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du solide qu'il examine. Voici la description de cet instrument:

par

Un cylindre creux, terminé aux deux extrémités des demi-boules aussi creuses, forme le corps de l'hydromètre; au milieu de la demi-boule inférieure est soudée une tige pour y adapter des lests. Cette tige est pleine, et d'une longueur suffisante pour que le centre de gravité soit constamment maintenu dans la partie du lestage; la demi-boule supérieure porte une tige surmontée d'un bassin, destiné à recevoir des poids. Cette tige mince a, par son milieu, un pelit plateau vertical, de forme losange, où est tracée la ligne de foi; ligne où toutes les densités des liquides doivent être amenées, tant par les changemens des lests, que par l'addition des poids dans le bassin. La forme de cet instrument n'était pas indifférente: plus de longueur et plus de grosseur l'auraient rendu iucommode, en ce qu'il était nécessaire d'avoir de grands vases pour son usage, et par la même raison de grandes quantités de liquides.

L'auteur a donc pris le volume de cinquante grammes d'eau distillée à la température de dix degrés de Réaumur, pour le volume de l'instrument, et lui a donné le poids de cinquante grammes. D'après cela il a fallu le rendre propre à recevoir des poids (métriques), et en outre le rendre susceptible de pouvoir changer de lest, en conservant rigoureusement le volume de cinquante grammes d'eau distillée. C'est à quoi il a complètement réussi, en exécutant des boîtes pour contenir le lestage, toutes calibrées par

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;

des moyens mécaniques, qui ne laissent aucun doute sur l'égalité de volume, et dont la vérification est simple et facile.

Cet hydromètre sert d'étalon au pèse-liqueur que l'auteur a construit pour le commerce. Ce dernier exprime les densités comparativement avec le premier, sur une tige graduée; ce qui dispense de l'usage des poids, qui ne peut être praticable que dans les laboratoires et dans les bureaux de vérification des poids et mesures.

Ce pèse-liqueur à tige porte sur sa division la suite des chiffres 0, 1, 2, 5, 4, etc., jusqu'à 20, parce que les dénominations des millièmes pourraient être incommodes pour certaines personnes; mais l'auteur a affecté dix millièmes de densité par chaque chiffre ou degré. Chaque degré pourra se subdiviser en demidegrés, qui formeront des cinq millièmes, ou même par dixièmes de degré, qui formeront des millièmes, suivant que les pèse-liqueurs auront un rapport éloigné de volume entre les tiges et les boules, pour permettre ces subdivisions.

L'auteur a remis à la Société des Sciences et des Arts du département de la Loire inférieure (Nantes), un pèse-liqueur en verre, construit sur son hydromètre universel. Ce pèse-liqueur a une double échelle; la première est divisée de o degré de l'eau distillée à 100; l'autre de 1000, qui exprime la pesanteur spécifique de l'eau distillée à 2000, terme qui ne dépasse pas la densité des liquides.

On a pesé avec cet aréomètre différentes liqueurs,

les

et on a trouvé un rapport exact entre les pesanteurs spécifiques qu'il accusait, et celles des tables faites par plus habiles physiciens. Ainsi on a eu pour l'acide sulfurique concentré 85 degrés centigr. ou 1,850 pesanteur spécifique ; pour l'acide nitrique faible du com30 degrés ou 1,300 pesanteur spécifique; pour l'acide muriatique, 18 degrés ou 1,196. Les résultats sont conformes aux pesanteurs indiquées par Kirwan et Klaproth.

merce,

Le Mémoire de M. Lanier est inséré, accompagné d'une planche, dans le cahier de juillet 1812, du Bulletin de Pharmacie, et dans celui de septembre du Journal de Physique.

Aréomètre centigrade, ou aréomètre de BAUMÉ, perfectionné par M. BORDIER-MARCET.

L'aréomètre de verre de Baumé est d'une forme si commode, et l'emploi en est si facile, qu'il est généralement préféré, quoique, par les vices de sa graduation, il ne puisse servir que comme instrument comparateur, indiquant seulement qu'une eau-de-vie est plus ou moins forte qu'une autre.

