Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

Paraissant à ELBEUF le 15 et le 30 de chaque mois

[merged small][ocr errors]

-

[blocks in formation]

SOMMAIRE: Chronique, 81.-Perfectionnements aux cardes, 82 Procédé d'apprêts 82. Perfectionnements à la mécanique Jacquard, 82. - Régulateur de mouvement de métier à tisser mécanique, 82. Montage Genres été, 83. - Les teinturiers français, 84. Bourses à l'étranger, 85. Assurance contre les accidents du travail dans les industries textiles, 85. Les ventes de laines en Australie en 1891, 86. Le commerce des laines en Californie en 1894, 86. Angleterre, 87. Russie, 88 Turquie d'Asie, 90. -Eclairage électrique, 96 Nouveanx brevets intéressant l'industrie lainière, 91. Revue des marchés, 91. Renseignements commerciaux, 92. Annonces.

-

CHRONIQUE

[ocr errors]
[ocr errors]

Elbeuf, 30 Mars 1895.

La fabrication conserve une bonne activité en articles de draperie, tant à Elbeuf, Louviers et Sedan, qu'à Vienne, Mazamet et la Bastide-Rouairoux.

Une reprise générale se fait d'ailleurs sentir pour tous les genres de tissus de laine, par suite de plus nombreuses commissions de l'intérieur et de l'étranger.

Dans la région de Fourmies, la vente des laines peignées, pendant cette quinzaine, a été assez normale, avec prix soutenus en hausse de 3 à 4 0/0 sur les Australie, et de 5 à 6 0/0 sur les Buenos fins. Sur les qualités communes, la hausse est moins appréciable. Il y a une amélioration très sensible dans les prix des blousses épurées surtout, et la vente reste très facile. L'alimentation des façons de peignages devient plus aisée et on nous informe de Roubaix que les peigneurs de cette région se sont mis d'accord pour rélever sensiblement leurs prix. On offre toujours beaucoup de façons de filature, même pour des époques assez éloignées; par suite les prix continuent à s'améliorer. Les fabricants vivent sur les anciens contrats; les demandes de prix sont bondantes, et si l'on n'enregistre pas encore

[ocr errors]
[ocr errors]

1 fr. la ligne A forfait.

beaucoup d'affaires nouvelles en fils, c'est parce qu'il faut augmenter les prix de trente à quarante centimes au moins pour tenir compte de la hausse survenue tant sur les matières que sur les façons.

On continue à recevoir des propositions nombreuses en tissus, mais l'augmentation obtenue jusqu'ici n'est pas encore suffisante.

A Reims, les affaires en peigné restent bonnes et les cours sont très fermes pour tous les genres mérinos. Les croisés moyens et fins de Buenos-Ayres jouissent d'une demande active. En blousses, les cours des beaux genres sont très fermes, et les sortes défectueuses sont un peu plus faciles. L'alimentation des peignages s améliore, grâce à la vente de Londres. Les affaires en fils peignés ont présenté cette quinzaine certaine activité et les cours se sont un peu améliorés. L'alimentation de la façon est assurée pour plusieurs mois à prix moins mauvais. La situation de la filature en laine cardée reste sensiblement la même. En cache. mires et mérinos, le marché continue à deve. nir meilleur aussi bien pour l'intérieur que pour l'exportation, bien que l'Angleterre reste toujours très calme. Les vendeurs obtiennent une légère avance.

Les affaires en nouveautés de laine peignée sont normales. Les dernières collections d'échantillons en nouveautés viennent de sortir et leur réussite est de bon augure pour la saison d'hiver. Les flanelles ont donné lieu à des affaires assez suivies.

A Roubaix-Tourcoing, la quinzaine a été témoin d'une assez grande activité dans toutes les branches de l'industrie et du commerce lainier.

En fabrique, les commissions en tissus d'été se livrent toujours régulièrement et tirent à leur fin. Quelques suppléments sont remis, mais les fabricants ne font plus la moindre concession et tiennent leurs prix très fermes avec tendance à la hausse. Le natte, article laine et soie, semble très goûtée pour la saison: il est vrai que ce genre forme un ravissant costume; il se produit en vert herbier, en co

rinthe, en brun abeille, en rouge bengale, en bleu bluet, toutes nuances très estimées cette saison.

On signale également une amélioration à Verviers et les régions rhénanes. Berlin fait plus d'affaires, et les fabriques allemandes sont assez bien entretenues d'ordres.

Un mieux sensible se manifeste également dans les manufactures anglaises et écossaises; l'exportation pour l'Amérique est meilleure, presque pour tous les genres.

