if imprime de la sorte un mouvement oscillatoire, cet inconvénient disparaitraitsi on faisait agir le clapet sur l'étoffe en lui imprimant un mouvement indépendant et régulier. Dans ce cas, la table de sortie sera à suspension élastique et de plus sa position sera, en vue du réglage, rendue variable en hauteur.

Dans le procédé de M. Hemmer, le clapet reçoit son mouvement automatiquement d'un excentrique calé sur un arbre, et de leviers et bielles dont les mouvements et la position peuvent être réglées à l'effet d'obtenir un feutrage plus régulier et intense des produits textiles.

La table de sortie est composée de deux parties réunies au moyen de charnières, dont

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d'une seule espèce de laine, en cheviotte pure par exemple, de nuances variées; tantôt en combinant différentes matières cheviotte et mohair, cheviotte et laine douce, etc. Les tissus en peigué seront faits soit en fils fins à l'extérieur et fourrure en cardé, soit tout en peigné, fils gros ou doubles.

Ön fera une large place aux dispositions sérieuses, dans lesquelles des légers filets ou des petits motifs orneront discrètement les tissus. La saison le commande. Ces marchandises, destinées aux esprits modestes qui redoutent l'éclat, ne sont pas des nouveautés à proprement parler, et la mode ne se contente point toujours de cela; il lui faut du changement plus visible, plus palpable.

Les rayures seront en grand nombre; les dispositions en carreaux pourront être très accentuées. On pourra tout oser pour le pantalon et tirer parti tour à tour des effets les plus simples et les plus variés. La diversité des combinaisons, l'excentricité des dessins, l'originalité des couleurs pourront et devront produire de réelles nouveautés, d'autant plus que les motifs admis en ce moment atteignent une certaine grandeur.

On sera aidé en cela par des filets multicolores en soie pure, en retors réguliers ou de fantaisie. Ces derniers, plus variés que jamais, se trouvent aisément dans le commerce.

La Jaquette

Nous pensons avoir dit précédemment que la jaquette, un moment délaissée, est de nouveau beaucoup goûtée.

Les marchandises que l'on fera pour ce vêtement auront l'aspect rasé ou brut. L'apprêt rasé est donné aux tissus en peigné ordinaire que l'on connaît, ainsi qu'à divers en cheviotte peignée, ou plutôt en laine dure, brillante, imitant le mohair. On essayera de même quelques rasés en retors fin, de laine douce cardée, d'un toucher moins froid que les précédents. Pour l'apprêt brut, on variera les matières, le titre des fils et le grain des tissus, depuis les plus fins jusqu'aux plus gros. On feutrera non seulement les cheviottes, mais aussi des tissus mixtes, peignés et cardés, donnant sur l'étoffe un duvet agréable. Notons cependant que la cheviotte tiendra une grande place.

Depuis longtemps, les dessins se résument en tous petits effels: satins, grains de poudre, mouchetés, granités, cordons fins et quelques diagonales peu larges. La petitesse de ces combinaisons en a forcément limité la variété.

Pour sortir de ce cercle trop resserré, les fabricants essaient de varier et d'agrandir les dessins, soit en façonnant les croisures, soit par l'emploi des fils des deux tors (droit et gauche) ou par des pointillés confus de soie fine dans des tissus de grain accentué. La soie est retordue avec la laine. Le retordage ordinaire consiste à réunir des fils et les enrouler

ensemble; mais cela ne suffit pas pour réussir les effets dont nous parlons, car souvent la soie, moins grosse que la laine, s'enfonce dans celle-ci et disparaît partiellement. Il faut, de préférence, prendre les retors dans lesquels la soie est enroulée autour du fil de laine Bien que faits régulièrement, ces fils demandent une machine spéciale et coûtent plus cher que les retors ordinaires; en revanche, le ré sultat est de beaucoup supérieur, parce que la soie reste à la surface des fils et se montre bien en étoffe.

On persiste dans ces divers essais en prévision d'une modification dans le goût, parce qu'on considère, à tort ou à raison, que l'on ne va guère s'écarter des couleurs de fondation noir et bleu, plus le bronze et le marengo foncé.

Il est pourtant de bon ton de porter des jaquettes de couleurs moins sombres, mais c'est quand le costume est complet d'une même étoffe en gris bleuté, plomb ou autres, par exemple. Quand le costume est dépareillé, on préfère la jaquette foncée.

Le Complet

Les vêtements complets sont souvent faits de tissus unis. On pourra encore choisir des assortiments de nuances très variées passant des tons clairs aux plus foncés. Les mélanges surtout, pour cet usage, sont très recommandés.

En dehors des unis, les dessins les plus admis pour le vêtement complet seront les carreaux, les effets granités, et, en général, toutes dispositions irrégulières autres que les rayures. Quant à présent, les dessins les plus légèrement marqués et les plus doucement nuancés paraissent devoir être en majorité, les effets lancés étant naturellement d'une vente limitée. Cependant, de même que pour les autres tissus, on fait meilleur accueil aux dispositions accentuées, et les cheviottes d'aspect brut seront en grande quantité.

