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même dose, n'a dérangé en aucune manière l'habitude de l'estomac.

La partie concrète du miel, prise à l'intérieur à la dose de deux gros environ par plusieurs personnes à jeun, a occasionné des coliques suivies, chez la plupart, de purgation.

Ces expériences, auxquelles l'auteur s'est assujetti lui-même, prouvent que la propriété laxative du miel est due à la substance solide, et que rien n'est plus facile à faire qu'un sirop de miel qui ne purge pas, mais il faut lui ôter l'odeur et la saveur du miel.

Préparation du sirop de miel.

Prenez huit parties de miel, que vous délayerez dans deux parties d'eau froide, ajoutez-y une partie de charbon d'os; agitez, attendez une heure et demie, et filtrez. Le sirop passe d'abord trouble, mais bientôt il passe parfaitement clair. Il acquiert par le charbon une odeur particulière, qu'on lui enlève parfaitement en l'exposant à une douce chaleur pendant l'espace d'environ un quart-d'heure. (Annales de Chimie, cahier d'avril 1812.)

Procédé pour la clarification et la décoloration du miel commun de Bretagne, par M. BORDE, pharmacien à Paris.

Parmi plusieurs procédés proposés pour la purification des miels rouges de la Bretagne, celui de

M. Borde, que nous allons indiquer, a été confirmé par l'expérience, et approuvé par la Société de phar

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Triturez dans un mortier de marbre ou de porcelaine, les deux charbons avec l'acide nitrique et l'eau ; ajoutez ensuite le miel, et mettez le tout dans une bassine étamée. On laisse ce mélange sur le feu pendant huit à dix minutes sans être en ébullition, après quoi on ajoute 50 onces de lait, dans lequel on aura délayé un blanc d'œuf. On fait bouillir pendant quatre à cinq minutes; on retire du feu; on passe au travers d'une chausse placée dans un endroit chaud. On repasse de nouveau, s'il est besoin, le premier produit, jusqu'à ce que le sirop arrive absolument clair. Dans cet état, il est en consistance convenable d'un sirop cuit à environ 32 degrés.

On peut emploier l'acide muriatique à la même dose, et avec le même avantage.

La présence de l'acide ne doit point inquiéter ceux qui feraient usage de cette méthode; une partie reste unie aux charbons, et l'autre se combine avec la matière caseuse du lait. (Bulletin de Pharmacie, septembre 1812.

Purification du miel, par M. THENARD.

Prenez Six livres de miel ;

Une livre trois quarts d'eau ;

Deux onces quatre gros de craie réduite en poudre ;

Cinq onces de charbon pulvérisé, lavé et séché ;

Trois blancs d'oeufs battus dans trois onces d'eau par chaque livre de miel, ou une livre pour le tout.

On met le miel, l'eau, la craie pulvérisée et les blancs d'oeufs battus dans une bassine de cuivre, dont la capacité doit être d'un tiers plus grande que le volume du mélange, afin de prévenir l'extravasion, et on fait bouillir le tout pendant deux minutes. Ensuite on projette le charbon dans la liqueur, en le mêlant intimement avec une spatule, et on continue l'ébulJition pendant deux autres minutes; alors, retirant la bassine du feu, on laisse refroidir le tout pendant un quart-d'heure pour le passer par une étamine, ayant soin de remettre immédiatement par-dessus les premières portions qui filtrent, parce qu'elles entraînent toujours avec elles un peu de charbon. Cette liqueur, ainsi filtrée, est le sirop convenablement cuit.

Il reste sur l'élamine du sirop adhérent à la craie, au charbon, et au blanc d'oeuf. On l'en sépare ;

1o. En versant sur ces matières de l'eau bouillante jusqu'à ce qu'elles n'aient plus de saveur sucrée. On

fait évaporer cette eau à grand feu jusqu'à consistance de sirop, qui, ainsi cuit, contracte une saveur de sucre d'orge, et qui, par cette raison, ne doit pas être mêlé avec le premier.

2. Ou l'on verse à deux reprises autant d'eau bouillante sur les matières restées sur l'étamine qu'on a emploié pour la première purification du miel. Après avoir laissé filtrer et égoutter, on met le résidu à la presse; et, réunissant toutes les eaux, on s'en sert pour une autre purification.

Observations

1o. Ce sirop de miel est d'aulaut meilleur, que le miel dont on se sert est de qualité supérieure. Ceux de Gatinais et de Narbonne donnent un sirop qu'on ne peut distinguer de celui du sucre. Celui de Bretagne ne produit qu'un sirop infiniment inférieur.

2o. Si l'étamine est neuve, il faut la laver à plusieurs reprises avec de l'eau chaude, parce que, chargée plus ou moins de savon, elle communiquerait au sirop une saveur désagréable.

5°. Le charbon qu'on emploie doit être de bois, bien lavé, pilé et desséché; sans cela l'opération ne réussirait qu'en partie. On doit surtout bien choisir cette substance, soit en nature ou pilée, et on sent combien cela doit influer sur le goût du sirop. Lè plus sûr est de choisir son charbon en gros morceaux, et de le faire piler au moment où l'on veut s'en servir.

Nous croyons que, dans ce dernier cas, il ne seroit

pas nécessaire de le laver et de le dessécher prélimi

nairement, ce qui sauverait deux manipulations. (Bibliothèque Physico-économique, septembre 1812.)

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On met le miel, l'eau et la craie dans une bassine de cuivre dont la capacité doit être de moitié plus grande que le volume du mélange, et on fait bouillir ce mélange pendant deux minutes; ensuite, on verse le charbon dans la liqueur, on le mêle intimément avec une cueiller, et on continue l'ébullition pendant deux autres minutes, après quoi on ajoute le blanc d'oeuf; on le mêle avec le même soin que le charbon, et on continue de faire bouillir encore pendant deux minutes. Alors on retire la bassine de dessus le feu, on laisse refroidir la liqueur environ un quart-d'heure, et on la passe au travers d'une étamine, en ayant soin de remettre sur l'étamine les premières portions qui filtrent, parce qu'elles entraînent toujours avec elies un peu de charbon. Cette liqueur, ainsi filtrée, est le sirop convenablement cuit.

ARCH. DES DÉCOUV. DE 181a.

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