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passez-le au tamis de soie, et emploiez-le suivant les procédés connus. On peut emploier les mêmes couleurs que pour les poêles.

M. Ollivier se sert de cette même terre à faire des chambranles de cheminées, des rosaces pour plafond, et d'autres ornemens. (Description des Machines et Procédés dont les brevets sont expirés, publiés par M. MOLARD, tome 1er, in-4, page 158.)

41°. POUDRE.

Expériences comparatives sur une nouvelle poudre composée par M. PAJOT-LAFORÊT, faites par lui et par M. DUBOIS, au mois de mai 1812.

Ces expériences ont été faites sur une éprouvette de l'invention de M. Dubois. Cet instrument est d'une construction ingénieuse et d'une justesse supérieure à tout ce qui a été fait jusqu'à ce jour.

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Il résulte de ces différentes expériences: 1°. que la force expansive de la poudre de guerre paraît vingt fois moins grande que celle de M. Pajot-Laforét; 2°. que l'inflammation de cette nouvelle poudre paraît régulière dans ses effets, et 5°. qu'elle a donné des résultats plus favorables.

Nouvelle poudre de MM. GENGEMBRE et BOTTÉE.

Cette poudre a la faculté de détonner par le choc, sans exposer au danger d'une explosion spontanée.

Elle se compose de cinquante-quatre parties sur cent de muriate suroxigéné, de vingt et une de nitre ordinaire ou nitrate de potasse, de dix-huit de soufre et de sept de poudre de lycopode. Elle exige le choc des corps les plus durs, et, ce qui est le plus particulier, la partie seule qui reçoit le choc détonne; les parties voisines ne font que s'enflammer par communication, mais sans produire d'explosion; en sorte que cette poudre est absolument sans danger.

42°. PRESSE HYDRAULIQUE.

Presse hydraulique, exécutée dans les ateliers de M. PERIER, à Chaillot.

MM. Betancourt et Périer ont importé en France une invention anglaise qui doit être d'une grande utilité pour les arts et les manufactures. C'est une presse hydraulique qui réunit à l'avantage d'une puissance infiniment plus grande que celles connues jusqu'à ce jour, et que l'on peut modifier à volonté, ceux d'être simple dans sa composition, d'occuper peu d'espace, et d'exiger moins de manoeuvre. On peut encore donner aux plateaux de cette presse toute l'étendue que l'on veut, en multipliant les points de pression, qui alors seront toujours parfaitement égaux entre eux, ce que l'on ne peut obtenir avec des vis.

Cette presse sera particulièrement utile dans les manufactures de papier. En opérant une pression plus forte, elle donnera une meilleure fabrication et une dessiccation plus prompte. Elle sera mue par l'eau, si l'on veut, d'une manière plus commode et plus simple que les presses à vis; elle remplacera avantageusement, dans toutes les circonstances, ces dernières; enfin, les apprêts des draps, des toiles et des étoffes, la fabrication du tabac, des huiles, des vermicelles, de la poudre de guerre, etc., tireront de grands avantages de ce nouveau moyen de pression; il est même applicable aux balanciers des monnaies et à

toute autre machine quelconque qui a besoin d'une grande puissance, comme les crics, calandres, etc., etc.

Description.

Les principes de cette machine sont fondés sur l'incompressibilité de l'eau et sur les lois de l'hydrostatique.

Si l'on suppose une quantité d'eau interposée entre deux pistons de différens diamètres, et que l'on agisse sur le petit, il est évident que la puissance appliquée sur celui-ci presse le grand piston avec une force qui se multiplie par la différence du carré du diamètre des deux pistons. Par exemple, le petit piston ayant un pouce de diamètre, et le grand dix pouces, une livre de force emploiée sur le premier produira cent livres sur le second; on peut donc, d'après ce calcul, composer cette machine de manière à produire avec exactitude le degré de pression convenable à l'objet qu'on se propose; ce que l'on ne peut pas rigoureusement faire avec des vis qui nécessitent dans les écrous un frottement plus ou moins grand, selon le plus ou le moins de perfection dans leur exécution.

La machine se compose, 1°. du châssis d'une presse, qu'on peut exécuter en fer ou en bois ; 2°. d'un corps de pompe de 8 pouces de diamètre, garni de son piston, lequel est fixé à une forte tige qui porte le plateau.

3o. D'un autre corps de pompe d'un pouce de diamètre, garni aussi de son piston. Il communique au premier par une soupape, et à l'extrémité inférieure

de cette pompe est une autre soupape plongée dans une bache pleine d'eau, et placée sous la presse ; 4o. Enfin, d'un levier qui sert à faire mouvoir la petite pompe.

Effet.

Si l'on fait mouvoir le levier, la petite pompe élèvera l'eau de la bache, la forcera d'entrer dans le grand corps de pompe, et par conséquent soulèvera le piston et le plateau. Si une matière quelconque à presser est placée entre ce plateau et celui qui presse la chapelle de la presse, elle sera comprimée par une force qu'il est aisé de calculer.

On vient de voir que le grand piston avait 8 pouces de diamètre, et le petit 1 pouce; par conséquent la force du petit piston se multipliera 64 fois sur le grand piston. Si les bras du levier qui fait mouvoir le petit piston sont dans le rapport de dix à un, il est clair que la puissance emploiée à l'extrémité de ce levier se multipliera par 640 sur le grand piston, et un homme faisant un effort de 25 livres, produit sur la matière à presser une pression de 16000 livres.

On peut modifier cette pression comme on veut, et suivant les différens usages auxquels on voudra appliquer cette machine.

Le robinet placé à la partie inférieure de la grande pompe, sert à desserrer la presse. L'eau contenue dans cette pompe s'écoulera alors dans la bache, et permettra au grand piston de descendre. Il est évident que cette manoeuvre est infiniment plus simple qu'elle

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