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L'extraction de la mine de Landenne-sur-Meuse a été, pendant le dernier semestre, de 16,900 tonneaux d'oligiste ou de 4,450 tonneaux inférieure à celle des six premiers mois.

Les conditions peu favorables de la vente de ce minerai ne sont nullement changées.

MINERAIS HYDRATÉS.

La seule exploitation encore active de la province de Liège, celle qui s'effectuait à Theux dans l'amas de minerais oxydés formant la tête du grand filon de la concession abandonnée de Rocheux-Oneux, a été arrêtée le 12 décembre dernier. La cessation des travaux provient de ce que la teneur en fer du minerai était tombée en dessous de 30 p. %, minimum fixé par le contrat avec les usines qui achetaient ce minerai.

Province de Namur.

OLIGISTES.

A l'exception d'une exploitation peu importante que la Société de Vezin-Brichebo continue à Vedrin, les seules minières d'oligiste en activité dans la province sont situées sur Vezin.

Dans cette commune, les Sociétés Cockerill et d'Ougrée réunies extraient environ 100 tonnes de minerai et celle de Somme et Vezin en produit 20 tonneaux par jour.

A Ville-en-Waret, les Sociétés Cockerill, d'Ougrée et de Couillet, associées pour l'exploitation en commun de leurs minières d'oligiste de Ville-cn-Waret et de Houssoy, continuent l'installation d'une grande machine d'exhaure de 300 chevaux de force sur le puits du Bois-desMaçons. On a pu placer une première pompe à la profondeur de

40 mètres.

CARRIÈRES.

L'exploitation des nombreuses et importantes carrières à ciel ouvert de ma Direction n'a rien présenté, pendant le semestre, qui soit digne® d'une mention particulière. En général, et grâce en partie à un hiver peu rigoureux, il y a régné une assez grande activité; les carrières de marbre de la province de Namur notamment continuent à se développer. Les exploitations d'argile plastique réfractaire des environs d'Andenne et de l'Entre-Sambre-et-Meuse conservent leur importance, et

malgré les difficultés du transport des produits amenés par l'abondance des pluies, les travaux ont présenté une activité relative. Il n'a point toutefois été créé de nouveaux sièges d'extraction.

La situation commerciale de l'industrie ardoisière du Luxembourg s'améliore. Les stocks ont disparu et la vente des produits s'opère facilement, à condition que l'exploitant ne prélève qu'un très faible bénéfice. Aussi la production devient-elle insuffisante pour répondre à la demande. Ce fait résulté du nombre restreint des ouvriers ardoisiers. Pendant la crise qui a frappé cette industrie et y a provoqué une forte ha'sse des salaires, beaucoup d'ouvriers belges ont changé de profession ou ont émigré. Actuellement les salaires ont légèrement augmenté, mais la réduction (de 4 à 2 francs par 1,000 ardoises) du droit d'entrée sur les ardoises françaises et l'établissement d'un droit de fr. 62,50 par wagon de dix tonnes entrant en Allemagne et dans le grand-duché de Luxembourg, en provoquant la diminution d'un bénéfice déjà insuffisant, ne permettent point une élévation des salaires assez notable pour faire cesser cette pénurie d'ouvriers. Il faut remarquer du reste que ce genre de travail exige une habileté professionnelle spéciale qui ne s'acquiert que par un long apprentissage.

USINES.

L'industrie sidérurgique continue à se développer dans la partie méridionale de la province de Luxembourg.

L'aciérie de la Société des Hauts-Fourneaux d'Athus sera probablement mise en activité dans le courant de cette année; le premier hautfourneau de la Société de Halanzy a été mis à feu pendant le second semestre de 1882; enfin, à Musson, la Société d'Acoz a commencé la construction d'un haut-fourneau.

En général, la production des usines sidérurgiques comparée à celle du premier semestre a augmenté, excepté en ce qui concerne les fabriques de fer dont les produits, de plus en plus remplacés par ceux des aciéries, ont subi une légère diminution.

On arrive à un résultat analogue par la comparaison des productions de ces usines indiquées par la statistique générale de 1881 et par les statistiques semestrielles approximatives de 1882. Il en résulte notamment que la production annuelle de la fonte s'est accrue de 53,409 tonnes, soit 20 p. % de la production de 1881.

Quant à la production des aciéries, par suite du refus opposé à nos demandes de renseignements par un de ces établissements, je ne puis que l'évaluer approximativement pour l'année 1882; mais j'estime qu'elle a dû dépasser de 30,000 tonnes au moins, c'est-à-dire de 21 p. % celle de l'année précédente.

A Sclaigneaux qui, comme Ville-en-Waret, dépend de la commune de Vezin, la Société de Vezin-Brichebo poursuit son exploitation dans les conditions habituelles. Celle-ci produit en moyenne 150 tonneaux d'oligiste par jour.

