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MACHINES A SAUVER LES NOYÉS.

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perde point l'équilibre, et que celles qui ont soutenu l'effort, puissent suffire à sa conservation,

A chaque case vient aboutir un petit tuyau flexible, également imperméable à l'air, au bout duquel est adapté an petit canon ou soufflard, suspendu à portée de la main et de la bouche.

Cet ajutage de métal, d'ivoire, ou d'autre substance, est à robinet, disposé de manière que le nageur puisse avec facilité remplir les cases de l'air de ses poumons, et l'y renfermer hermétiquement pendant qu'il en respire d'autre. On peut le varier de bien des manières.

Le plastron se place vide d'air sur la poitrine; il est attaché aux cuisses et au cou par des rubans ou courroies; le dossier nautique, semblable en tout au plastron, s'attache de même sur le dos du nageur; les tuyaux doivent être plus longs, afin que leur soufflard soit également à la portée des mains et de la bouche.

L'emploi du dossier double l'efficacité du scaphandre, en présentant la facilité d'alléger davantage le corps, par un plus grand déplacement de liquide, et en offrant une plus grande sécurité dans le cas de la rupture de quelque case gonflée.

A l'approche du danger, le propriétaire de ce scaphandre le revêt sous sa chemise. Il ne gonfle les cases, qu'à l'approche de l'instant critique, ou lorsque fatigué de la natation, il veut se reposer. Alors, ouvrant le robinet et portant le soufflard à sa bouche, ce magasin inépuisable lui fournit à volonté le volume

déplaçant, qu'il est inutile et même nuisible d'exagérer, car, sauf quelques cas, il convient que le corps reste immergé jusqu'au cou; il souffre moins en cette position que s'il restait partiellement à découvert.

Cette faculté d'augmenter ou de restreindre à volonté le volume déplaçant, est une des belles propriétés de ce scaphandre. Le nageur veut-il plonger? il ouvre le robinet, l'air s'échappe, et le mince tissu qui lé contenait n'offre aucun obstacle à ses désirs. Aucun autre scaphandre n'a cet avantage; il réunit à la souplesse, la facilité du transport; les plus habiles nageurs apprécieront son utilité, et le secours qu'il peut leur porter contre une crampe, une contusion, ou quelque autre des accidens qui sont inhérens à cet exercice.

Nautile ou scaphandre complet.

Le nautile est un vêtement composé des mêmes tissus imperméables. Il a la forme d'un sac, et se resserre autour du cou par un noeud coulant, facile à lier et à délier; les manches sont terminées en forme de gants, et la forme inférieure est taillée en pantalon, afin de faciliter l'usage des mains, des bras et des jambes. Autour du nautile sont pratiquées des cases à air, qui concourent avec le plastron à l'allégement du corps; la force du tissu et des moyens de précaution doit être proportionnée à l'usage auquel on destine le nautile.

Il peut ainsi devenir une espèce d'embarcation susceptible de contenir des provisions de tout genre;

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d'autres récipiens de même nature peuvent être remorqués par l'homme revêtu du nautile; deux roseaux et une serviette peuvent lui servir de voile ou de signal; un pistolet à trompette et à plusieurs coups aura le même but, et lui servira en outre d'arme défensive. (Mémoire de M. BORDIER-MARCET, inséré dans les Annales des Arts et Manufactures, 12° 127.)

Machine à draguer pour sauver les personnes tombées dans l'eau, par M. JOHN MILLER.

Dans la composition de cette machine, M. Miller s'est proposé: 1o. de connaître précisément l'endroit où le corps se trouve; 2°. de calculer la vitesse du courant, en tenant compte de la différence d'opinion parmi les spectateurs, car l'espace que car l'espace que l'on doit parcourir à la recherche est quelquefois considérable ;

toute machine de petites dimensions ne peut être emploiée sans entraîner une perte de temps, qui occasionne celle de la vie de la personne qu'on veut sauver; 3°. de parcourir en même temps toutes les inégalités du fond, parce que une machine en forme de barres garnies de crochets, passe sans effet pardessus les trous où le corps est le plus susceptible de se loger.

Il imagina donc une machine ou drague qui pût être manœuvrée par une seule personne, et qui pêche dans l'étendue de dix pieds de large, avec la certitude d'accrocher un corps couché dans cet espace,

quelles que soient les inégalités du fond ou la profondeur de l'eau.

Il a ajouté à la description de cette machine celle de deux autres, qu'il a inventées pour servir à l'instant même d'un accident.

La première est une corde missive, susceptible d'être jetée par une personne placée sur le bord, à une distance considérable dans la rivière; la seconde est pour la sûreté d'une personne qui se jetterait à l'eau, afin d'en retirer une autre en danger de périr.

La description de ces trois machines se trouve, accompagnée des planches nécessaires, dans le 131° cahier des Annales des Arts et Manufactures.

50o. MACHINES.

Grue portative.

Cette grue est emploiée dans les chantiers de Londres, où les madriers de bois d'acajou sont entassés à une grande hauteur.

Elle lève avec facilité les poids les plus considérables, car, déduction faite d'un tiers de sa puissance pour les frottemens, un homme ordinaire peut lever plus de seize milliers; mais comme cette puissance ne peut être acquise que par une perte de temps proportionnée à cette acquisition de forces, on peut placer la manivelle sur l'axe du premier pignon, et alors deux hommes peuvent lever un poids de six à sept milliers, et l'opération se fait bien plus promp

tement.

On remarque tous les jours dans les chantiers de la marine, la difficulté et les dangers auxquels sont exposés les ouvriers qui mettent en pile les bois de marine. L'usage de cette machine peut prévenir tous ces inconvéniens. On en trouve la description, accompagnée d'une planche, dans le 124 cahier des Annale des Arts et Manufactures.

Méthode pour renouveler l'air dans les fosses ét dans les puits méphitisés, par M. CADETGASSICOURT.

M. Cadet-Gassicourt a imaginé un appareil, au moyen duquel on fait descendre daus la fosse une bouteille remplie d'eau, ayant le goulot plongé dans un verre rempli du même liquide. La bouteille et le verre sont placés dans une espèce de boîte à jour qui les soutient dans la position qu'on vient d'indiquer.

On descend le tout au moyen d'une corde, la bouteille dans sa position renversée, ayant le goulot dans le verre. Il s'agit alors de faire allumer deux chandelles, qu'on place sur les côtés opposés de la partie supérieure de la boîte. Lorsque l'appareil est descendu, et qu'on reconnaît par l'extinction des lumières, qu'il est placé dans les gaz, on lève la bouteille hors du verre, au moyen d'une ficelle qui y est attachée. La bouteille, en se vidant, se remplit de gaz, et alors on descend de nouveau le goulot dans le verre d'eau, et dans cet état on remonte l'appareil, sans que les gaz contenus dans la bouteille puissent ni s'échapper, ni se mêler avec l'air atmosphérique.

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