nise l'emploi de l'électricité produite par une machine dynamo-électrique Gramme et conseille d'éclairer la paire et l'extérieur du bâtiment d'extraction au moyen d'un régulateur Jaspar, l'intérieur de celui-ci par des lampes Maxim à incandescence.

Comparant les dépenses d'installation et les dépenses annuell s de ce système à celles résultant de l'emploi de lampes à pétrole dans la paire et de réverbères du système Lechien aux abords du puits, il évalue à 1,850 francs l'excédent des frais d'établissement du premier mode d'éclairage; mais il n'arrive qu'à une différence insignifiante en ce qui concerne les dépenses annuelles. Je dois faire remarquer, à ce sujet, que M. Willem fait complètement abstraction de la consommation de combustible occasionnée par la production de la vapeur que nécessitera le fonctionnement de la machine. Or, c'est là un élément important du prix de revient de la lumière électrique qu'il n'est pas permis de négliger, même dans un charbonnage. Jadis, les exploitants de charbon avaient peu égard à la consommation de combustible de leurs appareils à vapeur. Ils n'en tenaient pas compte. On l'évaluait à un prix dérisoire. Il semblait que les mines de houille eussent des magasins inépuisables de charbons impropres à la vente et ne leur coûtant rien. Aujourd'hui, l'on est revenu de cette erreur et les ingénieurs qui dirigent les exploitations houillères, attachant une grande importance à l'économie du combustible, tendent de plus en plus à y introduire des moteurs perfectionnés dont le criterium est la consommation de combustible par cheval-vapeur et par heure.

Cette réserve faite, voici l'intéressante étude de M. l'Ingénieur Willem: << Au Val-Benoît, le problème du remplacement de l'éclairage actuel << des abords du puits est étudié mais non complètement résolu. Cepen<< dant, à en juger par les renseignements que m'a fournis le bureau <<< technique de cette mine, il semble que les ingénieurs soient disposés << à donner la préférence aux réverbères de M. Lechien. Ils estiment << que l'acquisition de six lampes de ce système assurerait le service de <<< l'extraction et les mettrait à l'abri de tout péril. Dans leurs prévisions, << la paire et les ponts de versage continueraient à être éclairés à l'aide <<< de sept lampes à pétrole ordinaires et les frais d'exécution du projet << n'excèderaient pas la somme de 570 francs. Voici d'ailleurs comment << ils décomposent cette somme:

« Coût de six réverbères Lechien pour le bâtiment de la <<< machine d'extraction

<<< Frais occasionnés par la pose de ces appareils, y <<< compris le coût des robinets, socles, tuyaux, etc. <<< Acquisition de sept lampes à pétrole pour l'éclairage <<< de la paire

<< Total, frs

<< Je n'ai pas l'intention de faire le procès des appareils de << M. Lechien. Je me plais à reconnaître qu'ils constituent un progrès <<< sérieux et qu'ils répondent parfaitement au but que s'est proposé <<< l'inventeur, lorsqu'ils sont alimentés par des conduites qui prennent <<< l'air à des distances suffisamment éloignées des puits. Mais leurs <<< avantages peuvent-ils être mis en regard de ceux que procurerait un <<< éclairage électrique? Je ne le pense pas. Les lampes à incandescence « de MM. Edison et Maxim sont également inoffensives. Elles ne << peuvent provoquer aucune explosion de gaz du moment où l'on a <<< soin de les pourvoir d'un double globe. Leur emploi à l'intérieur des << bâtiments pourrait être combiné avec l'installation d'un régulateur <<< Jaspar pour l'éclairage de la paire. Ainsi posée, la question se sim<<< plifie et mes conclusions favorables à l'usage de l'électricité seront <<<< inattaquables si je parviens à démontrer l'inanité des craintes que <<< l'on a conçues sur le coût de cet agent. Je vais tenter cette démon<< stration.

« Le seul moteur électrique que nous puissions recommander dans <<< les applications industrielles est sans contredit la machine Gramme. << Il fournit l'électricité en grande abondance et nul ne peut rivaliser << avec lui au point de vue économique. Un appareil de ce genre, du << prix de 1,350 francs, alimente aisément un régulateur Jaspar et <<< quinze lampes Maxim. En le faisant fonctionner à 1,600 tours par << minute, il n'absorbe qu'une force motrice de cinq chevaux-vapeur et <<< cette force on peut la distraire sans inconvénient de la machine qui <<< commande le ventilateur. Les frais d'appropriation que la Société <<< subirait de ce chef sont insignifiants. Ils consisteront dans la pose <<< d'une simple transmission de mouvement. L'impulsion imprimée à la <<< machine Gramme peut être modifiée et elle variera évidemment selon <<< les circonstances de temps et des lieux. Je l'ai déterminée eu égard << aux conditions spéciales qui m'ont été indiquées par la mine du Val« Benoît.

<< La paire de cette mine n'est éclairée en moyenne que 3 heures par << jour pendant les six mois d'hiver, tandis que la recette et les bâti<< ments de la machine réclament un éclairage quotidien de 10 heures. << Etant donnée l'orientation de ces bâtiments, le régulateur Jaspar, « malgré son éloignement des puits, peut être disposé de manière à <<<< en éclairer les abords, et pendant ses trois heures d'activité cinq <<< lampes Maxim suffiraient amplement aux services accessoires. Mais il <<< importe que le moment précis de l'extinction du régulateur Jaspar <<< coïncide avec celui de l'allumage de quinze nouvelles lampes Maxim. <<< Non seulement ces lampes seront indispensables pour fournir au pas << de bure et aux dégagements du charbonnage la lumière qui leur << ferait brusquement défaut, mais sans cette précaution l'intensité du << courant électrique ferait sauter les cinq lampes primitivement en << usage. C'est précisément pour éviter le danger qui résulterait de cette << éventualité que j'ai préconisé l'adoption des lampes à doubles globes.