INVENTIONS ET PERFECTIONNEMENTS

PERFECTIONNEMENTS AUX CARDES

Par M. Gottfried Meyer

La carde actuellement en usage présente l'inconvénient d'avoir un tambour principal animé d'un mouvement rapide de rotation qui, en passant la fibre aux travailleurs tournant lentement, la brusque et l'enchevêtre, de sorte qu'il se forme des nœuds, que la fibre en souffre et même parfois qu'elle se déchire en partie.

La présente invention a pour but de remé dier à cet inconvénient par le traitement de la matière fibreuse à l'état tendu, exclusivement, c'est-à-dire en supprimant complètement les heurts précités.

Le perfectionnement essentiel consiste à ne pas garnir de cardes le tambour "principal comme dans les machines actuelles, et à le munir de brosses s'étendant transversalement sur toute sa largeur, les intervalles entre ces brosses étant plus grands que la longueur maxima de la matière fibreuse à traiter. En outre, le tambour est percé, en arrière des brosses, d'ouvertures s'étendant également suivant des génératrices sur toute la largeur du tambour. Ces ouvertures sont destinées à laisser passer l'air contenu dans l'intérieur du tambour et qui sort sous l'action d'une petite surpression. Cette pression peut être obtenue, soit en remplaçant les deux bases du tambour par des hélices à ailettes, soit en établissant une communication entre l'intérieur du tambour avec une capacité contenant de l'air comprimé.

La matière en fils est saisie, touffe par touffe, à l'extrémité antérieure par les brosses du tambour principal tournant à grande vitesse, tandis que l'extrémité postérieure libre de chaque touffe s'éloigne de la périphérie du tambour sous l'action du courant d'air sortant par les ouvertures derrière les brosses et par l'action de la force centrifuge, pour ensuite s'accrocher dans la garniture à carde du premier travailleur, qui retient la touffe tendue ét l'enlève de la brosse.

PROCÉDÉ D'APPRÊTS

Par M. Thomas Illingworth Cette invention a pour objet un mode d'apprêt des draps et étoffes de laine de toutes sortes, en vue de les rendre irrétrécissables, intachables, imperméables et de les empêcher de pendre l'eau.

Elle consiste à soumettre les étoffes de laine, après les avoir enroulées ou pliées dans un état de compression plus ou moins forte, à l'action de la vapeur sèche dans une chambre hermétiquement close chauffée à une température supérieure à celle de la vapeur qui est admise après.

On enroule les étoffes sur des cylindres pour obtenir la pression nécessaire.

PERFECTIONNEMENTS A LA MÉCANIQUE JACQUARD Pur M. Jules Pitiot

Le but de l'inventeur est d'empêcher la détérioration des cartons par le choc contre les aiguilles et, conséquemment, de permettre l'emploi de cartons minces.

Les perfectionnements consistent dans l'interposition entre les aiguilles et le cylindre à trous sur lequel se déplacent les cartons, d'une plaque métallique percée de trous d'un diamètre un peu supérieur à celui des aiguilles et dans lesquels trous s'engagent les extrémités de ces dernières dépassant la planchette à aiguilles.

Cette plaque est supportée par de tiges fixées par une articulation à la planche à collet, permettant à la plaque un mouvement en avant. Deux ressorts à boudin maintiennent la plaque dans sa position première, et son mouvement ne peut s'effectuer qu'en comprimant les ressorts...

Avec cette disposition, le cylindre à trous sur lequel se déplacent les cartons, au lieu de venir frapper contre les pointes des aiguilles par un choc, vient frapper contre la plaque, dont les ressorts amortissent le choc avant que les aiguilles ne touchent les cartons.

RÉGULATEUR DE MOUVEMENT DE MÉTIER A TISSER MÉCANIQUE

Par M. André Hégy

Cet appareil se compose de deux pièces : d'une part d'un support avec galet no 1, qui fait lever le panneton de la tringle du battant, d'autre part, d'un support avec galet no 2 comportant une équerre munie d'une tige à

ressort.

Au moment où la navette pénètre dans la boite du battant, le support avec galet n° 1 fait lever le panneton et ainsi se trouve supprimée la résistance qui, dans les autres métiers actuels, fait obstacle à l'entrée et à sortie de la navette.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][graphic][merged small][merged small][merged small]

LES TEINTURIERS FRANÇAIS

On a dit et l'on dit encore que les teinturiers français sont routiniers, ennemis de toute innovation.

C'est évidemment une erreur, car nous savons, par près de vingt années d'expérience, combien les teinturiers français sont, au contraire portés à perfectionner de plus en plus soit leur matériel, soit leurs procédés.

