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En pénétrant dans le canon qui est renfermé dans l'intérieur de la serrure, la tige rencontre une dent triangulaire fixée au canon, et dont la pointe, s'introduisant derrière le panneton, le force à tourner et å sortir par une fente antérieure du canon qui est du côté opposé au pêne, en continuant d'enfoncer la tige. Durant ce mouvement du panneton, elle rencontre du côté du pêne une pièce logée dans une fente postérieure pratiquée dans le canon ; de ce côté, cette pièce n'y est retenue que par son extrémité antérieure ; un ressort qui porte une dent, qui appuie contre elle par le dehors, la force à rentrer dans le canon par son autre extrémité, qui se loge dans une encoche pratiquée dans une petite rondelle fixée sur le palâtre; la tige de la clef glisse le long de cette pièce, la dégage de l'encoche, et repousse le ressort et sa dent. C'est alors que le canon est libre de tourner, et que le panneton tournant avec lui, agit comme à l'ordinaire. (Description des machines et procédés dont les brevets sont expirés, tome 1" in-4. page 188.)

46°. SOIE.

Couvertures de soie, par M. VALETTE, rue Michel-le-Comte, no 33, à Paris,

M. Valette a présenté à la Société d'encouragement des couvertures de soie de sa fabrique, qui ont été examinées par une commission.

Ces couvertures se fabriquent avec des bourres et

des déchets de soie préparés à cet effet, et qui, par ce moyen, trouvent un emploi avantageux. On en fabrique à Lyon, à Turin et ailleurs ; mais le degré de perfection que M. Valette a su leur donner les rend très-recommandables. Il y a même un certain mérite, pour l'économie des prix, d'en avoir établi une fabrique à Paris, où il se trouve des qualités de déchets de soie convenables, qui, passant dans plusieurs mains avant d'arriver dans les lieux ordinaires de fabrique, se trouvent augmentées des bénéfices qu'elles doivent nécessairement laisser dans chacune.

Les commissaires s'étant transportés au gardemeuble impérial, on leur a fait voir une de ces couvertures, et une d'une autre fabrique. Ils ont reconnu que celle de M. Valette était très-supérieure en qualité, et qu'elle avait été livrée au mobilier impérial à un prix inférieur à l'autre. Ainsi les deux avantages les plus importans en matière de fabrique, la perfection et le prix, se trouvent ici réunis en faveur de M. Valette. (Bulletin de la Société d'encouragement, n° 89.)

Sur la fabrication de la soie dite Galette de Suisse.

La véritable galette de Suisse est une soie filée qu'on obtient des cocons de graine, des cocons de bassine, des costes et des frisons.

On nomme cocons de graine ceux dont les vers à soie sont sortis en papillons pour fournir la graine ou les œufs qui servent à en propager l'espèce.

Ces cocons se trouvent percés à l'endroit par lequel le ver est sorti, ce qui les rend incapables d'être emploiés à faire de la soie de première qualité: mais on a trouvé moyen d'en tirer un filage très-avantageux.

Les cocons de bassine sont ceux dont le brin qui les compose ne peut se développer dans la bassine lorsque la tireuse fait sa battue. On les met à par¡, souvent même on les laisse tenir aux frisons.

On appelle frisons les brins de soie que la fileuse prend dans sa main, lorsqu'avec un petit balai elle forme sa battue, et qu'elle cherche à purger les cocons, afin qu'il n'entre dans la soie aucun de leurs brins qui ne soit dépouillé de tout ce qui pourrait lui donner quelque défectuosité.

Les costes ne sont autre chose que ces mêmes frisons, excepté qu'au lieu d'être pris et enveloppés par la main de la tireuse, et repliés sans ordre, elle tire tous les brins de la battue, en les réunissant et en formant une ou plusieurs longueurs, de sorte qu'il y a des costes de 4 à 5 pieds de long, de la grosseur d'une forte ficelle. Ce sont ces mêmes costes qu'on appelle capitons, et dont on se sert communément pour faire la broderie de point.

Quand on veut disposer les cocons, soit ceux de graine, soit ceux de bassine, pour en obtenir la soie dite galette de Suisse, on commence par les faire bouillir à grande eau dans un chaudron, pendant quatre heures consécutives. On les remue presque sans cesse avec un bâton fourchu, afin qu'ils ne brûlent point, et que la gomme dont ils sont enduits s'étende

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plus facilement; en les remuant, on a soin de les retourner souvent; cette opération tend à les amollir, à détacher les brins qui les forment, et à les disposer à être cardés avec plus de facilité.

On retire les cocons après avoir laissé refroidir l'eau dans laquelle ils ont bouilli, et on les jette ensuite dans de l'eau froide; on les lave à plusieurs reprises, jusqu'à ce que l'eau reste claire.

Lorsqu'on se trouve à portée d'une rivière ou d'une fontaine, on met les cocons dans un panier à anses, d'une grandeur convenable; l'eau courante les rend infiniment plus propres que le lavage dans quelque vaisseau que ce soit.

Après que les cocons sont bien lavés, on les fait égoutter; on les presse avec les mains, afin d'en extraire toute l'eau qu'ils contiennent, et on les étend sur des cordes ou sur de grandes claies pour les faire sécher, sans les exposer cependant à l'action du soleil. Cette opération se pratique ordinairement dans des greniers: on laisse un espace suffisant entre les cocons, afin qu'ils sèchent plus promptement.

on

Si on ne les carde pas à mesure qu'ils sont secs, les met dans des sacs ou dans des paniers bien couverts, pour les garantir de la poussière.

Lorsqu'il s'agit de carder les cocons, on en prend environ deux ou trois livres à la fois ; on les place sur un bloc de deux pieds de diamètre ; on les y bat avec de gros billots jusqu'à ce qu'on les ait rendus doux, au point de pouvoir facilement les écharpir avec les doigts, pour ensuite les porter sur les cardes.

Les billots avec lesquels on bat les cocons sont de gros et forts bâtons, d'environ 2 pieds de long et d'un pouce et demi de diamètre par le bout qu'on tient dans la main, et de plus de 2 pouces par l'autre bout On les bat aussi avec de grosses verges.

On les carde jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que la barbe, qui est produite par le cardage, est dépouillée de tous les bouchons ou petites costes qui ont pu se former par la réunion trop intime des brins que la carde n'a pu séparer.

Dans cet état, le cardeur tire la première borbe et en fait un trachel, qui la dispose à être filée (on nomme trachel, dans cette filature, ce qu'on désigne par loquette dans celle du coton, excepté que le trachel se plie en long et en rond de 8 à 10 pouces, eri forme de saucisson, sans être serré). Cette première barbe produit la première qualité de la galette."

Le cardeur, continuant de carder ce qui lui reste, tire une seconde barbe qui devient sensiblement inférieure à la première, et de laquelle il résulte unie galette de seconde qualité; enfin il passe à une trois sième, qui est encore bien inférieure à la seconde; et de là à une quatrième qu'on appelle rouleau. Ces deux dernières produisent une soie à laquelle on donne le nom de grosse Génes, et à la dernière celui de Palerme. Souvent on file celle-ci d'une telle grosseur, qu'en la réunissant à deux bouts montés ensemble, on en fait l'âme des cordons de fenêtres.

Quant aux costes et aux frisons, on suit la même méthode, surtout lorsqu'on les destine à la fabrica

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