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La baisse de l'exportation des lainages est l'un des éléments de la crise qu'a traversée l'industrie française.

Quoiqu'elle semble approcher de son terme, il n'est pas mauvais d'en étudier les causes. Nous avons déjà démontré que c'était un phénomène dont les tristes effets n'épargnaient pas les autres contrées exportatrices.

En 1893, la valeur de nos expéditions de lainages britanniques fléchissait de 2.231.000 liv. st., soit de 55 à 56 millions de francs. Celle des tissus allemands restait à peu près stationnaire avec une perte de 2.500.000 fr.

Les trois pays exportateurs de lainages perdaient donc en 1893 environ 108.000.000 de fr. En France, l'on a attribué la réduction à la réforme douanière. Il était cependant certain que la baisse du produit brut y entrait pour la meilleure part (12 millions sur 50) et la rupture avec la Suisse pour la plus faible (12 millions 703.000 fr. sur 50 ).

En réalité, c'est la réduction des importations américaines qui était le facteur principal de la crise générale des industries lainières, car les Etats-Unis n'avaient acheté de 1893 (année solaire) que pour 30.238.506 dollars au lieu de 37 515.445 en 1892.

L'année 1894 n'a guère été meilleure. Calculée aux prix de 1893, notre exportation de lainages a encore fléchi de 25.199.000 fr. malgré la reprise des derniers mois. Cette fois la Suisse n'y entrait que pour 812.000 fr. On n'en continue pas moins la campagne qui est loin de nous déplaire, mais qui ne fera pas disparaître les véritables causes de la crise lainière.

Cette fois encore nous voulons vérifier si la France supporte seule le poids de la crise. Il n'y parait guère au-delà de la Manche où l'exportation des filés et des lainages a baissé de 2.500.000 sterling soit de 63 millions de francs, mutations de prix comprises.

Les Allemands sont-ils plus favorisés ?

D'après la statistique officielle que veut bien nous communiquer M. Stephen H. Angell, agent consulaire des Etats-Unis à Roubaix, ils ne le sont pas davantage.

Le tableau suivant, dressé comme chez nous, d'après les prix de 1893, prouve que les lainiers allemands en sont au même point que ceux de France.

Leur perte, exprimée en marks, s'élève à 21.900.000 soit 27.400.000 fr.

A leur tour, ils ont dù payer leur écot, et ce n'est pourtant pas la politique des traités de commerce qui leur refuse ses bienfaits.

Les trois puissances manufacturières ont donc ainsi perdu à l'exportation au moins 112 millions, tant par la baisse des prix et des quantités exportées (Angleterre) que par la réduction des ordres reçus (France et Allemagne).

Où trouver l'origine de cette double baisse? Pour les prix, est-ce la surproduction de la laine qu'il faut incriminer ou le phénomène universel de la hausse de l'or?

Pour le présent, nous négligerons le problème. Mais rien n'est plus aisé que d'expliquer l'origine de la diminution des quantités de lainages exportés par les puissances européennes.

En 1894, les Américains n'ont acheté que pour 16.253.815 dollars de lainage. Leurs importatións de 1893 se montaient à 30.238.506 dollars. La diminution est de 69.337.000 fr. 'pour l'année solaire 1894. C'est au moins la moitié, sinon davantage, de la réduction totale des exportations totales des tissus de laines européens.

Pour 1894, l'influence américaine est évidente: elle est plus certaine que pour l'année 1893.

Ainsi la vérité est que l'industrie lainière de l'Europe traverse une période de crise indéniable. L'Angleterre en souffre plus que la France; l'Allemagne n'a été atteinte que l'an dernier.

Cette crise a deux causes principales: la baisse de la matière première et la situation du marché des Etats-Unis. Dans les deux cas, l'influence de la question monétaire peut être invoquée, puisque le prix de la laine brute baisse constamment sans doute par suite de la baisse de l'or, et que les Etats-Unis souffrent aussi de la crise monétaire.

Il est aussi permis d'incriminer le protectionnisme américain heureusement atténué depuis le commencement de l'année courante. Quant au protectionnisme français, son influence est aussi certaine qu'elle est limitée.

Notre exportation totale de tissus de laine a baissé en deux ans de 75 millions, et la Suisse a écarté pour 5.500.000 de lainages français.

