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combustion qui occasionnent toujours un déchet plus ou moins considérable.

III. Dans cet état de choses, il conviendra, après avoir choisi le lieu le plus favorable au transport de la tourbe, de multiplier les mouffles de carbonisation, en les rendant contiguës les unes aux autres, et en déterminant leur grandeur respective de telle sorte que le temps nécessaire à la suffocation n'exige aucune suspension dans l'opération du charbonnage.

IV. Les expériences déjà faites semblent annoncer qu'on peut s'en tenir, pour les dimensions de chaque mouffle, à celles qui sont indiquées dans le n° 2 du Journal des Mines, et dès-lors la dépense de l'appareil devra varier selon le nombre des mouffles, et le prix des matériaux dans les diverses localités.

V. Le fourneau servant à distiller et à charbonner la tourbe, peut aussi servir à cuire dans le même temps de la brique qui aurait déjà éprouvé, dans des étuves, un degré de dessiccation convenable. Il suffirait, pour cela, d'établir des rangées successives de briques, de vides servant de cheminées, et de mouffles, qui pourraient être ainsi comprises sous un même hangar jusqu'au nombre de douze. L'économie qui résulterait de cette disposition serait d'autant plus notable, que la chaleur nécessaire à la carbonisation devrait suffire à la cuisson des piliers de briques.

VI. Les portions de l'appareil contiguës à chaque mouffle devraient avoir 87 centimètres de large, et être partagées en cinq compartimens inégaux, dont trois vides, chacun de 21 centimètres de largeur, et

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deux autres réservés aux piliers en briques. Ces piliers reposeraient immédiatement sur le massif de la voûte inférieure creusée en terre à la profondeur de 95 centimètres, et offrant sur toute sa surface, des créneaux ménagés à des distances convenables, et principalement au-dessous de chaque mouffle et de chacune des chéminées.

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Le cendrier ainsi formé pour le dégagement de la cendre dans les vides adjacens aux piliers en briques, devrait présenter, à la hauteur de 60 centimètres audessus du sol, une grille servant à supporter le combustible nécessaire à l'ignition de la tourbe; cette grille serait placée à la partie antérieure et postérieure du fourneau, immédiatement au-dessous de la mouffle, et sur une profondeur de 50 centimètres. On profiterait alors du courant d'air, que l'on pourrait diriger à volonté, ou interrompre en tout ou en partie, selon le besoin. Des portes élevées à fleur de terre faciliteraient une semblable manoeuvre. Pour accélérer la suffocation, on pourrait encore, aussitô que la distillation serait achevée, appliquer au-dessous de la mouffle des plaques en tôle garnies de pieds, qui seraient supportées par la grille indiquée ci-dessus, et par d'autres barreaux assujettis d'avance au milieu du cendrier. Enfin, le revêtissement extérieur de l'appareil devra être formé dans tout son pourtour, par un mur en briques, soutenu aux quatre angles et dans son milieu par des contreforts de 64 centimètres d'épaisseur dans le bas ; cette maçonnerie sera entourée 26

ARCH. DES DÉCOUV, DE 1812.

de liens en fer, et l'on consolidera de même les murs formant les parois de chaque mouffle.

VII. Les appareils distillatoires devraient reposer sur les parties latérales de la voûte supérieure, et être espacés à des distances égales sur toute la longueur du fourneau. Cette voûte en briques présenterait ici, dans son milieu, un vide de 28 à 50 centimètres, qui serait d'abord recouvert de tourbe sèche, jusqu'à ce que la première ignition de la tourbe eût produit le dégagement entier des vapeurs aqueuses, et que la tourbe elle-même, en s'affaissant, fût descendue jusqu'au mur supérieur de la voûte. C'est alors qu'il con'viendrait d'adapter hermétiquement un couvercle en tôle, qu'on pourrait rendre mobile, ainsi qu'on l'a proposé dans le n° 63 du Journal des Mines.

VIII. Les premiers récipiens en terre cuite, que l'on suppose percés dans leur fond pour laisser passer les vapeurs, devront être garnis de tuyaux d'alongement qui traverseront des cuves pleines d'eau, jusqu'à ce qu'ils aboutissent aux baquets ou tonneaux dont l'eau devra dissoudre ou condenser les produits de la distillation. Ces baquets devront eux-mêmes ́plonger dans d'autres vases aussi remplis d'eau, et l'on devra avoir la précaution de renouveler ces premiers baquets pour les remplacer par d'autres, aussitôt que la vapeur cessera d'être dissoluble. Enfin, on reconnaîtra que la distillation est poussée à son terme par le dégagement du gaz ammoniacal, qu'on pourra encore recueillir par les mêmes moyens.

IX. Chacune des mouffles de l'appareil ainsi con

struit pourrait contenir 28 voies de tourbe séchée et empilée de manière à ne laisser qu'un espace suffisant au passage de l'air. Cet espace ne devrait jamais excéder un centimètre et demi entre chaque rangée, que l'on disposerait diagonalement les unes au-dessus des autres. Cette précaution est indispensable pour produire seulement l'ignition de la tourbe, et éviter qu'elle ne s'enflamme, ce qui donne de la braise et non du charbon.

On pourrait donc carboniser 336 voies de tourbe à la fois, et il en résulterait, d'un côté, 180 voies d'un charbon dur et sonore, et de l'autre, 890 pintes de savonule ammoniacal, mélangé avec une matière huileuse encore utile aux arts, indépendamment du gaz ammoniacal, dernier résidu de la distillation. Il conviendra de déterminer la quantité précise qu'on peut en obtenir sur chaque espèce de tourbe, afin de connaître l'application plus ou moins utile qu'on pourrait en faire pour recueillir successivement du muriate d'ammoniaque et de la soude, à l'aide du muriate de soude. La vente de ces produits, si essentiels au commerce, contribuerait encore à diminuer les frais de l'opération.

X. On doit calculer environ six jours, depuis le moment où l'on commence à empiler la tourbe et les briques jusqu'à l'achèvement de la suffocation. On pourra donc exécuter cinq cuites par mois, et par conséquent le produit mensuel sera, pour chaque appareil, de douze mouffles de goo voies de charbon,

el de 4450 pintes d'une liqueur applicable utilement dans les tanneries et les chapéleries.

XI. Le nombre des piliers de briques placés de manière à présenter à la flamme leur plus grande surface, devra s'élever à 22, chacun contenant 720 briques d'une forme adaptée aux usages du commerce. On devra donc empiler à chaque fournée, et pour chaque appareil, 15840 briques, dont la cuisson s'opérera comme il a été dit plus haut.

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XII. On concevra facilement, qu'en changeant la grandeur des vides ou des cheminées, on pourrait appliquer le même procédé à la cuisson du plâtre, et peut-être même à celle de la chaux, à l'aide de dispositions particulières, et dès-lors il s'ensuivrait une diminution sensible 'dans la consommation du combustible nécessaire à la double opération du charbonnage de la tourbe, et de la cuisson simultanée du plâtre ou de la chaux. (Annales des Arts et Manufactures, n° 155.)

1.

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56°. TUILES ET BRIQUES.

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Tuiles de nouvelle forme, de M. HUGUET,

de Mâcon.

Les tuiles que l'auteur pro

propose sont plates; cent 'vingt pouces de surface de ces tuiles couvrent quatrevingts pouces de charpente; il y a donc, à épaisseur “égale, moitié à gagner sur le poids de la tuile. Elles <reposent partout, par conséquent ne sont pas faciles à

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