gnait une épaisseur d'environ 3 millimètres, mais ce dépôt s'enlevait facilement au râcloir. Les boues et les dépôts étaient rassemblés vers le foyer par suite du courant qui doit s'établir dans les générateurs. Les eaux de la ravalle, qui servaient depuis six jours à l'alimentation, étaient chargées de sels. Partout où se produisait une fuite, soit dans les carneaux, soit à la devanture des fourneaux, il y avait des dépôts prononcés. A l'emplacement de certaines fuites il se formait même des stalactites, et une planche sur laquelle on lançait l'eau, lorsque l'on faisait purger les tubes indicateurs, était couverte d'une couche de sels. Si les dépôts ont été plus considérables dans la chaudière no 3, c'est qu'elle a été remplie et alimentée exclusivement avec l'eau saline de la ravalle, tandis que, dans les autres chaudières, l'eau s'est trouvée mélangée avec celle qui les remplissait d'abord et qui était relativement pure. Ce dépôt d'incrustations, soustrayant au contact de l'eau la tôle du foyer soumise à l'action d'un feu très actif, explique la formation de la soufflure qui s'est produite progressivement et a finalement crevé. L'introduction d'un courant d'air froid dans le foyer, après l'ouverture des portes, a dû hâter ce moment, en produisant sur les tôles des effets d'inégale dilatation qui devaient aider au déforcement résultant de la haute température du métal et de la diminution d'épaisseur dans la soufflure. En présence de dépositions précises, contrôlées par de nombreuses constatations matérielles, on ne peut hésiter à attribuer uniquement cette explosion à la nature des eaux servant à l'alimentation. Cet accident a démontré, une fois de plus, l'utilité de pourvoir les machines d'extraction d'un frein, agissant automatiquement et provoquant l'arrêt, lorsque le moteur est abandonné à lui-même par suite du défaut de vapeur. En effet, au moment de l'explosion, la machine d'extraction élevait au jour une cage contenant des bacs à eau d'un poids considérable : la rupture des tuyaux de vapeur aurait donc rendu le frein illusoire si par suite d'une disposition particulière, son fonctionnement n'était assuré même dans ce cas. C'est grâce à cette disposition que l'accident n'a pas eu pour conséquence de grands dégâts dans le puits; sans cela, la cage chargée aurait provoqué infailliblement le renversement de la marche de la machine et serait retombée dans le puits, avec une vitesse croissante, en entraînant la cage vide aux molettes. Avant de faire connaître le système adopté au puits n° 7 de l'Escouffiaux, je passerai rapidement en revue les divers moyens qui ont été essayés dans le même but, en donnant quelques détails sur des dispositions qui n'ont pas encore été décrites. Le frein à vapeur, plus énergique que celui à la main, et qui s'impose avec les puissantes machines employées actuellement, peut ordinairement être mis en serrage à la main, afin d'assurer son action lorsque la vapeur vient à manquer. Ce cas se produit lorsque l'un des générateurs fait explosion ou qu'une rupture a lieu dans la conduite de vapeur. Mais alors, si le mécanicien n'a pas été atteint, la frayeur à laquelle il est en proie, lui laisse rarement la présence d'esprit nécessaire pour faire, en temps utile, des manoeuvres qui demandent à être exécutées avec promptitude. Cet agent restera-t-il d'ailleurs à son poste, alors que sa vie sera en danger? Il conviendrait donc que la prise de vapeur du frein se fît à une chaudière indépendante du groupe de l'extraction, de manière que la machine puisse toujours être maîtrisée soit par les cylindres, soit par le frein. La division des chaudières d'un même siège en deux groupes séparés est du reste recommandable à un autre point de vue. Après l'explosion d'un générateur, la batterie à laquelle il appartient est mise le plus souvent hors d'état de servir pendant un certain temps; toutes les machines sont forcément arrêtées et les ouvriers doivent exécuter sur les échelles un trajet long et pénible, sinon dangereux, pour arriver au jour. Le puits aux échelles servant souvent à l'aérage, l'arrêt du ventilateur peut y provoquer, si la mine est grisouteuse, la formation d'une atmosphère dangereuse. On éviterait le grave inconvénient que nous venons