DOCUMENTS SUR LA CRISE LAINIÈRE Exportations de lainages aux Etats-Unis

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PERSPECTIVES DU MARCHÉ DES LAINES EN 1895

On écrit de Londres au Commercial Bulletin, de Boston, que l'année commence avec des stocks de laines plus grands que d'ordinaire, et l'on prévoit que les quantités disponibles seront amplement suffisantes pour la consommation.

D'Australie, on s'attend à une augmentation de 5 à 8 0/0, et comme une certaine quantité de laine de la dernière saison est restée emmagasinée au Cap, il y aura probablement aussi une plus value dans les envois de cette dernière colonie.

Si l'on tient compte des fortes quantités tenues en réserve à Londres, il y a lieu de croire que les arrivages de laines coloniales en Europe, en 1895, seront de 150.000 à 200.000 balles supérieurs à ceux de l'année dernière.

Pour la République Argentine, on s'attend à un surplus d'environ 10 0/0. Il est à remarquer que l'élevage des races croisées s'étend rapidement dans ce pays, et l'on estime que la moitié de la prochaine tonte sera de la laine de cette provenance. Il y aurait donc moins de laine mérinos de Buenos-Ayres qu'en 1894.

On prévoit, par contre, une diminution assez sensible dans la production de l'Amérique du Nord et du Royaume-Uni, diminution à laquelle il faudra faire face au moyen de laines d'autres provenances.

Généralement, la tonte européenne et américaine n'entre pas beaucoup en ligne de compte dans les calculs de prévision des besoins industriels; elle est cependant très importante, l'Angleterre produisant environ 600.000 et l'Amérique du Nord 900.000 balles

de laine, et une diminution de ce côté ne peut manquer d'exercer une certaine influence sur le marché.

Si l'on passe à la consommation, on ne voit guère que les Etats-Unis où il y ait quelque probabilité d'une augmentation dans la demande. En effet, par suite des perturbations qu'ont subies l'industrie et le commerce d'importation de ce pays, il semble presque impossible que les stocks d'articles en laine n'y soient pas très restreints. Une forte augmentation de la demande des Etats-Unis pour des articles en laine n'est donc pas improbable et l'on peut dire, avec raison, que si cette augmentation est en proportion des diminutions constatées pendant les dernières années, cela tendra à ramener l'équilibre entre la production et la consommation de la laine dans le monde.

En Europe, la situation n'a guère changé depuis les dernières ventes. L'industrie du continent et surtout celle de l'Allemagne est très active, bien que les prix soient un peu bas. Dans les districts manufacturiers du Yorkshire, on constate également une légère amélioration.

Il est du reste à espérer que la forte baisse qui s'est produite récemment dans le prix des laines aura du moins pour résultat de ramener un peu de stabilité dans la valeur de cet article.

La dépression continue du marché de la laine aggrave encore la situation des colonies en général, et cause de grandes appréhensions à ceux qui sont le plus directement intéressés dans l'industrie pastorale.

La situation actuelle, qui peut être attribuée en partie à la surproduction, est très embarrassante pour les producteurs australiens, car l'abandon de certaines stations qui ne donnent actuellement plus aucun bénéfice, compren. drait nécessairement le retrait de capitaux très importants, sans compter que cet abandon contribuerait encore à la propagation des lapins, cette plaie de l'Australie.

Actuellement, il est hors de doute que la laine ne rapporte pas son coût de production et l'intérêt du capital, et ce même en poussant les économies à leur extrême limite.

Il faut encore tenir compte de l'impossibilité d'obtenir un prix avantageux pour le surplus des troupeaux, personne ne se souciant, dans les conditions actuelles, d'affecter de nouveaux districts à l'élevage des moutons.

(Bulletin du Musée commercial,
de Bruxelles).

