Le self-acting marchait en chaîne 40, coton Jumel peigné.

Les tours de chaque broche sont une moyenne de deux aiguillées.

La longueur de l'aiguillée était de 160 centimètres.

Il résulte de ces essais qu'avec des ficelles à broches serrées on a 7.23 0/0 de glissement, tandis qu'avec des ficelles lâches 11.50 0/0.

En opérant comme ci-dessus, il faut un très grand nombre d'essais pour obtenir une moyenne un peu exacte, ce qui est très long et fait perdre beaucoup de temps.

Un moyen employé souvent en pratique et donnant d'assez bon résultats, consiste à compter les tours des broches pour un tour du volant, celui-ci étant tourné lentement à la main. Cela fait, on détermine, à l'aide d'un compteur, les tours du volant en pleine marche pendant la torsion complète. En multipliant ces deux nombres l'un par l'autre et en divisant le produit par la longueur de l'aiguillée, on trouve la torsion par centimètre. Cette manière de procéder peut cependant donner de petites différences avec la réalité, car il n'est pas prouvé que les tours des broches seront les mêmes pour une aiguillée, quand on tournera le volant à la main ou lorsqu'on le fera marcher à pleine volée.

Parfois on fait aussi passer entre le premier cannelé et son cylindre de pression deux fils très fins, teints en couleurs différentes, bien tranchées; alors on les fait retordre ensemble par la broche correspondante du self-acting, dont on cherche la torsion. Il est ensuite facile de compter, à l'aide d'une forte loupe, les tours de torsion par centimètre de ce fil.

Là encore on obtient d'assez bon résultats, mais rien ne prouve que la torsion sera la même que celle donnée à une mèche de préparation sortant des mêmes cylindres, vu qu'un fil fait n'est jamais aussi souple et, par suite, prend moins bien la torsion.

Tous ces moyens sont trop longs pour des essais journaliers; ils demandent une certaine habileté et ne peuvent pas être confiés à la première personne venue.

M. Albert Koechlin, frappé de ces inconvénients, construisit, il y a déjà quelque temps, un appareil enregistreur traçant deux courbes représentant l'une la rotation des broches et l'autre la marche du chariot pendant les différentes périodes d'une aiguillée. Cet appareil donne des indications très précises et très précieuses, qu'il serait difficile de trouver autrement d'une manière exacte par observation ou calcul. Malheureusement, il est assez coûteux, volumineux et difficile à appliquer aux self-actings.

A la suite de nouvelles recherches, M. Albert Koechlin imagina un nouvel appareil très simple, d'une application facile, auquel il donna le nom de « Torsiomètre ».

Cette observation est très juste; mais, nous vous le demandons, est-il bien nécessaire de connaître la torsion pratique donnée au fil ?

Pour nous, la première qualité du torsiomètre de M. Albert Koechlin est d'être un contrôleur de torsion, qui permet de comparer rapidement entre eux des métiers filant les même numéros et lainages. Que nous importe que la torsion indiquée soit théorique; il nous suffit qu'elle soit comparable à celle d'une ou de plusieurs autres machines. Si l'on tient absolument à connaître la torsion pratique, il suffira de réduire la torsion théorique indiquée de 3 à 4 0/0 environ. il sera toujours facile de trouver le coefficient de réduction, en déterminant, à l'aide d'un compteur, les tours des tambours, ceux des broches, et de comparer cès résultats avec ceux calculés théoriquement. Pour nous, M. Albert Koechlin

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aison d'admettre dans ses formules la vitesse théorique des broches, car le coefficient pratique peut varier suivant la vitesse des broches, la torsion et, enfin, suivant la torsion des ficelles à broches.

Chacun est libre de faire la réduction qu'il jugera nécessaire.

La seule observation à faire, c'est que le compteur a été construit pour la laine: il n'enregistre, en effet, que dix tours de torsion au centimètre, soit à peu près celle de la chaîne 40 en coton Jumel. Or, pour certains numéros très fins, il faudrait qu'il puisse enregistrer jusqu'à 20 tours de torsion au centimètre. Cette modification est facile à faire.

Le torsiomètre a été appliqué à des métiers à tambours horizontaux; mais il serait aussi facile à adapter à des self-actings à tambours verticaux. Il suffirait de changer le rapport des roues de l'arbre de commande.

En terminant, nous ne pouvons que féliciter M. Albert Koechlin de son invention, qui est appelée à rendre de grands services aux filateurs.

Quoiqu'elle ne réponde à aucun des prix mentionnés dans votre programme, nous trouvons qu'elle peut, à bon droit, être classée

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