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Une portion du sirop reste sur l'étamine, adhérente au charbon, à la craie et au blanc d'oeuf; on l'en sépare par l'un des deux procédés qui suivent.

Premier procédé.

On verse sur ces matières de l'eau bouillante, jusqu'à ce qu'elles n'aient plus de saveur sucrée; on réunit toutes les eaux de lavage, et on les fait évaporer à grand feu en consistance de sirop. Ce sirop, ainsi cuit, contracte une saveur de sucre d'orge, et ne doit point être mêlé, par cette raison, avec le premier.

Second procédé.

On verse en deux fois sur la matière précédente, autant d'eau bouillante qu'on en a emploié pour purifier la quantité de matière sur laquelle on opère; on la laisse filtrer et égoutter; on soumet le résidu à la pressé, on réunit toutes les eaux, et on s'en sert pour une autre purification.

Observations.

1°. Le sirop fait par le procédé qu'on vient de décrire est d'autant meilleur, que le miel est de qualité supérieure. Celui qu'on obtient avec le miel Gâtinais, et, à plus forte raison, avec le miel de Narbonne, ne peut point être distingué du sirop de sucre. Celui qu'on obtient avec le miel de Bretagne n'est point bon.

2o. Avant de se servir de l'étamine, lorsqu'elle est neuve, il est nécessaire de la laver à plusieurs reprises

avec de l'eau chaude; autrement elle communiquerait une saveur désagréable au sirop, parce que, dans cet état, elle contient toujours un peu de savon.

5°. Il faut que le charbon qu'on emploie soit bien pilé, lavé et desséché, sans cela l'opération ne réussirait qu'en partie. On peut se servir avec succès du charbon qu'on prépare en grand chez M. Vallée, pharmacien, rue Saint-Victor, n° 96.

La totalité du sirop qu'on obtient est égale en poids à la quantité de miel emploiée, et une livre de sirop peut remplacer avantageusement une demi-livre de sucre ordinaire. Si donc on a emploié le miel à 3o sols la livre, en y ajoutant 4 sols pour les frais de confection du sirop, ce qui est beaucoup trop, ce sirop reviendra à 54 sols la livre, et fera le profit d'une demilivre de sucre de 3 francs. (Bulletin philomatique, février 1812.)

54°. MOULINS A BRAS.

Moulin à bras, de M. Charles ALBERT.

Tout le mécanisme de ce moulin est en fer; la noix et le boisnau sont taillés et trempés. Il est tourné par une manivelle avec la force de 12 kilogrammes.

Ce moulin moud 15 kilogrammes de blé par heure. Le produit est une bonne farine de munition, et, en la blutant et tamisant deux fois, la farine devient belle et blanche.

Le blé étant moulu à sec, la farine obtenue se con

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serve très-bien, et peut supporter plus d'eau dans la fabrication du pain que la farine de meule.

La boîte qui renferme ce moulin a 14 0,0 de long, 80,0 de large, et 60,0 de haut; le tout pèse 13 kilogrammes.

S'adresser à M. Albert, breveté d'invention, faubourg Saint-Denis, no 67.

35°. PAPIER.

Nouveau moyen de préserver les livres, les parchemins et le papier de la moisissure, des rats, des mites et des vers ; par M. P▲AJOT-LAFORÊT.

On construit pour cela les armoires, les bureaux et les boîtes où se gardent les papiers, de bois de pin le plus résineux et le plus odorant. Il faut qu'ils soient bien joints et mortaisés à queue d'aronde, sans clous. On revêtit l'intérieur et l'extérieur de bon papier lavé dans une dissolution aqueuse de nitrate de mercure, et on l'applique sur le bois avec une colle composée de la manière suivante :

On délaye de l'amidon ou de la farine de froment et de seigle, parties égales mêlées et bien tamisées, dans une sorte de dissolution aqueuse de muriate de barite, qu'on fait cuire dans un vase de terre vernissé comme la colle ordinaire. On pile sept à huit gousses d'ail, à proportion de la quantité de colle qu'on veut faire; on met l'ail pilé dans un sachet de linge bien lié; on en exprime le jus, que l'on met dans le vase

avec le sachet, en remuant le tout jusqu'à la fin de la cuisson, ce qui s'aperçoit lorsque la colle file et prend une consistance de bouillie. On attendra que la colle soit refroidie pour en faire usage, et pour la bien faire prendre et la rendre inhérente au bois et au papier, il faut, pendant qu'elle sèche, passer de temps en temps sur le tout, un tampon bien uni, ou simplement la main, avec l'attention de ne point déchirer le papier collé; ensuite on expose les boîtes à un air sec et tempéré pour que le tout sèche à loisir. Une expérience de vingt ans a confirmé les bons effets de ce procédé. Les mites, les vers, etc., qui rongent le bois ainsi préparé sont frappés d'une mort inévitable par rapport au muriate de barite et au nitrate de mercure, qui entrent dans la composition de cette colle. (Bibliothèque physico-économique, septembre 1812.)

Blanchiment des chiffons et de la páte propres à faire du papier, par M. POTTER.

Les moyens dont l'auteur se sert, sont les mêmes que ceux que M. Berthollet a si bien appliqués au blanchiment des toiles, en emploiant l'acide muriatique oxigéné avec des lessives alternatives dans une eau alcaline.

Les essais de M. Potter ont eu du succès, mais ce n'est qu'avec le temps qu'on pourra décider si le savon mérite la préférence sur l'eau alcaline. Il a reconnu que, quand le chiffon est réduit en pâte, c'est le meilleur moment pour le tremper dans l'acide et

ensuite dans les lessives alcalines. (Description des machines et procédés, dont les brevels sont expirés, tome 1, page 214.)

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36°. PASTEL.

Culture et préparation du pastel.

S. E. le ministre des manufactures et du commerce a fait publier une Instruction sur la culture et la préparation du pastel (isatis tinctoria), et sur l'art d'extraire l'indigo des feuilles de cette plante. Cette instruction très-détaillée ne pouvant trouver place dans un ouvrage du genre de celui-ci, nous nous contenterons de l'indiquer. Elle a été rédigée par MM. Chaptal, Bardel, Gay-Lussac, Thenard et B. Roard, et se trouve insérée dans les feuilles du 26, 27 et 29 mars du moniteur, 1812.

Indigo de pastel; de M. NASSAROW, à Moscou.

On obtient, par la méthode suivante, de M. Nassarow, une matière colorante du pastel qui, d'après les expériences faites par ordre de l'empereur de Russie, égale en beauté et en solidité la teinture à l'indigo.

On verse de l'eau bouillante sur sept à huit livres de feuilles de pastel; trois minutes après, on y met du sel et de l'eau froide, et, après deux heures, on y verse de l'eau mêlée d'un peu d'acide sulfurique (les proportions ne sont pas indiquées), Après que la sub

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