ALLEMAGNE

MARCHÉ DES LAINES A BRESLAU

D'après les données officielles, les arrivages de laines sur le marché de Breslau

se sont élevées, pendant l'année 1894, à 10.500 quintaux de laine de Silésie, 3.100 quintaux de laine de Posen et 500 quintaux de laine d'autres provenances; en ajoutant à ces quantités les stocks restants de l'année précédente, et qui s'élevaient à 3.500 quintaux, l'on voit que l'approvisionnement de laine disponible du marché de Breslau s'est élevé, en 1894, à 17.600 quintaux. Ainsi qu'il est démontré ci-après, la production de laine de Silésie diminue d'année en année. En 1867, il avait été amené, sur le marché de juin, 52 000 quintaux de laine de Silésie, contre 10.500 quintaux, pendant l'année 1894.

Voici le détail des quantités de laine en quintaux, amenées sur le marché de Breslau, pendant les dix dernières années :

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Mise en vigueur complète du dernier tarif douanier. — Le nouveau tarif est entré en pleine vigueur le 1er janvier, y compris le chapitre K (celui des lainages).

Comme résultat du délai dans la mise en vigueur du chapitre K, il y a eu accumulation de lainages ordinaires et de lainages à fil de tricot en douane, et comme le 2 janvier a été le premier jour où ces lainages pouvaient être dedouanés sous les nouveaux tarifs, il y a eu une très grande animation chez le receveur à la douane de New-York, par suite de la précipitation des importateurs à vouloir acquitter les droits et obteuir la permission d'enlever les marchandises.

Mais, comme cette précipitation avait été prévue et comme des mesures avaient été pri

ses en conséquence, il n'y a pas eu d'incidents, ni de tapage. Le major Jenkins, le receveur principal, avait fait travailler tout son personnel les deux jours précédents pour compléter les arrangements. A l'ouverture des bureaux le 2 janvier, 1.260 permissions d'enlèvement étaient prêtes. Les courtiers des importateurs avaient aussi pris leurs précautions, et tous leurs papiers étaient en ordre, avec ce résultat que lors de la fermeture des bureaux le soir, l'on avait pu s'occuper de toutes les affaires de dédouanement, qui avaient été présentées dans cette première journée.

Les résultats de cette journée ont dépassé de beaucoup ceux d'une seule journée depuis de longues années, les recettes douanières s'étant élevées à 1.627.455 dollars ou 8.137.275 francs, dont 1.097.656 dollars ou 5.488.280 francs pour les marchandises dédouanées, et 529.798 dollars ou 2.998.990 francs pour les affaires ordinaires de la journée. Pour la comparaison, nous pouvons dire que pour les six mois prenant fin au 31 décembre 1894, les droits acquittés à la douane se sont élevées à 47.240.445 dollars ou 236.202.225 francs, et qu'ils avaient atteint une moyenne de 300.000 dollars ou 1.500.000 francs pour la dernière semaine de l'année dernière,

Pour les dédouanements du 3 janvier, la douane n'a pu donner des chiffres exacts, mais la valeur des marchandises a été estimée de 2.500.000 à 3.000.000 de dollars ou de 12 millions 500.000 à 15.000.000 de francs.

Les dédouanements eussent été bien plus considérables encore, si le Secrétaire d'Etat, M. Carlisle, n'avait pas décidé que la clause ajournante du tarif ne s'appliquait qu'aux articles fabriqués avec le poil de moutons. Cela a permis de dédouaner les mohairs, alpagas, et autres articles faits de poils, aux tarifs réduits, el, comme il y eut controverse sur l'interprétation du tarif entre le Secrétaire d'Etat et la Commission des experts, les importateurs ont dé louané ces articles aussi vile que possible pour être plus sûrs.

Le relevé du 15 décembre, le dernier qu'on avait fait connaitre, des lainages ordinaires et lainages à fil de tricot en douane, a donné les valeurs suivantes : confections, 166.925 francs; étoffes pour robes, 8.682.485 francs; draps idem, 6.913.090 francs; ouvrages tricotés 182.985 franes; chiffons, déchets, etc., 40.510 francs; chales, 35.270 francs; filés de laine, 97.395 franes; et tous autres ouvrages en laine, 704.310 francs.

En général, les étoffes pour robes dédouanées les 2 et 3 janvier sont destinées aux nouveautés du printemps, et avaient été consignées directement aux acheteurs, après avoir été commandées en vue de profiter des réductions.

(Chambre de commerce de Verviers).