Nous avons nous-même expérimenté les teintures françaises, anglaises et allemandes et pouvons en parler en connaissance de cause. Les teinturiers français sont bien supérieurs à leurs concurrents étrangers.

Il est vrai que nous ne savons pas traiter tous les tissus de fabrication spéciale qui forment la grande partie de la production anglaise.

Mais on peut dire que, de jour en jour, des progrès étonnants se font en France, et si nos teinturiers ne peuvent encore rivaliser avec les Anglais pour la teinture et l'apprêt des mohairs et des tissus chaîne colon, c'est apparemment parce que les fabricants français ne sont pas non plus placés pour produire à l'égal de leurs confrères du Yorkshire.

Mais est-ce que nos teinturiers français ne sont pas supérieurs aux Anglais pour le traitement des innombrables tissus en laine peignée et cardée qui font la gloire de Roubaix, de Reims, de la Picardie et de la région du Nord? Connaft-on un seul teinturier anglais qui puisse teindre proprement du cachemire, du mérinos ou de la serge?

Et cette fameuse légende des bleus grand teint, ces fameux bleus indestructibles qui ne déteignent jamais ?

Quand donc les acheteurs pour l'exportation se rendront-ils à la raison, et voudront-ils comparer sérieusement des pièces teintes en Angleterre et des pièces teintes en France, étant donné qu'on aura payé au teinturier français le prix qu'on dorne généreusement à son confrère anglais.

La différence, comme nous l'avons nousmême prouvé à des clients anglais, sera en faveur de la France.

Et les cheviottes ?

Pourquoi livre-t-on en Angleterre des millions de pièces de cheviotte?

Est ce parce que nos fabricants ont su produire concurremment aux Anglais, dont c'était la spécialité, des qualités de cheviottes plus en rapport avec la demande actuelle ?

Mais ne faut-il pas proclamer bien haut que c'est surtout parce que nos teinturiers ont su donner au tissu ce toucher, ce fini, cet apprêt que pas un Anglais ne peut égaler ?

Et pour les blancs ? Combien sont-ils en Angleterre pouvant réaliser avec nous pour la perfection des blancs et crème ?

Et les couleurs fines? Qu'on nous cite le teinturier anglais capable de produire régu

lièrement et aux mêmes conditions que nos meilleurs teinturiers de France, des pièces de tissus en nuances claires, sans taches, sans marbrures, sans défauts ?

Et les satins de Chine?

Nos produits ne sont-ils pas sinon supérieurs, du moins les égaux des sortes anglaises ?

Le traitement, là encore, y joue un grand rôle, et nos fabricants ont du moins le mérite de vendre des tissus solides, ce que ne font pas les Anglais.

Et les tissus chaîne soic?

Le fameux, le seul, l'unique fabricant anglais qui a commencé ce genre n'a-t-il pas vu sa réputation en Amérique notablement diminuée par l'entrée en lice d'un grand fabricant français, secondé par un non moins grand teinturier?

La teinture anglaise a un mérite, incontestablement, mais il est bien mince en comparaison de l'excellence de la production française.

Je ne parle que pour mémoire de la teinture sur soie, d'universelie renommée, quoique le président de l'Association des soies d'Angleterre, M. T. Wardle, ait essayé, dans une brochure que nous avons entre les mains, de mérite consiste à charger la soie d'une façon salir nos compatriotes en disant que leur seul

éhontée.

C'est tout uniquement un mensonge, et la vente de nos soieries à l'étranger fait justice de cette perfidie.

[ocr errors]

D'ailleurs, on peut se rendre compte de la place importante que tient en Angleterre la fabrication française en parcourant les maisons de gros et de détail, et en comparant l'étendue des rayons français (French dress dept à l'exiguité des rayons de tissus anglais.

Evidemment tout n'est pas parfait dans la meilleure des teintureries, et nos usines de Roubaix, de Tourcoing, de Paris, de Reims de Lyon, etc., ont encore fort à faire pour défier toute concurrence.

Ces usines, ou du moins la plus grande partie, sont outillées pour produire vite, à bon marché, une multitude de genres différents.

La diversité des genres et la soif des affaires ont malheureusement aboli le régime des spécialités, on veut tout faire, tout entreprendre, et nous ne connaissons pas de teinturier qui ne puisse affirmer, sans rougir, pouvoir traiter indistinctement toutes sortes de tissus, et pouvoir réussir toutes espèces de traitements.

C'est là une erreur, et une cause d'affaiblissement, car en industrie il faut produire grandement, vite et à bas prix. On ne le peut faire qu'avec un matériel ad hoc, suffisant et perfectionné, et ce matériel n'a de raison d'ètre

qu'autant qu'il trouve une alimentation régulière et constante.

