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pas; mais Jean-Jacques a une teinte un peu plus moderne; et ce qui me semble encore, du moins en partie, l'effet du temps, il y a dans son style plus de....., plus d'imagination...... Je ne sais pas bien le dire. Qu'il est pénible de ne pouvoir démêler à son gré une différence qui se fait pourtant sentir!

Pour être justes, plaçons nos deux grands hommes sur le même rang; donnant toutefois la droite à Pascal, car il fut le premier. Ce n'est pas qu'un écrivain de la trempe de Jean-Jacques, soit jamais un copiste; mais aurait-il pu lire inutilement les Provinciales?

Rien ne m'a paru ni plus injuste, ni plus faux, que le jugement de Voltaire sur l'Emile: ouvrage qui, selon d'Alembert que, nous ne devons point suspecter ici, établit une ligne de démarcation entre Rousseau et les autres écrivains. Cependant Voltaire, sous tous les rapports, était bien fait pour apprécier justement l'Emile. Le mot de l'énigme ne serait pas difficile à deviner.

Il y a, me dira-t-on peut-être en sortant de la question, des paradoxes, quelques contradictions et par fois, dans les idées, une exagération qui paraît tenir au caractère de Jean-Jacques; j'accorde cela; et de plus, je blâme hautement tout ce que renferme l'ouvrage contre la religion que j'ai le bonheur de professer mais en outre des morceaux sublimes, de l'expression vive ou touchante de nos sentimens naturels, en outre d'un style toujours parfait, que d'excellentes choses dans l'Emile! Et nulle part, la morale n'eut une voix plus impérieusement éloquente. On ne voudrait pas me le contester?

J'ai lu plusieurs fois de suite et alternativement les Provinciales et l'Emile, avec l'intention jointe même au désir d'accorder une préférence, jamais je n'ai pu dire:

Pascal écrit mieux que Jean-Jacques ;

Jean-Jacques écrit mieux que Pascal;

Mais toujours il me tardait de revenir aux Pro vinciales, toujours il me tardait de revenir à l'Emile.

OBSERVATIONS

SUR LA GREFFE DU CHATAIGNIER.

La Société, dans sa séance du 3 juin 1830, a jugé qu'il serait utile de faire connaître, par la voie de son Recueil, la note suivante sur la greffe du châtaignier, par M. le comte de Montbron, correspondant de la Société de Poitiers, adressée à la Société d'horticulture de Paris, comme pouvant offrir quelque intérêt dans la partie du département de la Lozère, où l'on se livre à la culture de cet arbre,

Quoique la greffe en sifflet soit la plus générament usitée pour le châtaignier en Limousin, en Périgord et en Angoumois, pays où il existe beaucoup de ces arbres, ce n'est pas celle que nous employons. Pour pratiquer cette greffe comme on la fait dans ces pays, il faut étêter la même année un ou deux marronniers greffés, et tous les sujets que l'on veut greffer, au nombre de cent à deux cents, afin d'avoir, tant pour la greffe que pour le sujet, tout jeune bois du même àge et de même grosseur; ce qui fait que le dernier des paysans de ce pays-ci n'a jamais manqué cette espèce de greffe. Mais comme pour pouvoir en user ainsi, il faut avoir une quantité de châtaigniers, et que nous ne sommes pas dans ce cas, nous ne greffons jamais ici le châtaignier qu'en fente; nous le faisons sans aucune précaution particulière, et il est bien rare qu'il en manque quelqu'un. Les seules précautions que nous prenons sont de couper les greffes de dix à quinze jours avant de les employer, de prendre pour les

faire un tems doux et humide et sans pluie; et de ne pas opérer avant que la sève soit montée dans le sujet, tellement que nous avons remarqué qu'il nous réussit plus de châtaigniers greffés au moment où ils ont, pour ainsi dire des feuilles, que greffés trop tôt : voilà tout notre secret. Anciennement, j'ai souvent et beaucoup employé pour le châtaignier la greffe en écusson, elle a toujours très-bien réussi; mais cela n'était jamais bien collé, et il était rare qu'il s'écoulât deux ans sans que tout ce qui était ainsi greffé fût emporté par le moindre coup de vent, de sorte que depuis longues années j'y ai renoncé. J'oubliais de dire, relativement aux greffes, qu'après les avoir coupés dix ou douze jours avant de s'en servir, on les met en terre,à l'ombre, en enterrant à peu près le tiers de leur longueur. (Annales de la Société d'horticulture de Paris, mai 1830.)

J'ai toujours remarqué que celui qui savait tout, ne pouvait jamais parvenir à bien apprendre quelque chose.

Si c'est une qualité précieuse d'être réservé dans ses discours; c'est un bien grand défaut de chercher à la ravir aux autres, pour satisfaire une curiosité souvent fort indiscrète.

Tout savoir des autres et ne leur rien apprendre? Nous trouverions le principe bon, que nous n'aimerions pas davantage celui qui l'aurait adopté à notre égard.

Tous les hommes doivent être égaux : pourquoi Jean serait-il plus grand que Pierre? Mon voisin me fit observer que notre très-égal, en parlant ainsi, s'élevait tant qu'il pouvait sur la pointe de ses petits pieds.

Voici une vieille vérité en travaillant, tâchons d'abord d'acquérir l'habitude de ne penser qu'à ce que nous faisons. Avec beaucoup moins de peine, nous ferons tout mieux et plus rapidement.

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Si je ne doutais de rien, il me semble que je serais heureux. Mon cher ami, il y a un moyen tout simple, et qui, grâce au ciel, nous saute bien aux yeux; c'est de très-peu savoir.

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