MINERAIS HYDRATES.

Dans la province de Namur, la production des minerais hydratés continue à diminuer.

A Namèche, M. Pasquet en exploite une centaine de tonnes par mois. Dans la même commune, la Société Cockerill en extrait 200 à 225 tonnes pendant le même laps de temps.

Graux. L'abondance des eaux et le développement donné aux travaux de la minière de Graux ont forcé l'exploitant, M. Lambert, à remplacer sa petite machine d'exhaure par un moteur plus puissant.

M. Dapsens exploite à Rhisnes, dans la propriété du baron de Mévius, le gîte de minerai de fer manganésifère qu'il y a découvert. En même temps, il enlève un amas contigu de limonite jaune peu puissant mais de bonne qualité.

La production mensuelle de cette exploitation ne dépasse pas 60 tonneaux de minerais.

A Florennes, M. Dochain a abandonné momentanément ses travaux de recherche d'exploitation.

C'est surtout à Fraire et à Morialmé que la décroissance de la production des minerais hydratés est sensible.

Le Conseil communal de Fraire a dû suspendre le fonctionnement de la machine d'exhaure établie et activée aux frais de la commune sur sa minière du Plateau, parce que les dépenses qu'elle occasionnait dépassaient le revenu de l'exploitation. Par suite, les ouvriers mineurs doivent ou opérer l'exhaure à bras d'homme ou remonter leurs travaux au dessus du niveau naturel des eaux dans des parties du gîte plus pauvres ou déjà partiellement enlevées.

Consultée par M. le Gouverneur de la province de Namur sur un projet d'emprunt que la commune manifestait le désir de contracter dans

le but de pouvoir remplacer par un moteur plus puissant la machine de 50 chevaux existante, notre Administration a cherché à démontrer qu'une opération de l'espèce est trop aléatoire et pourrait obérer les finances communales; elle a par conséquent émis l'avis qu'il n'y a pas lieu d'autoriser cet emprunt.

A Morialmé, il n'y a plus que quelques puits en activité, une faible quantité de minerai y est aussi exploitée par travaux à ciel ouvert.

Province de Luxembourg.

MINERAIS HYDRATÉS.

Dans cette province, certaines exploitations de minette sont scules maintenues en activité.

A Musson, la minière de MM. Labbé et Cie, de Gorcy (France), élablie dans le bois communal, occupe quinze ouvriers.

Celle de la Société anonyme des Forges d'Acoz est inactive et ne sera reprise que pour l'alimentation des hauts-fourneaux que cette Société va ériger dans la même commune.

A Halanzy, l'exploitation de MM. Jamain et Cie n'occupe que quatre ouvriers; mais celle de la Société des hauts-fourneaux de Halanzy, par suite de la construction et de la mise à feu récente du premier de ses appareils de réduction, prend de l'extension. Elle emploie actuellement dix-huit ouvriers, nombre qui sera augmenté probablement.

V. DES TAXES COMMUNALES IMPOSÉES A L'INDUSTRIE,

PARTICULIÈREMENT A L'INDUSTRIE HOUILLÈRE. NOTICE PAR M. H. F. DU PONT, INGÉNIEUR HONORAIRE DES MINES, CONSEILLER AU CONSEIL DES MINES.

I

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

1. Dans le cours de ces dernières vingt-cinq années, la plupart de nos communes, en présence des besoins sans cesse croissants de la vie moderne, se sont complètement transformées. Quand on parcourt les rues des nouveaux quartiers de nos cités, quand on pénètre dans nos établissements publics : écoles, hospices, etc., etc., on est tout particulièrement frappé du caractère grandiose qui a généralement présidé à ces nouvelles installations. Bien des dépenses ainsi faites ne sont peutêtre pas à l'abri de toute critique, mais on ne saurait nier tout ce que l'hygiène, le bien-être général y ont gagné.

2. Beaucoup de communes durent, pour satisfaire à ces dépenses nouvelles, recourir à l'emprunt, sauf à demander à l'impôt les ressources nécessaires au service des intérêts et des amortissements. Telle fut spécialement la situation où se trouvèrent la plupart de nos communes industrielles qui avaient vu, sous l'impulsion des progrès de l'industrie et du commerce, leur population se décupler, sans que les ressources ordinaires pussent suivre la même proportion. De là la nécessité pour elles de rechercher de nouvelles bases d'imposition, et ce malgré l'augmentation de revenu que leur procurait l'accroissement normal du fonds communal institué par la loi abolitive des octrois, du 18 juillet 1860 (1). Les administrations communales furent ainsi amenées à

(1) La part des communes dans le fonds communal qui, en 1860, était de 14,500,000 francs, s'élève aujourd'hui à près de 25,000,000 francs. Voyez, à ce sujet, l'article de M. BENOIT QUINET dans le numéro de la Revue industrielle de Charleroi, du 27 mai 1883.

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