<< En somme, la combinaison que j'ai étudiée comporte soit l'emploi << simultané de cinq lampes Maxim et du régulateur Jaspar, soit l'allu<< mage de vingt lampes Maxim sans le concours du régulateur. En << l'élaborant, je me suis demandé si ces modifications subites dans l'éclai<< rage n'exigeaient pas des changements analogues dans l'allure de la <<<< machine et s'il ne faudrait pas recourir à l'installation de poulies de <<< différents diamètres nécessitant de fréquentes manœuvres de cour<< roies. La fixité de l'éclairage aurait dans ce cas dépendu de la ponc«tualité et de l'adresse du machiniste. Les renseignements que j'ai <<< recueillis de spécialistes me donnent tout apaisement à ce sujet. Ils << m'apprennent que la difficulté inhérente à la distribution du fluide << peut être vaincue à l'aide de résistances introduites en certains points <<< du circuit.

« Il en résultera, je le sais, une perte notable d'effet utile et j'en don<< nerai immédiatement la mesure, en disant que la suppression des << résistances permettrait au moteur d'activer quinze lampes Maxim << concurremment avec le régulateur. En conséquence, l'augmentation << du nombre de lampes à incandescence serait désirable. Mais il faut « en trouver l'emploi (1), et d'ailleurs mon projet a principalement << pour but de réduire dans la mesure du possible l'import des dépenses << annuelles.

(1) Cet emploi, je le trouverais immédiatement aux accrochages si les termes absolus du règlement de 1876 n'y mettaient obstacle.

Consommation

<< Sachant que la lampe Jaspar brûle fr. 0-20 de charbon par heure <<< et que dans le même laps de temps la consommation de la lampe << Maxim est évaluée à fr. 0-01, le calcul établit que ces dépenses n'ex<< cèderont pas la somme de 622 francs.

<<< Nous arrivons à peu près au même chiffre avec le système mixte

<< de la Société, en tenant compte du droit de brevet que prélève << M. Lechien :

<<< Consommation annuelle d'huile de pétrole (paire << comprise)

<<< Consommation de mèches, entretien et réparation <<< des lampes.

<<< Droit de brevet annuel dû à M. Lechien

Fr. 325 »

» 75

•

» 200 »

Total. Fr. 600 »

<<< Quant aux frais d'installation de l'éclairage électrique que j'ai << détaillés dans le devis ci-dessous, ils s'élèvent à la somme de << 2,420 francs.

<< Appropriation du moteur (poulie et courroie). Fr. 350 » <<< Acquisition d'une machine Gramme.

( Id. d'un régulateur Jaspar
<< Pose d'un mât, fils et commutateur.
<<< Acquisition de 20 lampes Maxim

1,350 »

» 250 »

» 300 »

170

<< On remarquera que dans la comparaison qui précède j'ai fait <<< abstraction de la consommation de vapeur utilisée par la machine << Gramme. J'ai cru pouvoir la passer sous silence, les charbons brûlés

« aux établissements miniers étant en général de qualité inférieure et << impropres au commerce.

« Le surcroît de dépenses occasionné par cette consommation n'a pas << d'importance. Il sera, en partie, compensé par la réduction des pertes <<<. de combustible qu'amènent pendant la nuit les arrêts prolongés de << la machine d'extraction et le chômage des foyers des chaudières. << Aussi n'en parlerai-je que pour mémoire.

<<< L'écart essentiel entre les deux systèmes que je viens d'examiner, << réside dans les frais de premier établissement. Si l'on adopte les << lampes électriques, ces frais seront majorés de 1,850 francs, mais du << moins on obtiendra un éclairage parfait équivalant à deux becs car<< cel par lampe Maxim et à trois cents becs du même genre pour le <<< phare de la paire. Est-il admissible que pour réaliser une économie << insignifiante, on se prive des bienfaits de cet éclairage? A mon avis, << poser la question, c'est la résoudre. >>>

Neuvième arrondissement.

Marihaye. - Extraction journalière, 1,490 tonneaux.

Siège d'Yvoz. - Le déblaiement de l'ancien puits, situé sur la rive droite de la Meuse à Flémalle-Haute et destiné à l'aérage, est effectué jusqu'à la profondeur de 60 mètres. On y installe une machine d'extraction qui permettra d'activer le travail et de le pousser jusqu'au niveau de la bacnure actuelle d'aérage, située à la profondeur de 145 mètres par rapport au siège d'Yvoz de la rive droite.

Siège de la Vieille-Marihaye (no 1 et P. D.). - L'exploitation reste concentrée à l'étage de 512 mètres.

Les bacnures entreprises au P. D., à la profondeur de 572 mètres, pour la création d'un nouvel étage, avancent assez rapidement.

La partie du puits no 1, en approfondissement sous le niveau de 512 mètres, reçoit un revêtement de cadres en fer U, système déjà employé dans plusieurs autres puits de ce charbonnage.

Siège du Many (puits no 2). - Au nouvel étage de 210 mètres, où une pompe d'épuisement a été installée, le dressant de la couche Castagnette est seul exploité.

Siège de la Nouvelle-Marihaye (puits nos 3 et 4). - Les travaux préparatoires du nouvel étage de 450 mètres, du puits no 3, sont terminés. Toutefois, l'exploitation n'y est pas encore commencée, la pro