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donne lieu à la fermentation alcoolique, avec les divers phénomènes qui l'accompagnent ordinairement.

Le sirop d'amidon contient toujours une quantité variable d'une matière gommeuse, que l'alcool peut en séparer.

Ce sirop évaporé dans une étuve en couches minces, présente une matière élastique déliquescente, ayant le plus grand rapport physique avec la pâte de jujubes.

Le sucre de lait, traité par M. Vogel à la manière de l'amidon, lui a également fourni un sirop trèssucré, ayant, comme le précédent, la propriété caractéristique de produire de l'alcool par la fermentation.

M. Vogel conclut de toutes ses expériences :

1°. Que l'amidon et la fécule de pommes de terre, que l'on fait bouillir avec de l'eau aiguisée d'acide sulfurique, se convertit en une matière sucrée liquide, dont la quantité correspond au poids de l'amidon emploié.

2°. Que cette matière sucrée est propre à subir la fermentation alcoolique.

5°. Que le sirop d'amidon est composé de matière gommeuse et de matière sucrée dans des proportions variables.

4°. Que le sirop évaporé lentement à l'étuve, présente une matière élastique parfaitement transparente.

5°. Que la matière gommeuse présente tous les caractères d'une véritable gomme, excepté celui de former de l'acide muqueux au moyen de l'acide nitrique.

6°. Que ni cette gomme ni la matière sucrée ne contiennent de l'acide sulfurique en combinaison.

7°. Que la chaleur seule de l'eau bouillante ne suffit pas pour convertir l'amidon en matière sucrée. On n'obtient qu'une matière amère, et une substance cornée insoluble dans l'eau bouillante.

8°. Que le sucre de lait traité par deux, trois, quatre ou cinq centièmes d'acide sulfurique, se convertit en cristaux confus, d'une saveur éminemment sucrée, et qui sont propres à subir la fermentation alcoolique.

9°. Que cette matière sucrée ne contient pas d'acide sulfurique en combinaison.

10°. Que l'acide muriatique fait éprouver au sucre de lait les mêmes changemens.

11°. Que les acides nitrique et acétique ne convertissent pas le sucre de lait en sucre fermentescible.

12o. Que le sucre de lait ainsi converti en sucre fermentescible, devient très-soluble dans l'alcool.

15o. Enfin, que l'acide sulfurique, dans son action sur l'amidon et sur le sucre de lait ne se décompose pas; qu'il est, d'après les faits observés, bien plus probable que l'acide enlève à ces substances l'oxigène et l'hydrogène, dans les proportions nécessaires pour former de l'eau. (Annales de Chimie, mai

Sucre de la fécule de pommes de terre, et café de châtaignes; par M. Lampadius.

L'auteur s'étant long-temps occupé de la fabrication et de l'emploi de la fécule de pommes de terre, soupçonna qu'elle serait plus propre que l'amidon ordinaire à être transformée en matière sucrée. L'expérience semble avoir confirmé son idée, et il paraît qu'il a été le premier qui ait obtenu de l'amidon en grand et en petit, d'une manière économique, un sirop très-clair et très-sucré, ainsi qu'un sucre concret, jouissant aussi d'un haut degré de saveur.

Il attribue les résultats obtenus à l'emploi qu'il a fait de la fécule de pommes de terre, et de l'appareil évaporatoire de bois, qu'il a décrit en 1798. Il annonce même à cet égard, que tant qu'il s'est servi de vases vernis et étamés, le sirop qu'il a obtenu était de couleur un peu brune, parce que la forte chaleur et la longueur de l'opération occasionnaient la combustion de quelques molécules; mais que depuis qu'il a emploié l'appareil en bois, il ne lui est plus resté rien à désirer.

Les pommes de terre, selon lui, donnent plus ou moins de fécule, selon leur degré de bonté ; elles en donnent d'autant plus, qu'on extrait cette fécule plus promptement après la récolte.

L'appareil évaporatoire en bois est chauffé au moyen de la vapeur de l'eau. On peut à cet effet se servir d'un alambic ordinaire, en y adaptant un tuyau

qui plonge perpendiculairement dans un vaisseau de bois placé plus bas; mais l'extrémité de ce tuyau doit aussi être en bois, car étant en métal, elle serait attaquée par l'acide. Le vaisseau de bois évaporatoire peut être plus grand que l'alambic. On remplit celuici d'eau jusqu'au tiers de sa capacité, et la vapeur de cette eau suffit pour faire promptement bouillir celle contenue dans le vaisseau de bois.

Les autres instrumens nécessaires à l'opération sont, une chausse de toile et une chaudière de cuivre, avec quelques spatules et écumoires.

On commence par remplir le vaisseau évaporatoire de bois avec douze livre d'eau, par exemple, que l'on chauffe au moyen de la vapeur jusqu'à l'ébullition.

En même temps on étend six onces et demie d'acide sulfurique concentré, avec une livre d'eau, et l'on verse cet acide dans les douze livres d'eau bouillante.

Dans cet intervalle on a dû délayer quatre livres de fécule de pommes de terre, chacune dans une livre d'eau ; on les verse ainsi délayées, l'une après l'autre, dans l'acide en ébullition; chaque fois le liquide devient épais, mais il perd cette consistance au bout de quelques minutes; ce n'est qu'alors qu'on verse la livre suivante et ainsi de suite.

Il faut ensuite faire continuer l'ébullition pendant sept heures consécutives, toujours au moyen de l'alambic, auquel on fournit de temps à autre de nouvelle eau chaude par une ouverture pratiquée à cet effet, et qui elle-même fournit sans cesse, par sa vapeur, à l'appareil évaporatoire de nouvelle eau,

pour remplacer celle qui se dissipe. De cette manière on ne court risque d'altérer ni le vaisseau évapora→ toire, ni la matière sucrée qui se forme, et la liqueur reste constamment claire; mais il est nécessaire de la faire bouillir vivement, et plutôt une heure de plus qu'un quart-d'heure de moins. En donnant un degré de feu trop faible on n'obtiendrait qu'une espèce de colle d'une saveur désagréable.

Au bout de sept heures la matière sucrée est formée probablement, parce que l'acide sulfurique a abandonné à l'amidon une partie de son oxigène que l'air de l'atmosphère lui a continuellement rendu.

On parvient ensuite à séparer l'acide en jetant dans la liqueur de la craie ou de la pierre calcaire blanche en poudre, jusqu'à ce qu'il ne se produise plus d'effervescence, et que la liqueur n'ait plus aucun goût d'acide; alors on laisse reposer le tout pendant douze ou vingt-quatre heures.

L'auteur a emploié trois moyens pour séparer le fer du sirop qui en avait retenu : 1°. le sulfure de baryte: celui-ci ne peut être mis en usage que par des chimistes experts, et pour se convaincre que le sirop ne contient plus de baryte, il faut laisser le mélange à l'air dans un vase ouvert pendant trois semaines au moins; 2°. la cristallisation en effet quand on fait cristalliser le sirop d'amidon, le fer reste dans le sirop qui s'en égouttė ; 39, l'alcool, qui dissout le sucre sans dissoudre l'oxide de fer.

Il vaut cependant mieux, à tous égards, n'être pas obligé d'avoir recours à ces opérations, et préparer

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