de signaler en alimentant les machines d'extraction et les moteurs d'aérage à des groupes de générateurs séparés. On pourrait également assurer l'action du frein en cas d'explosion en se servant de l'air comprimé comme moyen d'action. Quand toutes les chaudières sont réunies en un seul massif et qu'on n'a pas une installation d'air comprimé, il faut avoir recours à d'autres dispositions. M. Delsaux, ingénieur à la Compagnie des charbonnages belges, avait déjà proposé, en 1857, de rendre le fonctionnement du frein indépendant de la volonté du mécanicien, en substituant à l'action de ce dernier celle d'un moteur mis en mouvement par l'accélération de vitesse que prend l'arbre des bobines lorsque la machine est abandonnée à elle-même. Ce résultat est obtenu en mettant l'arbre des bobines en communication avec un pendule conique. Lorsque la vitesse de rotation atteint un maximum fixé, le pendule lâche un déclic et laisse retomber un levier à contrepoids qui serre le frein. (Voir Revue universelle des mines, t. VII.) Cet appareil n'a pas reçu d'application et ne serait du reste pas à conseiller, tel qu'il a été conçu. Quelques années plus tard, M. Nestor Roger, prit un brevet pour un système de frein agissant par déclanchement rapide. La fig. 3 représente cet appareil tel qu'il est installé aux charbonnages de La Louvière et la Paix à La Louvière. Les deux mâchoires, maintenues à une faible distance de la poulie du frein, sont mises en mouvement par deux grands leviers en bois. Les leviers, vers leur partie supérieure, sont munis d'écrous qui reçoivent les parties filetées en sens inverse d'une tringle en fer, à section circulaire, fixée à un tambour sur lequel s'enroule une corde terminée par un contrepoids. Pour maintenir le tambour au repos lorsque la corde est enroulée et le contrepoids relevé, une griffe est fixée au plateau de droite et vient s'engager dans une encoche pratiquée dans un levier. Ce levier est rendu solidaire, au moyen d'une tringle, d'un second qui se trouve sous la main du mécanicien. Pour faire fonctionner le frein, il suffit d'attaquer le levier de manoeuvre; l'autre, en abandonnant la griffe, rend la liberté au tambour: celui-ci, entraîné par la corde qui se déroule sous l'action du contrepoids, prend un mouvement accéléré de rotation; la tige filetée obéit à ce mouvement, amène le rapprochement des leviers en bois et par suite le serrage des mâchoires. Une roue à rochet, fixée sur le même plateau du tambour, empêche son mouvement dans le sens contraire à celui auquel le contrepoids le sollicite. Ce système ne comporte aucun organe sujet à se déranger mais il exige l'intervention du mécanicien et l'emploi d'un second frein pour les manoeuvres ordinaires. Ces inconvénients ont été évités dans le frein automatique à contrepoids, imaginé par M. Mayaux, à la suite de l'explosion de chaudière survenue le 7 août 1876 au puits no 7 du charbonnage de l'Escouffiaux à Wasmes. Cette explosion s'était produite pendant la marche des cages et avait eu pour effet de briser les tuyaux de prise de vapeur. Le frein ne fonctionnant plus, la machine s'était emportée : la cage chargée était retombée sur les taquets du fond, avec de graves avaries, tandis que l'autre était entraînée aux molettes et son câble brisé par le choc. C'était à l'heure de la remonte des ouvriers et ce n'est que grâce à une circonstance fortuite qu'il n'y avait pas d'hommes dans la cage montante et qu'une catastrophe avait été évitée. Cependant, la direction s'émut du danger auquel venait d'échapper une « couplée d'ouvriers, et appliqua à la machine le frein que nous allons décrire 66 Ce frein, représenté fig. 1, se compose d'une poulie en fonte, de 3m,00 de diamètre, calée sur l'arbre des bobines. Le frottement sur la jante est produit par un bandage en fer de 0,250 de largeur sur 0,025 d'épaisseur qui embrasse un arc de 315 degrés. Pour augmenter l'adhérence on revêt l'arc en fer de sabots en bois. Le serrage est obtenu par l'action d'un contrepoids de 800 kilogrammmes agissant à l'extrémité d'un levier articulé au cercle du frein. Les petits bras du levier mesurent 0,35 et le grand bras 5 mètres. La force qui détermine la pression de la mâchoire sur la poulie est donc considérable mais |