Or, la concurrence, en s'arrachant tous les genres, ne trouve que de petites quantités, insuffisantes pour permettre à l'industriel de faire des frais.

C'est pourquoi les teinturiers feraient peutêtre sagement de s'adonner à des genres spéciaux, d'en rechercher autant que possible l'exclusivité, et de consacrer à ces spécialités toutes les ressources de leur art.

(Journal du commerce des Tissus
et Nouveautés ).

BOURSES A L'ÉTRANGER

M. le Ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes a adressé la lettre suivante à MM. les Présidents des Chambres de commerce et consultatives:

« Monsieur le Président,

« J'ai l'honneur de vous informer qu'à la demande de plusieurs écoles commerciales et conformément à l'avis émis par la Commission permanente du conseil supérieur de l'Enseignement technique, j'ai, par décision du 20 février, apporté quelques modifications aux articles 5, 6, 12, 13 et 20 de l'arrêté du 6 décembre 1890, réglant les conditions d'attribution des bourses commerciales de séjour à l'étranger.

« Ces modifications ont pour effet de faire bénéficier les élèves des écoles pratiques de commerce d'une majoration de points de 100/0, de supprimer la limite d'âge minima des candidats de la 2o catégorie, précédemment fixée à 21 ans, et de placer en octobre les épreuves du concours qui avaient lieu antérieurement en novembre, afin d'assurer le départ des boursiers pour leur résidence dans l'année même duconcours.

«Les bourses commerciales de séjour à l'étranger restent divisées en deux catégories absolument distinctes.

«Les bourses de la 1re catégorie (4.000 fr. pour la première année, 3.000 fr. pour la seconde), sont réservées aux jeunes gens, âgés de scize ans au moins et de dix-huit ans au plus au 1er juillet de l'année du concours, qui désirent aller s'établir dans un pays hors d'Europe et qui, à la faveur des dispositions spéciales de l'art. 50 de la loi du 15 juillet 1889, pourront être intégralement dispensés de tout service militaire actif, s'ils résident régulièrement à l'étranger jusqu'à 30 ans.

«Les bourses de la seconde catégorie (variant de 2.500 à 4.000 fr. pour la première année et de 2.000 à 3.000 fr. pour la seconde), sont réservées aux jeunes gens n'ayant pas plus de 26 ans au 1er juillet de l'année du

concours, qui sont sortis d'une école supérieure du commerce reconnue par l'Etat avec le diplôme ou le certificat et qui, après avoir accompli leur service militaire, sont désireux d'aller compléter en Europe ou hors d'Europe par un apprentissage pratique, les connaissances théoriques acquises à l'école supérieure de commerce.

« J'ai décidé que, cette année, trois bourses seraient mises au concours pour chacune de ces deux catégories; les concours auront lieu aux chefs-lieux de préfecture, le 14 octobre prochain.

«Les demandes d'inscription doivent être adressées à la préfecture du département du domicile des candidats du 1er au 31 juillet.

« Je vous prie, Monsieur le Président, de vouloir bien donner toute la publicité dont vous pourrez disposer à l'ouverture de ces concours et aux principales dispositions du règlement qui en détermine les conditions et programmes.

« Je vous serai d'ailleurs obligé de me faire part des mesures que votre compagnie aura pu prendre dans ce but, en m'accusant réception de la présente circulaire.

« Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considération la plus distinguée. «André LEBON ».

1

ASSURANCE CONTRE LES ACCIDENTS DU TRAVAIL DANS LES INDUSTRIES TEXTILES

M. J. Méline, président de l'Association de l'Industrie et de l'Agriculture françaises a adressé aux Chambres de commerce et consultatives la lettre suivante :

<< Monsieur,

« Nous avons l'honneur de vous informer que le projet de création d'une Caisse Syndicale d'Assurance contre les accidents du travail dans les industries textiles vient, à la suite de notre Assemblée générale, d'être activement repris et qu'il doit aboutir prochai

nement.

«En vous adressant cet avis, nous appelons votre attention sur un point important:

« On nous informe qu'un grand nombre d'industriels, désireux de faire immédiatement partie de notre Syndicat, s'en croient empêchés parce qu'ils ont, en ce moment, des engagements encore en cours avec des Compagnies d'assurances.

« Ces industriels se trompent. La Caisse Syndicale leur est immédiatement ouverte, sans qu'ils aient pour cela à payer la prime des deux côtés. Il leur suffit de verser de suite à la Caisse du Syndicat un trimestre du ver

« PreviousContinue »