3000

RUSSIE

EXPOSITION DES ARTS ET DE L'INDUSTRIE

DANS LES HABITATIONS, A ODESSA

La société technique impériale organise à Odessa, pour le mois de mai prochain, une exposition russe des produits de toutes les branches d'industrie d'arts et de métiers destinés à la construction et à l'aménagement intérieur des habitations, à laquelle seront admis à prendre part les étrangers invités spécialement.

Cette société vient de faire parvenir à M, le Consul de France une invitation à l'adresse des industriels français, en le priant de faire les démarches nécessaires pour que l'organisation de ce concours soit portée à la connaissance de ceux de nos compatriotes qui seraient désireux de faire connaître leurs produits dans le principal centre de la Russie méridionale.

Le texte de cette invitation, ainsi que tous autres renseignements nécessaires, sont à la disposition des intéressés au Ministère du Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes (Direction du Commerce extérieur, 3 bureau ), rue de Varenne, no 80.

AUSTRALIE

Le commerce des laines à Brisbane pendant l'année 1893-94

L'exportation des laines n'a fait aucun progrès pendant l'année 1893-94, et il n'y a pas lieu de s'en étonner en présence de la continuation et de l'acuité de la crise lainière.

Les arrivages ont consisté presque uniquement en laines expédiées par les petits éleveurs. A la suite des ventes publiques, ces laines sont allées en partie dans les filatures et tissages d'Ipswich, mais la majeure partie a été absorbée par les usines de la colonie qui s'occupent du lavage. On en a exporté très peu.

Le produit de la tonte des centres d'élevage importants ne profite guère au marché de Brisbane, car ce n'est qu'une marchandise de tr. nsit que le chemin de fer transporte vers les différents ports, et qu'on expédie le plus rapidement possible à Sydney, Melbourne et Londres, pour y figurer dans les ventes publiques.

Du 1er avril 1893 au 31 mars 1894, on a exporté 243.830 balles de laine, représentant une valeur de 3.346.851 liv. st.

On a tondu 18.750.000 moutons contre 21 millions l'année précédente.

(Deutsches Handels-Archiv.).

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Marseille, 7 mars. Le chiffre des transactions est notablement supérieur à celui du mois précédent. L'exportation s'est bornée à quelques achats peu importants et c'est principalement la fabrique française qui a opéré. Les bas prix qu'on pratique encourageront sans doute ce mouvement.

Nos cours n'ont point varié, et restent toujours en faveur des acheteurs pour beaucoup de nos genres.

Notre stock constamment alimenté par des arrivages nouveaux a encore légèrement augmenté et atteint aujourd'hui le chiffre de 32.000 balles.

L'ensemble des ventes du mois s'élève à environ 4.700 balles.

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Jules Minet et fils, vêtements pour hommes, 5, rue Faidherbe, à Lille. - 9 ans 40.000 fr. - 15

février 95.

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L. Legrand et Cie, robes et manteaux, 26, rue Mon10 ans. taigne, à Paris 10.000 fr. mars 95. Lafeuille et Chaillou, confections, objets d'habille - 5 aus. ments, 26, rue Beaurepaire, à Paris. 10.000 fr. 5 mars 95.

-

MODIFICATION DE SOCIÉTÉ

François Masurel frères, filature de laines, rue de Substitution de Mme Vve Wailly, à Tourcoing.

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François Masurel-Jonclez à son mari décédé. Modifications des statuts et prorogation de 10 ans, du 1er janvier 95. — 5 février 95.

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Leroux frères, tailleurs, 1, rue Taitbout, à Paris. · Liquid. M. Charles Leroux. 1er février 95. Lecomte et Petit, lisage de dessins, 30, rue Avocat, à Roubaix. 2 février Liquid. les associés. 1895. Bonnaire et Houard, robes et manteaux, 25, place Vendôme, à Paris. Liquid. M. Bonnaire. 27 février 95.

V. Flament et J. Goguenheim, fabricants de laines et cotons filés, 14, rue Turenne, à Tourcoing. Liquid. les associés. 21 février 93.

LIQUIDATIONS JUDICIAIRES

Arnoux, tailleur, à Ruffec. quid. M. Barbant

:

12 février 95.

Li

René Daniel jeune, draperie, à Derval (Loire-Inférieure). 16 février 93. Liquid. M. Bil laud.

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