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le feu; car le gaz inflammable ne produit point d'étincelles, et les lampes ne peuvent être transportées d'un lieu à l'autre, ce qui sont les deux causes ordinaires des accidens d'où proviennent les incendies.

Aucun moyen d'éclairage ne peut être emploié plus avantageusement dans les grands établissemens, et en particulier dans les fabriques où l'éclairage est, un objet continuel de grandes dépenses, puisque le mode proposé substitue à des frais nécessaires et considérables, un revenu certain et important. (Bibliothèque britannique, mars 1812.)

Veilleuse et lampe de M. DUMONCEAU.

M. Dumonceau a présenté à la Société d'encouragement une veilleuse et une lampe demi-sphérique, propre à être placée dans les lanternes des voitures, pour suppléer aux bougies dont on se sert ordinai

rement.

La veilleuse est une espèce de fourneau ou appareil en tôle, garni d'une porte à sa partie inférieure, par laquelle on introduit une lampe à trois mêches, qui sert à chauffer les liquides. Cette porte est percée d'un grand nombre de trous qui donnent accès à l'air extérieur, pour entretenir la combustion.

Une marmite oblongue en fer blanc, entre presque entièrement dans la partie supérieure du fourneau, qui est de même forme; elle n'est retenue que par un bord saillant de deux lignes, qui pose sur la surface de ce fourneau. La marmite a un couvercle percé de

deux ouvertures, dans lesquelles on introduit deux vases, lorsqu'on veut chauffer au bain-marie. Ces vases ont chacun un couvercle qui sert à boucher les ouvertures lorsqu'on veut opérer à feu nu. Quelques trous pratiqués au haut du fourneau laissent une libre circulation à la fumée; un robinet adapté au fond de la marmite sert à en retirer les liquides.

M. Dumonceau regarde cette veilleuse comme susceptible de recevoir un grand nombre d'applications utiles. Il assure qu'on peut y préparer toutes les boissons nécessaires pour un malade, même le potau-feu, et qu'une heure suffit pour mettre en ébullition trois litres d'eau, qui se trouvent maintenue à cette température pendant quatre heures, avec trois onces d'huile seulement. Il prétend qu'avec les mêches plates dont il se sert, et qu'il prépare lui-même, l'huile, pendant sa combustion, ne répand aucune odeur dans l'appartement.

M. Bouriat, rapporteur, observe que cette veilleuse est mieux conçue et produit plus d'effet que d'autres déjà existantes. Il propose pour amendement, de lui donner des proportions un peu plus grandes, et de laisser échapper la fumée par un tuyau qui communiquerait dans la cheminée ou au-dehors de l'appartement, parce qu'il y a toujours un dégagement de fumée qui se fait sentir au bout de trois heures dans l'endroit où l'on opère.

Le rapporteur a constaté la quantité d'huile brûlée pendant cinq heures, pour faire bouillir trois litres d'eau, et il a trouvé que trois onces d'huile ont suffi

pour porter à l'ébullition l'eau au bout d'une heure ; cette température s'est constamment maintenue pendant quatre heures.

Quant à la lampe pour les lanternes des voitures, le rapporteur a reconnu, par quelques expériences, qu'elle pouvait être emploiée avec assez de succès. D'abord elle donne une clarté plus grande que la bougie, et peut se placer aussi facilement dans les lanternes ; ensuite la différence du prix de l'huile à celui de la cire offre une économie réelle à ceux qui en feront usage.

La disposition de la mêche dans l'intérieur de la lampe, empêche que l'huile ne s'écoule par le mouvement de la voiture. Une seule précaution à prendre, c'est de maintenir horizontalement les brancards des cabriolets, autrement la lampe pourrait, par le repos, laisser couler un peu d'huile dans la lanterne.

Le rapporteur conclut qu'il serait à désirer qu'on adoptât en France l'usage des lampes au lieu de bougies pour les voitures, et que la lampe de M. Dumonceau paraît devoir remplir toutes les conditions exigées. (Moniteur du 27 juin 1812.)

Emploi du mica foliacé, ou verre de Moscovie, pour toute sorte d'éclairage; par M. Alexis Ro

CHON.

Le verre de Moscovie est assez connu pour en donner ici uue description détaillée. M. Henry lui a donné le nom de mica foliacé, et ceux qui désireront connaître plus particulièrement cette substance transpa

rente et incombustible, trouveront dans le Dictionnaire de minéralogie de M. Brongniart, aux articles mica, talc et gvps, tout ce qu'il est utile de savoir sur ces trois substances, qu'on a trop souvent confondues, quoiqu'elles soient essentiellement très-différentes.

On peut se procurer des carreaux de ce verre, assez épais et assez transparens pour résister aux chocs les plus violens. Mais le besoin d'économiser une substance aussi rare dans nos climats, et de lui donner le plus haut degré de transparence, engagea M. Rochon à l'enfermer entre deux tissus à larges mailles de fil de fer étamé. Les fils de ces mailles n'interceptaient pas la centième partie de la lumière qui traversait les petits carreaux de ce tissu, que l'auteur nomme gaze métallique, parce qu'il est fabriqué au métier de tisserand.

Par ce procédé, M. Rochon est parvenu à faire des carreaux d'une grandeur illimitée avec des lames d'inégale grandeur. La gomme arabique lui a servi à les lier les unes aux autres, et avec du fil de cuivre très-fin et bien recuit, quelques points de couture faits avec une aiguille fine ont achevé de les consolider dans les châssis qui les renferment. C'est ainsi qu'il a fait quelques fanaux de signaux.

L'auteur recommande particulièrement le mica d'Amérique, qui peut devenir non-seulement utile à l'éclairage, mais dont les physiciens admirent l'action sur la lumière. (Moniteur du 11 juillet 1812.)

Nouvelles lampes de M. HADROT (ferblantier, à Paris, rue Saint-Sauveur, no 43.

M. Hadrot a présenté à la Société d'encouragement deux lampes à niveau alternatif, garnies d'un · réservoir circulaire supérieur à la mèche. Ces lampes à double courant d'air, destinées à être placées sur une table, s'y trouvent élevées d'environ vingt pouces, et peuvent être, à volonté, entourées d'un globe de gaze. Le réservoir d'huile se trouve placé au-dessus du niveau de la mèche, dans l'une de ces lampes, d'environ trois pouces quatre lignes; dans l'autre, près du double.

de

Ces lampes sont à niveau alternativement changeant, de même que les lampes ordinaires, à réservoirs renversés, placés au-dessus du niveau de la mèche. Cette disposition peut être comparée à une bouteille remplie d'huile, et renversée dans un vase étroit, où il y aurait aussi de l'huile, laquelle venant à baisser au-dessous du niveau de l'orifice de la bouteille, donne lieu à l'introduction d'une bulle d'air, et à la sortie d'une quantité proportionnée d'huile.

Dans ces lampes, le changement de niveau autour de la mèche est un grave inconvénient lorsqu'il a une certaine étendue, en ce que l'huile, après s'être abaissée, venant à s'élever de nouveau, noie la mèche, en partie charbonnée, et repousse la flamme vers sa partie supérieure, déjà très-charbonnée, ce qui diminue la hauteur et l'éclat de la flamme.

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