Cette vague indication ne suffit pas ; il faut un mensurateur plus parfait, qui, aussi simple, et non moins commode, puisse indiquer avec une suffisante précision le titre et la valeur d'une eau-de-vie quelconque; et ce problême est résolu de la manière la plus satisfaisante par l'aréomètre centigrade de M. Bordier - Marcet. Le Mémoire qu'il a publié sur cet objet sera lu avec d'autant plus d'intérêt, qu'on

ne possède rien de complet sur un objet si important. Nous ne pouvons en donner ici que l'extrait suivant:

« Baumé évaluait l'influence de 10 degrés du >> thermomètre de Réaumur à 1 degré de son aréo» mètre, au terme de l'eau-de-vie, et à 2 degrés sur >> ceux qui désignent l'alcool.

» Il est étonnant qu'il n'ait pas réfléchi sur l'ano>> malie de ces deux termes; car c'était une indication >> fortement exprimée du vice de son égale gradua» tion. En effet, quelle raison y a-t-il entre cette >> influence, qui est comme dans un endroit, et » comme 2 dans l'autre ? Où sont les transitions de » de 2 à 1, de 1 à o? et comment se reconnaître dans >> cette confusion?

» J'ai retrouvé la trace qu'il avait perdue, et, au >> lieu d'une vague indication, c'est une parfaite con>> cordance; 5 degrés Réaumur équivalent à 1 degré >> pair, c'est-à-dire, à 2 degrés de l'aréomètre centi» grade. Ainsi, dans le cas où l'autorité adopterait cet >> instrument pour mètre légal, et déciderait que la » température doit être de rigueur à 10 degrés, pour >> que l'eau de-vie commune marque 50 degrés, l'eau>> de-vie preuve de Hollande 54 degrés, la preuve » d'huile 62 degrés, l'alcool ou 100 degrés : si le >> thermomètre, plongé dans la liqueur, indique » 15 degrés et au-dessus, l'aréomètre doit marquer, » à chaque qualité de ces spiritueux, 2 degrés de plus, » et vice versá 2 degrés de moins pour chaque 5 de» grés que le thermomètre, plongé dans la liqueur, >> exprimerait au-dessus de 10 degrés Réaumur,

» Réduite à des élémens aussi simples, aussi con» cis, aussi harmoniques, l'aréomètre doit avoir une » grande influence sur la tenue de la fabrication et du » commerce des eaux-de-vie. Quelques mesures d'or» dre concourraient à leur assurer cette régularité. » Par exemple, le mesurage à la velte est une source >> d'erreurs et de fraude. Il a souvent démoralisé le » vendeur, qui, pour avoir un veltage plus avanta>> geux, donnait à ses tonneaux une forme irrégulière, » et affaiblissait le jarget à l'endroit où se place la velte, » de manière à exposer la pièce à des accidens et pertes >> de coulage dans la route.

» Le dépotage ou le poids; tout autre moyen est >> vicieux. Chacun doit connaître ce qu'il vend ou ce » qu'il achète ; la différence de prix doit seule consti» tuer le bénéfice ou la perte. Chaque futaille devrait » être marquée au feu, 1°. de la marque du fabricant >> qui l'a livrée au commerce; 2°. de son numéro d'or» dre; et 3°. du poids brut de la futaille, lorsqu'elle » est lavée et prête à remplir.

» L'aréomètre centigrade exprimant de 10 en 10 » degrés la gravité spécifique d'un litre de liqueur, » et le poids brut de la futaille étant connu, si l'on di» vise le poids net de la liqueur par la gravité d'un » litre, on connaîtra avec précision la contenance de » la futaille; et vice versa, si, connaissant la conte»nance, on voulait connaître le poids, il suffira de » multiplier le litre par la gravité de chacun d'eux.

>> On ne pourrait, sans confusion, tracer 100 de>>grés sur la courte branche d'un aréomètre ; ainsi les

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