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trois pouces; ensuite on dirige le vent d'une paire de doubles soufflets sur la surface de la coupelle; par ce moyen, la litharge est poussée en avant, et s'écoule par le canal sur le fond d'affinage.

On continue cette opération, en ajoutant du plomb à mesure que la litharge s'écoule, jusqu'à ce que le canal soit vidé au point que la coupelle ne contienne plus qu'un pouce de plomb de profondeur; alors on ôte le soufflet, on remplit le canal de cendres humectées, et l'on en pratique un autre de l'autre côté de la capacité du vase. La coupelle est ensuite de nouveau remplie, un peu moins cependant que la première fois, et l'on continue l'opération jusqu'à ce que ce nouveau canal soit encore vidé.

La coupelle contient de 60 à 73 livres de métal; on laisse couler cette quantité dans un pot de fer, et on la met de côté, jusqu'à ce qu'on ait rassemblé une quantité suffisante, de blocs pour pouvoir en séparer une lame d'argent.

On peut consulter, pour le reste des détails, la notice de M. Sadler, accompagnée d'une planche, insérée dans le 131 cahier des Annales des Arts et Manu factures.

ARCH. DES DÉCOUV. DE 1812.

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39°. PORCELAINE ET FAIENCE.

Camées en porcelaine de différentes couleurs, par M. L. F. OLLIVIER.

Première opération.

Vingt-cinq livres de sable blanc d'Etampes.
Seize livres de belle potasse blanche.

Huit livres de soude d'Alicante.

Ces matières pilées, tamisées et bien mêlées doivent être déposées dans un bassin revêtu de sable bien battu, formé sur l'âtre d'un four à faïence, et de la grandeur convenable pour que lesdites matières forment une épaisseur de dix pouces.

Cette composition se nomme fritte. Après l'avoir retirée du four, il faut la nettoyer, piler et broyer dans un moulin à faïence avec des meules de grès.

Pâte à camées.

Sur deux parties de cette fritte bien broyée, on prend une partie de pâte à porcelaine lavée.

Le lavage se fait de la manière suivante: On délaye parfaitement bien la terre à porcelaine dans un vase rempli d'eau, qu'on décante avant qu'elle soit déposée dans un vase, où on la laisse déposer. La terre qui se précipite au fond se nomme terre lavée.

Bleu à emploier sur les camées.

Cinq onces de pâte à camées.
Deux gros et demi de terre lavée.

Cinq gros et demi de bleu de cobalt.

Ce dernier se fait de la manière suivante:

On prend une livre de cobalt de Suède ou des Pyrénées, et après l'avoir pilé et tamisé, on le met dans un creuset, que l'on expose ensuite au grand feu d'un four de faïencier, pour en évaporer l'arsenic, en ayant soin de l'enfoncer dans du sable jusqu'à la moitié de sa hauteur. On trouve alors au fond du creuset un culot de métal qui s'appelle régule de cobalt.

Sur deux parties de ce régule pilé et tamisé, on ajoute une once de fritte; on met ce mélange dans un creuset qu'on remet au four, et on obtient un beau bleu que l'on nomme bleu royal.

Manière de faire les camées.

Remplissez le plus également possible, avec de la pâte blanche à camée, un moule en cuivre en forme de bague; ajoutez dessus et dessous du papier blanc et des rondelles de chapeau; pressez ces objets, et après les avoir retirés de la presse, enlevez les rondelles et le papier, puis appliquez avec un pinceau une couche de bleu de l'épaisseur d'une pièce de deux sols; ajoutez de nouveau les rondelles et le papier, mettez sous presse, et après avoir retiré le camée " conservez-le au frais entre deux linges humides.

Le camée s'applique de la manière suivante: Aprés vous être procuré un cuivre, sur lequel on aura gravé en forme de cachet le sujet que vous désirez, vous le frotterez avec de l'huile douce ou de l'essence de térébenthine, et vous en remplirez les creux avec de la pâte blanche à camée, ensuite vous le porterez sur la pâte enduite de bleu, décrite ci-dessus ; vous repasserez le tout à la presse, et le camée se trouvera dépouillé du cuivre, fini et prêt à cuire.

On cuit les camées au même feu que la faïence. (Description des Machines et Procédés dont les brevets sont expirés, publiée par M. MOLARD, tome Ier, in-4°, page 155.)

Application du platine sur la porcelaine, par M. KLAPROTH.

Jusqu'ici on n'a point emploié le platine dans la peinture à l'encaustique. M. Klaproth a fait, à cet égard, quelques expériences, dont le résultat n'a pas trompé son attente.

Voici le procédé :

On dissout du platine dans de l'acide nitro-muriatique ou eau-régale, et on le précipite par une solution de muriate d'ammoniaque. On sèche le précipité rouge et cristallin qui se forme, on le réduit en poudre fine, et on le fait rougir légèrement dans une cornue de verre. Le muriate d'ammoniaque qui s'était précipité en combinaison avec le platine se sublime, et le métal reste au fond de la cornue, sous

la forme d'une poudre grise légère. On mêle celle poudre avec une petite portion de flux, comme on le fait pour l'or, on la broye avec de l'huile d'aspic, on l'applique sur la porcelaine, on cuit et on brunit.

La couleur du platine appliqué de cette manière sur la porcelaine, est d'un blanc d'argent tirant légèrement sur le gris d'acier. En alliant ce métal à différentes proportions avec l'or, on obtient différentes nuances de cette couleur. Le platine peut prendre une grande quantité d'or avant que le passage de la couleur au jaune soit sensible. Par exemple, dans un alliage d'une partie de platine avec quatre parties d'or, on ne peut s'apercevoir de la présence de ce dernier métal, et la couleur est à peine distincte de celle du platine pur; la couleur de l'or n'est prédominante que dans la proportion de huit

sur un.

Les alliages du platine avec l'argent ne donnent qu'un produit mat.

Outre cette méthode d'appliquer le platine sur la porcelaine, on peut l'y transporter en état de dissolution.

Dans ce dernier cas, sa couleur, son brillant et son aspect sont très-différens. En évaporant la dissolution nitro-muriatique de platine jusqu'à une certaine consistance, et en la passant à plusieurs reprises sur la porcelaine, le métal pénètre dans la substance de cette dernière qui, après la cuite, offre un miroir métallique de la couleur et du brillaut de l'acier poli.

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