Devons-nous dire que, pour ces dessins à carreaux, les fonds seront souvent unis ou tout en retors ordinaire; ou bien qu'ils seront formés de petits effets pour l'ourdissage et le tissage combinés ?

Les fils fantaisie et les retors façonnés seront d'un bon emploi. En couleurs sérieuses, assorties avec celles du fond, ces fils seront parfois beaucoup utilisés et participeront aussi au fond du tissu. En nuances éclatantes, ces retors dessineront sur l'étoffe des filets plus ou moins originaux.

On ne doit pas craindre pour le complet fantaisie d'aborder des sujets très variés, et, chemin faisant, si le dessinateur trouve quelques dessins marqués, il les consacrera au pantalon haute nouveauté.

Les effets obtenus avec des fils mouchetés à la carde et parsemant l'étoffe de points noirs ou blancs, parfois multicolores, ont parcouru

peu à peu les transformations qu'ils pouvaient Les quelques observations qui vont suivre recevoir. Maintenant on les rajeunit par les n'ont pour but que de faire connaître à nos Croisures. Au lieu d'être réparties au hasard, clients du monde entier, par des chiffres, la les mouches possèdent une régularité qui puissance et les ressources de notre circonscontraste avec les dessins goûtés depuis long-cription éminemment industrielle et commertemps, fait nouveauté et plait.

Le Pardessus

La diversité des tissus pour pardessus est très grande, nous en avons déjà parlé.

En laine douce, os fera encore l'apprêt drapé, soigné, et les fins édredons seront toujours tissés sous de nombreuses couleurs. Les satins à cordons minuscules se devinant sous la laine sont aussi plus recommandés. Les diagonales et autres effets se feront peu, les changements portant surtout sur les coulenrs.

Les tissus à cordons se feront aussi avec chaîne en retors fin, clair et foncé ensemble. La finesse des matières et des fils permettra d'atteindre un beau cachet, mais qui n'offrira rien de nouveau.

Avec cette même laine douce cardée, ainsi qu'en cheviotte très fine peignée, on fera de nombreux tissus d'aspect brut et demi-brut, c'est-à-dire plus ou moins voilés de laine à l'endroit; ce dernier fait avec de nombreux mélanges.

Quelques-uns de ces bruts seront avec envers façonné. Faits tantôt en fils très fins, et l'envers teinté de couleurs variées, mais peu éclatantes, tantôt l'endroit sera en gros fils cheviotte unie, en retors bouclés ou spirale, et l'envers en couleurs multiples éclatantes.

Dans un même genre, la disposition d'envers change avec chaque nuance d'endroit. L'endroit reste uni ou conforme aux types soumis avec retors fantaisie. L'envers est en fils retors relativement gros, bien lainé aux apprêts pour avoir un toucher doux et chaud. (Les Tissus).

REVUE COMMERCIALE & INDUSTRIELLE DE MAZAMET (ANNÉE 1895)

Chambre de commerce de cette ville)

Nous prions nos lecteurs de vouloir bien, tout d'abord, consulter le tableau que nous publions plus loin, comme nous l'avons fait jusqu'ici dans chacune de nos revues.

Ce tableau, établi d'après des renseignements mensuels que veulent bien nous fournir M. le Chef de gare de Mazamet et MM. les Chefs de station de Labastide-Rouairoux, Lacabarède, Saint-Amans-Soult et Labruguière, nous indique fidèlement la marche, pendant 1895, les deux principales industries qui donnent le mouvement et la vie aux deux cantons de Mazamet et de Saint-Amans.

A titre de comparaison et d'utile renseignement, nous ajoutons le relevé général des six dernières années.

çante.

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Quoique le chiffre d'affaires n'ait pas augmenté dans les mêmes proportions, à cause d'une forte diminution sur les prix de vente, il ressort de notre tableau un progrès évident que nous sommes heureux de constater.

S'il est malheureusement vrai que la fabrication de la draperie-nouveauté resté stationnaire à Mazamet, en revanche, quelle activité parmi nos fabricants de molletons, qui ont cherché, dans le bas prix surtout, le développement de leur production.

Labastide-Rouairoux a aussi profité de la tendance, de plus en plus caractérisée, de la consommation vers la draperie apparente, bien faite, mais bon marché ; cette petite ville, où tout le monde travaille, a augmenté sa production, en 1895, de près de vingt pour

cent.

L'industrie de la laine cardée a été dignement représentée à l'exposition de Bordeaux :

La maison Jules Tournier et fils (manufacture de molletons et flanelles) a été mise hors concours par suite de la nomination de M. Alphonse Tournier, chef de la maison, comme membre du Jury.

La maison Alba La Source et Puech (manufacture de draperie-nouveauté) a mérité le grand prix.

La maison Pech-Iché et Cie, de LabastideRouairoux, qui exposait pour la première. fois, a obtenu une médaille de bronze.

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