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teinturiers, etc. Outre cela, ses cendres contiennent une grande quantité d'alcali; de sorte qu'on peut dire qu'il n'y a pas une seule partie de cet arbrisseau qui ne renferme une substance dont l'emploi ne soit utile. Comme ses feuilles restent vertes toute l'année, et que ses fruits ne tombent guère qu'au printemps, il est encore très-propre à garnir les bosquets dans les pays chauds, où il peut rester en pleine terre.

50°. TEINTURE.

Moyen d'obtenir un bleu solide sur laine à l'aide du pastel non fermenté, par la cuve montée à chaud; par M. B. PAVIE.

Dans notre précédent volume, page 416, nous avons donné l'extrait d'un Mémoire de M. Pavie, sur le procédé de teindre en bleu, par la cuve montée à chaud, au moyen du pastel.

Dans la suite de ce Mémoire l'auteur s'occupe de quelques maladies auxquelles les cuves de bleu sont exposées, lorsqu'elles sont mal conduites. Ces maladies sont la cuve rebutée, la cuve coulée ou décomposée et le vert brisé. Après avoir parlé des caractères propres à chacune de ces maladies, M. Pavie termine par indiquer les précautious capables de les prévenir et de les corriger.

Il établit d'abord, que la fermentation à un degré quelconque doit être entretenue, et que la moindre interruption occasionnée par quelque cause que ce soit, met la cuve en danger.

Pour prévenir tous ces accidens, il est un moyen très-simple, celui de faire usage du pastel récolté sans fermentation. Voici les avantages de cette pratique :

1o. Une cuve est en œuvre plus promptement; on peut y teindre la laine comme la soie, le fil de lin comme le coton, et elle dure tant qu'on veut.

2o. Avec le pastel la cuve ne dure qu'un an à dixhuit mois au plus, au bout duquel temps il faut jeter le bain et le pied à la rivière.

3. Il est plus facile de modérer, par l'addition de l'alcali, la fermentation dans une substance fermen tescible, que de la provoquer dans une substance qui est moins susceptible de fermentation.

4°. Il est bien plus rare de trouver des cuves tout+ à-fait rebutées, l'odeur en est toujours plus déterminée, et si l'ouvrier s'aperçoit qu'elle ait quelque chose de dur et d'âcre, trois ou six heures au plus de diète suffisent pour la rétablir, et même sans interrompre le travail.

5°. Si, par un cas extraordinaire, la cuve se trouve tout-à-fait rebutée au premier réchaud, on lui donnera depuis quinze jusqu'à vingt-cinq livres de pastel non fermenté, ce qui rétablira très-promptement le mouvement fermentatif.

6o. Il en est de même pour les cuves coulées ou décomposées, et pour le vert brisé. Le point principal est de rétablir la fermentation, et ensuite de la modérer convenablement. (Bulletin de la Société d'encouragement, no 88.)

51°. TERRE.

Terre noire, à l'imitation de celle des Anglais; par M. L. F. OLLIVIER, de Paris.

On prend,

Cinquante livres de terre verte ou terre glaise, qui se trouve dans les carrières à plâtre;

Dix livres de ciment provenant de la même terre bien broyée;

Quinze livres de manganèse du Piémont, parfaitement broyée;

Sept livres et demie de cuivre jaune, que l'on a fait brûler à la charge d'un four à faïence, et parfaitement broyé.

Tous ces objets mêlés ensemble se délayent dans l'eau, et se tamisent au tamis de soie. On les laisse ensuite reposer, et on décante l'eau pour faire sécher le mélange et le corroyer. En cet état, on l'emploie à former des vases et autres objets d'ornement, que l'on fait cuire au four du faïencier dans des étuis bien lutés, en observant que cette terre ne demande pas un grand feu.

Autre composition de terre noire.

Deux cents livres de la même terre verte,
Trente-trois livres de manganèse,

Autant de fer brûlé,

Autant de cuivre brûlé.

Ces matières doivent être préparées comme il est dit ci-dessus, et cette composition ne diffère de la précédente que parce qu'il faut plus de feu pour la cuisson.

Terre bambou, sur laquelle on peut appliquer des camées; par LE MÊME.

Cent livres de terre verte, comme la précédente; Cinquante livres de sable de Nevers, broyé; le tout mêlé, délayé et passé au tamis de soie; ensuite on fait sécher le mélange pour s'en servir.

Les camées qu'on applique dessus sont de la même terre, à laquelle on ajoute un sixième ou un septième de son poids, de sanguine ou bol d'Arménie; le tout bien mêlé ensemble, ou en forme, dans des moules de plâtre, des sujets qu'on applique sur la pièce. En variant la quantité de la substance; rouge qui entre dans la composition de cette terre, on obtient des nuances différentes.

Cette terre doit être cuite dans des étuis lutés, comme la terre noire. Les couleurs qu'on emploie sur les vases sont les mêmes que celles dont on se sért pour la porcelaine, et se cuisent dans un fourneau à réver bère. (Description des machines et procédés dont ·les brevets sont expirés, tome 1, in-4°. page 133.)

Terre imitant le marbre, par le simple mélange de différentes terres; par M. L. F. OLLIVIER.

Une partie de terre verte, mélangée avec une demi

partie de sable, forme un composé qui prend la couleur de chair par la cuisson.

Si on ajoute à cette composition un huitième de bol d'Arménie, ou de la terre ferrugineuse, qui se trouve dans les glaisières d'Arcueil, le composé sera d'un gros rouge-brun.

Si, à cette même composition, on ajoute un quatorzième de cuivre jaune brûlé et calciné, la couleur sera vert tendre.

La même terre, avec un huitième de manganèse du Piémont, prend une couleur grise.

La même terre, mêlée d'un seizième de cuivre calciné et un trente-deuxième de fer brûlé, devient noire.

Une livre de terre de Montereau, mêlée à une demilivre, soit de bistre calciné, soit de terre de Breteuil biscuite, soit de terre de Cologne, soit de craie, soit de blanc d'Espagne, etc., produit à la cuite un corps blanc.

La manière de faire la terre marbrée sans le secours des peintures, consiste uniquement dans le choix de la matière première, que l'on mêle, en plus ou moins grande quantité, à l'une des terres ci-dessus, et que l'on corroie avec art et les soins nécessaires.

La couverte de la terre, dite anglaise, s'applique sur les pièces marbrées sortant du four.

M. Ollivier applique, tant sur cette terre marbrée que sur des poêles et carreaux, des bas-reliefs en biscuit de porcelaine.

Un bas-relief moulé en pâte de porcelaine dure,

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