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Aussitôt, après avoir retiré le vase, on presse la couverte de zinc de tous côtés contre le vase, avec un ballon de lin, et bien également. S'il reste quelques boursoufflures ou pointes, ce qui arrive quand là chaleur de la fusion n'a pas été assez forte, on les coupe avec des ciseaux ou des pincettes. Le vase ainsi étamé, peut ensuite être passé au tour, comme les vases d'étain, et quand il est bien nettoyé, on peut égaliser la surface à coups de marteau. Il n'y a point de gerçures à craindre, puisque le zinc est très-malléable. Un vase ainsi préparé, prend le poli de l'argent. Si l'on fait cette opération en petit, on procède comme pour l'étamage ordinaire.

On peut se servir de la vaisselle ainsi étamée pendant fort long-temps; les mets qu'on y prépare ne contractent aucun goût particulier, et l'étamage de zinc a encore l'avantage d'une grande dureté, et par conséquent de durer très-long-temps. (Magazin der Erfindungen, etc., Magasin des Inventions, n° 59).

21. FER ET ACIER.

Moyen de scier la fonte, par M. DUPAUD.

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M. Dufaud à fait plusieurs expériences sur les moyens de scier la fonte, d'après les instructions de M. d'Arcet. Convaincu de la facilité avec laquelle on pouvait, avec le seul secours de la scie ordinaire, couper de la fonte de fer à chaud, il a emploié ce 15

ARCH. DES DÉCOUV. DE 1812.

moyen pour le service de son usine. Voici les résultats qu'il a obtenus de ses différentes expériences.

1°. Que la fonte à chaud se scie aussi facilement et aussi promptement que le bois sec;

2o. Que, pour diminuer la résistance, il ne faut donner que très-peu de voie à la scie;

3°. Que la fonte chauffée au four se scie plus facilement que celle chauffée à la forge; et la raison en est simple. Dans un four, la fonte est également chauffée sur tous les points, tandis que dans un foyer de forge, la partie la plus près de la tuyère est presque en fusion, tandis que celle qui lui est opposée est à peine rauge;

4°. Qu'on doit éviter de trop chauffer la fonte, car si la surface est trop rapprochée de l'état de fusion, la scie s'empâte, et l'opération marche mal ;

5°. Que la scie doit être conduite avec beaucoup de vitesse, parce que alors elle s'échauffe moins, qu'elle fait mieux son passage, et que la section est beaucoup plus juste et plus nette ;

6o. Enfin, que la fonte doit être placée de manière à porter partout d'à-plomb, excepté sous le passage de la scie, autrement on est exposé à voir la fonte se casser avant la fin de l'opération.

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M. Molard, frappé de l'utilité de ce procédé, le répéta aussitôt au Conservatoire des arts et métiers, sur des pièces de fonte de om 07 carré, et sur des plaques de différente épaisseur.

Il emploia une scie à bois ordinaire, et réussit parfaitement à scier ces différentes pièces, sans endom

mager les dents de la scie. Il observa que la fonte ne devait être portée qn'au rouge cerise, que la scie devait avoir peu de voie, de voie, et qu'il fallait scier promptement, et en se servant de toute la longueur de la Jame.

M. Pictet a vu un ouvrier, dans les ateliers de M. Paul, à Genève, scier un tuyau de fonte à chaud ; il en fit part à M. Thénard, qui le communiqua de suite à M. Molard. Ce dernier, après avoir fait les expériences que nous venons de citer, a trouvé que ce procédé était connu d'un ouvrier de M. Voyenne, qui s'en servait dans l'occasion pour ajuster des plaques de fonte destinées à des poëles de différentes grandeurs. 11 est probable que ce moyen si simple était encore connu dans d'autres ateliers, mais il y était, pour ainsi dire, perdu, puisqu'il était généralement ignorẻ des personnes qui s'occupent des arts avec le plus de distinction.

On voit que les expériences de M. Dufaud confirment le rapport de M. Pictet, et les essais faits par M. Molard; il ne reste donc aucun doute sur la possibilité de scier la fonte à chaud, et sur l'utilité de ce procédé, dont on ne saurait trop répandre la connaissance. (Bulletin de la Société d'encouragement, n° 92.)

Fabrication du fer en substituant la houille au charbon de bois, par M. DUFaud.

M. Dufaud, en commençant ses essais, a pensé

que le seul moyen d'emploier la houille dans l'affinage du fer était d'éviter son contact avec la fonte.

Le calorique suffit pour faire passer la fonte à l'état de fer; ainsi ce que l'on se propose dans l'affinage, c'est de brûler tout le charbon avec lequel la fonte est combinée, et d'en séparer les bases terreuses qu'elle peut contenir. Les molécules métalliques n'étant plus séparées par aucun corps étranger sont facilement réunies dans le creuset, et pressées ensuite par le marteau elles forment un corps solide, auquel on donne les différentes proportions que les besoins exigent.

Le four à réverbère peut seul fournir les moyens d'élever la fonte à une haute température, en excitant le contact du combustible. M. Dufaud commença donc à établir son travail sur ce système. Il lui fallait de la persévérance pour chercher la cause des accidens qu'on éprouve, et trouver les moyens de les éviter. Il est parvenu à tout surmonter, parce qu'il avait la ferme résolution de pousser ses expériences à bout.

des

Dans le Mémoire qu'il a publié, il entre dans tous les détails de ses opérations, en décrivant avec le plus grand soin la construction des fours à réverbère, fours d'affinage, celle de la sole, et en ajoutant les instructions nécessaires sur le choix de la houille, et l'affinage. Il termine par la comparaison du nouveau avec l'ancien procédé. C'est de cette dernière partie que nous allons présenter un extrait.

Comparaison du nouveau avec l'ancien procédé.

Le four à réverbère d'affinage consume en vingtquatre heures 1500 kilogrammes de houille, et on peut y affiner dans le même temps 2400 kilogrammes de fonte, qui produisent 2000 kilogrammes de fer en massiots.

Ces massiots, chauffés dans un feu de forge alimenté par la houille, et étirés au marteau, produisent de 16 à 1700 kilogrammes de fer, suivant les proportions désirées, car plus le fer est de petite dimension, plus souvent il faut le porter au feu et au marteau, et par conséquent plus il y a de déchet. La consommation de la houille est de 2500 kilogrammes.

Ces 2000 kilogrammes de massiots, chauffés au contraire dans le four de chaufferie et tirés au laminoir, produisent 1800 kilogrammes de fer, et n'exigent, pour leur entière confection en fer marchand, que 1000 kilogrammes de houille au plus.

On voit déjà une très-grande différence entre le travail du marteau et celui du laminoir.

Pour affiner 2400 kilogr. de fonte et la convertir en barres de fer marchand sous le marteau, on emploie en tout ainsi qu'il vient d'être dit, 5000 kilog., houille. Pour affiner la même quantité

de fonte, et la convertir en barres

sous le laminoir, on emploie ainsi

qu'il vient d'être détaillé. . . . . .. 3500

Bénéfice au profit du laminoir. 1500 kilog. houille.

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