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Danaïde, ou nouveau pressoir à vin, de
M. HUGUET, de Mácon.

Ce nouveau pressoir est composé d'une cage formée par six colonnes, de vingt-cinq à trente centimètres d'équarrissage, et de quatre mètres de long.

Ces six colonnes sont assemblées deux à deux, dans trois semelles de trente à trente-trois centimètres de large, quinze de hauteur, et un mètre cinquante centimètres de longueur.

L'intervalle entre chaque paire de colonnes est d'un mètre cinquante centimètres, et de seize à dix-sept centimètres entre chaque colonne, assemblées sur la même semelle. Elles sont maintenues dans cette distrois traverses.

tance par

La traverse supérieure est assemblée par entaille entre les colonnes; elle a vingt-sept centimètres de large et trente-huit de hauteur; elle est percée d'un trou vertical d'environ quatre centimètres de diamètre, pour donner passage à un petit cylindre de fer, que l'auteur nomme la soie de la vis.

Cette vis, en fer tourné, et dont le pas sera triangulaire, doit être de la grosseur de la vis d'un étau de serrurier. La partie vissée aura soixante-six centimètres de long.

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Entre cette partie vissée et la soie, sera un carré avec épaulement, pour recevoir une roue en fer à dents obliques. Cette roue recevra son mouvement d'une vis sans fin, dont l'axe sera terminé par une manivelle.

Les calculs ont démontré que la force d'un seul homme, appliquée à cette manivelle de trente-trois centimètres de rayon, sur une surface circulaire d'un mètre de diamètre, égalerait celle de quarante hommes appliquée à un pressoir ordinaire, sur un marc de sept pieds de couche, ou de quarante-neuf pieds de surface, avec une vis en bois, dont le pas aurait sept centimètres de hauteur, comme cela se pratique.

Le mouvement de cette manivelle faisant tourner la roue, la vis qui lui sert d'axe tourne avec elle et fait descendre l'écrou. 'Cet écrou doit être en cuivre, et avoir à peu près vingt-cinq centimètres de hauteur; il porte un rebord, qui est renforcé par quatre arêtes saillantes qui descendent de haut en bas. Ce bord est percé de deux trous qui servent à l'assujettir, aù moyen de deux boulons en fer, au sommier et à la dame.

Le sommier glisse entre les colonnes, et la dame presse le marc, en entrant elle-même dans la danaïde ou cuve sans fond.

Le diamètre de la dame doit être un peu moindre que celui de l'intérieur de la danaïde.

Cette dernière est composée de deux tronçons de cylindres creux, ou tonneaux sans fond, et percés latéralement, posés l'un au-dessus de l'autre. Chaque tronçon est garni de deux forts cerceaux en fer, et de deux mains en fer qui s'élèvent un peu au-dessus de leur hauteur. Ces tronçons, réduits à cinquante ou soixante centimètres de hauteur, pourront être maniés

avec la plus grande facilité. Les mains de fer, s'élevant un peu, et s'évasant par le haut, faciliteront la juste position d'un tronçon sur l'autre, sans tatonnement et sans perte de temps.

La danaïde repose sur une couche en pierre, d'environ vingt centimètres d'épaisseur ; dans cette couche est creusée une rigole tout autour de la danaïde, pour recevoir le vin qui en découle, et le conduire par une grille mastiquée dans les vases ordinaires. La couche est portée par deux traverses, qui ont, ainsi qu'une troisième, trente-huit centimètres de hauteur.

Si le marc est peu considérable, et que la dame, après être descendue jusqu'à ce que le sommier touche les bords de la danaïde, laisse encore du vin, on relève le sommier d'abord en tournant la manivelle en sens inverse, puis on ôte la vis sans fin, et on fait tourner à bras la roue; on fait sortir le tronçon supérieur, on met sur le marc un petit disque en bois, quelques morceaux de poutrelle bien équarris et coupés de longueur; on redescend la came en faisant tourner la roue à la main, jusqu'à ce qu'il soit nécessaire d'augmenter la force; alors on remet la vis sans fin, et l'on presse jusqu'à siccité. ·

On a vu jusqu'ici comment la dame descendait, mais on ne voit pas, en la remontant, ce qui empêcherait la vis de tomber. Il faut se rappeler que cette vis porte une soie qui traverse la pièce de bois, et la dépasse de quelques centimètres ; l'extrémité de cette soie est terminée par une vis à laquelle s'adapte un double écrou ; entre l'écrou et la pièce de bois, est une 27

ARCH. DES DÉCOUV. DE 1812.

moindre défaut de parallélisme était double après une demi- révolution, et singulièrement grossi d'ailleurs par le grand pouvoir amplificatif de la lunette.

En rétrécissant ensuite l'ouverture de l'objectif, au moyen d'un diaphragme, on avait la facilité de vérifier ces verres dans toutes leurs parties qu'on soumettait successivement et isolément à cet examen rigoureux. De cette manière, les commissaires ont reconnu que dans les cinq verres que l'artiste a présentés, on ne peut apercevoir que quelques inégalités accidentelles et très légères vers les bords. Dans leur maximum, ces inégalités pourraient occasionner tout au plus une déviation de trois à quatre secondes ; mais, près du centre et dans une étendue de deux pouces et demi environ, la déviation ne s'élève que très-rarement à une seconde.

Une circonstance qu'on ne doit pas omettre, parce qu'elle ajoutait considérablement à la difficulté du travail, c'est que tous ces verres sont très - minces puisque la plus grande épaisseur n'est que de quatre millimètres environ.

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Il résulte de toutes ces épreuves, que les verres de M. Lerebours sont très-propres à former d'excellens horizons artificiels, et que, pour la construction des instrumens de réflexion, tels que les octans, les sextans et les cercles répétiteurs, ils peuvent soutenir la concurrence avec les miroirs les plus parfaits qu'on ait jusqu'à présent travaillés en Angleterre. Il semble, de plus, que des résultats aussi satisfaisans doivent diminuer de beaucoup l'importance qu'on attachaît

depuis quelque temps à se procurer des miroirs de platine.

M. Lerebours a présenté plus de quinze objectifs achromatiques à deux verres de 43 à 45 lignes d'ouverture, et d'environ 5 pieds de foyer. Trois de ces objectifs sont d'un flintglass provenant des verreries de M. Dartigues; deux lunettes ont été faites avec du flintglass de M. Dufougerais; la matière des autres est anglaise. Tous ces objets sont parfaitement achromatiques, et terminent les bords des images avec une netteté qui ne laisse rien à désirer.

Les commissaires ont encore comparé les lunettes de M. Lerebours aux instrumens anglais que possède l'Observatoire, c'est-à-dire, à la lunette de Dollond et à l'instrument des passages de Ramsden. Ils assurent que les lunettes de M. Lerebours sont de beaucoup supérieures aux deux instrumens anglais. Il faut dire pourtant que la lunette de Dollond est un peu plus courte, mais la lunette de Ramsden est bien plus longue, et cependant elle a moins d'ouverture. (Extrait du rapport fait par M. DELAMBRE à la première classe de l'Institut, inséré dans le Moniteur du 20 mai 1812.)

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