Pintsch, ainsi qu'il a été indiqué au commencement de cette notice, et les tourillons ont été placés à une hauteur telle que la bouée se tient verticale malgré les courants; ces bouées portent un tuyautage grâce auquel on peut épuiser à la mer, à l'aide d'une petite pompe, le compartiment inférieur : l'un des tuyaux T sert à introduire l'air, l'autre, qui débouche au fond, peut être mis en relation avec une pompe à main. Les deux orifices sont fermés par des tampons à vis.

Ces bouées sont mouillées par 6 mètres d'eau au moyen d'une chaîne de 29 millimètres et de 30 mètres de longueur. Le calcul montre que le bras de levier métacentrique G M est de 0,315 et que la stabilité est supérieure à celle des anciennes bouées, fig. 3, bien que le point de retenue se trouve plus haut; un homme pesant 75 kilogrammes, placé sur le bourrelet, ne communiquerait à l'axe qu'une inclinaison de 6 1/2 degrés

Le volume immergé, compté jusqu'à la ligne médiane du bourrelet, est de 2207,7 qui donnent dans l'eau de mer un déplacement égal au poids. Le prix de revient est de fr. 0,61 par kilogramme pour des bouées fournies à Osteude; elles sont construites également en tôles douces no 5.

Nous ferons encore remarquer que l'on peut déduire de la figure 9 une démonstration fort simple d'un fait

bien connu, auquel les marins ont égard quand ils déterminent la longueur des chaînes de retenue:

Quelle que soit la profondeur, il est toujours avantageux, pour un courant déterminé, de donner à l'orin la plus grande longueur possible, pourvu que la marge laissée au flotteur ne soit pas de nature à tromper le navigateur sur la position du banc.

En effet, prenons le cas de la bouée, fig. 9, mouillée dans le courant que nous avons considéré jusqu'ici, mais avec moins de fond; supposons, en d'autres termes, que celui-ci, au lieu de se trouver en FF, se relève en FF" et fixons le point M de la chaîne; rien ne changera dans la position du flotteur et nous pourrons supprimer, par la pensée, la portion de chaîne MS. La bouée, mouillée au point M, aura donc un déplacement supérieur à son poids, augmenté de celui de sa chaîne AM, car celle-ci se trouve tendue au fond par une force inclinée; il est facile de voir qu'en augmentant la longueur de la chaîne d'une quantité suffisante pour qu'elle se détache tangentiellement du fond, comme pour la position FF, on diminuerait l'immersion, mais il n'y a aucun avantage à prolonger la chaîne au delà du point S, car le cercle horizontal, que peut décrire la bouée lorsque le courant se renverse, en est d'autant plus étendu, ce qui peut devenir un grand inconvénient.

La ville de Lisbonne est située sur la rive droite du Tage, à 15 kilomètres de l'Océan. Immédiatement en aval de la ville, le fleuve présente une largeur variant de 1,600 à 2,400 mètres et une profondeur au thalweg de 30 à 40 mètres sous le niveau de la marée

(1) LISTE DES OUVRAGES CONSULTÉS :

Plano geral para o melhoramento do porto de Lisboa, 1874.
Rapports publiés dans le Diario do Governo en 1877.

Relatoria acerca dos sistemas modernos de canalisação para esgoto das cidades, J.-E. Castel-Branco, 1880.

Esgotos de Lisboa. Parecer e actas da commissao nomeada pela camara municipal, 1881.

Revista de obras publicas e minas, 1880. Un article intitulé: Canal do Alviella et signé P. C.

Revue d'hygiène, Paris, 1881. Un article intitulé: Le mouvement de l'hygiène à Lisbonne, par le Dr da Silva Amado.

Carta topographica da Cidade de Lisboa, 1878.

Notes manuscrites de M. le capitaine du génie Castel-Branco.

basse de vives eaux. Plus près de l'embouchure le lit s'élargit et s'approfondit au delà de ces chiffres. Devant la ville et en amont, le fleuve s'étend considérablement du côté de la rive gauche, et forme un lac, appelé mer de Palha, de 8 kilomètres de largeur moyenne et 25 kilomètres de longueur, mais d'une profondeur relativement faible.

Le port est un des plus beaux ports naturels du monde, mais pour être mis à la hauteur des besoins et des progrès modernes, il exigerait des travaux considérables, semblables à ceux qui s'exécutent en ce moment pour l'Escaut à Anvers. Dans son état actuel il ne constitue en définitive qu'un simple mouillage et non un véritable port muni des installations et de l'outillage que comportent les grands ports modernes.

L'amplitude de la marée devant Lisbonne est de 4 mètres environ au moment des vives eaux et de 1 mètre seulement aux mortes eaux.

La configuration de la rive du Tage devant la ville. est celle d'un arc de cercle, convexe vers le fleuve, de 5 12 kilomètres de corde et de 900 mètres de flèche, sauf une échancrure sur un quart environ de la longueur de l'arc (voir la fig. 1, pl. V). La direction de la corde est sensiblement ENE-OSO.

Devant la moitié orientale de la ville, limitée à la Place du Commerce, les laisses de la mer haute et de la mer basse ne sont généralement distantes entre elles que de 10 à 20 mètres; devant la moitié occidentale, au contraire, ainsi qu'en aval de la ville, la mer basse met à découvert un banc de vase, d'une largeur dépassant généralement 150 mètres et atteignant jusqu'à 350 mètres. Ce banc, à pente douce, s'élève contre les quais jusqu'à mi-hauteur entre la mer haute et la mer basse; il est couvert de détritus de toute nature amenés par les aqueducs et les égouts.

Ainsi qu'il est aisé de s'en rendre compte par l'inspection de l'esquisse géographique (fig. 2), l'existence de ce banc est due à la forme générale des rives du fleuve, entre son embouchure et la ville de Sacavem. La portion de rive droite sise entre la tour de Belem et la Place du Commerce, est constituée par une ligne droite présentant trois ondulations et se trouve comprise entre une courbe concave s'étendant de Belem à l'embouchure et une courbe convexe allant de la Place du Commerce jusqu'à Sacavem. Ni le courant de flot, ni celui d'èbe ne peuvent donc avoir d'action directe sur la partie intermédiaire. Pour faire disparaître le banc, il faudrait prolonger la courbe d'amont depuis la Place du Commerce jusqu'à la Tour de Belem.

Etendue et relief de la ville.

Du côté des terres la ville est limitée par un mur d'enceinte présentant la forme générale d'un demicercle de 5 1/2 kilomètres de diamètre. L'espace compris entre la rive et l'enceinte n'est pas en entier couvert de constructions; ce n'est que la moitié la plus rapprochée du fleuve qui constitue l'agglomération bâtie; sur l'autre moitié les maisons et les édifices publics sont très clairsemés et sont répartis principalement le long des chaussées qui conduisent aux différentes portes de l'enceinte.

Le sol de la ville est fort accidenté; les courbes de niveau tracées sur le plan (fig. 1) et les coupes (fig. 3 et 4) suivant les lignes AB et CDE du plan, permettent de se rendre un compte assez exact du relief de la ville. Le long du fleuve règne une bande de terrain dont le niveau est à une faible hauteur au dessus de la marée haute et dont la largeur est généralement fort restreinte; en effet, les courbes de 5 et 10 mètres