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pense de l'emploi de rondelles; du côté opposé elles sont noyées de 0,004 dans le bois, et la tête carrée des boulons est logée dans la cavité rectangulaire ainsi formée cette disposition prévient la rotation des boulons pendant le serrage des écrous.

Un anneau de suspension n est passé dans l'un des boulons de chaque paire de bottės.

Chaque fois que la maçonnerie a atteint la hauteur de 1,20 au-dessus du niveau du plancher, on doit hausser celui-ci de la même quantité. Pour cela on adapte, au crochet de la corde affectée à la descente des matériaux, un anneau d'où partent quatre chaînes, que l'on accroche aux oeillets de suspension. (La figure 1 représente en pointillé deux de ces chaînes, ainsi que la corde de service). On soulève le plancher de 0,10 environ, de façon à détendre les courtes chaînettes, on décroche ces dernières et l'on enlève les bottes inférieures. On amène alors le plancher à la hauteur voulue; on détache, des bottes supérieures, les longues chaînettes et l'on y substitue les courtes. On lâche la corde de service, pour faire supporter le plancher par ces dernières, puis on décroche l'anneau avec ses chaînes. Enfin on reporte, à 1",20 au-dessus des bottes restées en place, les bottes que l'on avait détachées tout à l'heure, et l'on y attelle les longues chaînettes. Le plancher se retrouve alors suspendu aux huit bottes, comme avant son déplacement. Lorsque les ouvriers sont exercés, ces manoeuvres s'exécutent en moins de dix minutes.

L'emploi de ce palier suspendu économise le temps, ainsi que la dépense, et offre beaucoup plus de sécurité que les hourds ordinaires. On peut ajouter que le plancher remplit jusqu'à un certain point l'office de gabari,

18 PLANCHER SUSPENDU, MURAILLEMENT DES PUITS

et contribue ainsi à la régularité et à la solidité de l'ouvrage (1). Au Grand-Hornu, deux maçons assistés d'un mineur élevaient moyennement, à l'aide de ce dispositif, un mètre de muraillement par poste de huit heures. Le puits avait un peu plus de 4 mètres de diamètre à terre nue, et était revêtu d'une maçonnerie d'une brique et demie d'épaisseur, bien exécutée et parfaitement calée contre la roche.

Bruxelles, janvier 1883.

(1) Il n'est pas sans intérêt de rappeler que M. Dubois, directeur du charbonnage de Marihaye, près de Liége, a imaginé et employé, il y a longtemps déjà, un palier volant formant gabari pour le muraillement des puits de mines. Ce dispositif a été décrit dans le Supplément du Traité d'exploitation des mines de Ponson, tome Ier, page 164.

OBSERVATIONS

SUR LA

RÉSISTANCE DE QUELQUES BOIS

AU

GLISSEMENT DE LEURS FIBRES, LES UNES SUR LES AUTRES,

DANS LE SENS DE LEUR PARALLELISME,

ET SUR LEUR

RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT LATÉRAL DANS LE PLAN DES FIBRES,

PAR

M. A. HOCHEREAU

Lorsqu'une pièce de bois encastrée à l'une de ses extrémités doit supporter une grande charge à son extrémité libre, ou lorsqu'une pièce de bois reposant sur des appuis doit résister à l'action d'un fardeau réparti, ou placé en un seul point, entre les appuis, on doit parfois composer cette pièce de bois de plusieurs poutres superposées.

Pour donner à son ensemble la force qu'elle aurait si elle était d'une seule pièce, on place entre les poutres, et transversalement, des clefs en bois dur qui s'opposent au glissement de l'une sur l'autre dans le sens longitudinal des fibres mais comme il résulte des efforts, en sens inverse, au glissement, des couples qui tendent à faire tourner les clefs, et à écarter les poutres l'une de l'autre, on doit s'opposer à cet écartement en employant des étriers en fer.

M. Jouravski, lieutenant-colonel au corps des ingénieurs chargés des voies de communication en Russie, a donné, dans son ouvrage sur les ponts du système Howe, les formules qui servent à déterminer les efforts au glissement et à l'écartement, auxquels les poutres composées sont soumises. Un extrait de cette partie de l'ouvrage de M. Jouravski a été donné dans les Annales des ponts et chaussées de France (année 1856, 2o semestre, no 150, pp. 321 et suiv.), et un résumé se trouve dans le Formulaire de l'ingénieur (Claudel, 4 édit., pp. 294 et suiv.), par conséquent nous ne reproduirons pas ici ces formules.

Pour les utiliser pratiquement, il est nécessaire de connaître la résistance que les bois opposent: 1o au glissement de leurs fibres, les unes sur les autres, dans le sens longitudinal, et 2o au glissement, ou cisaillement, de leurs fibres transversalement à leur longueur; or, les tables (Morin, Résistance des matériaux, 3o édit., t. I, p. 139. — Claudel, Formulaire, 4 édit., p. 255), ne donnent la résistance au glissement, et le coëfficient à employer dans la pratique que pour le tremble et pour le sapin; les résistances indiquées dans ces ouvrages, par millimètre carré, sont pour :

Le tremble, 0,57; coëfficient pratique, 0,057.
Le sapin,
Ok,042.

0,42;

id.

Et M. Jouravski admet (p. 334) que le sapin résiste au glissement à raison de 16 pouds par pouce carré, ce qui correspond à 0,406 par millimètre carré.

Ces renseignements sont insuffisants, car lorsqu'il faut exécuter rapidement certains travaux, par exemple un pont en bois pour remplacer provisoirement un pont en pierre détruit par les eaux, ou par une tout autre cause, on emploie alors les bois que l'on peut se procurer au plus près, le chêne, le hêtre, le peuplier, etc., et non ceux que l'on voudrait pouvoir employer.

Il nous a paru que, vu l'importance très-grande du clavetage dans l'assemblage des poutres, il est utile de connaître la résistance au glissement des différentes espèces de bois, et nous avons procédé aux observations de la manière suivante : les bois ont été préparés en planchettes, de 0,01 d'épaisseur très-exacte, que nous avons sciées en bandes transversales aux fibres et de hauteurs diverses suivant la résistance probable que des essais préalables nous indiquaient. Ne pouvant disposer d'une quantité de poids suffisante pour agir directement, nous avons employé un levier du second genre, en plaçant sous une forte table (fig. ci-après) une barre de fer ayant 2,04 de longueur, entre le point d'appui et le point d'action des poids. A 0,35 du point d'appui, la barre passait dans une maille oblongue en fil de fer qui traversait la table ascensionnellement : la bande de bois était placée en travers de cette maille, et s'appuyait sur la table au dessus d'une fente large de 0,01 dans laquelle la maille passait. Pour que le fil de fer de cette maille n'agît pas par cisaillement, elle entourait un demi cylindre en bois de noyer vieux et très dur, terminé latéralement et inférieurement par trois plans tangents dont le plan inférieur, parfaitement poli, était un carré de 0,01 de côté. Le levier, dont l'action résultant de son poids a été déterminée par le calcul, et par une pesée à son extrémité au moyen d'une poulie de renvoi, agissait donc sur un centimètre carré de superficie.

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