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II. Méthode de M. Casaurane de Saint-Paul.

Les matières premières dont se sert M. Casaurane,

sont :

1o. L'albâtre qui se trouve dans les environs de Lagny (Seine et Marne) ; ·

2o. L'eau de la fontaine du marché de Lagny dont la qualité est reconnue supérieure pour cetle fabrication;

3°. La craie de Champagne;

4°. Le blanc de plomb; et

5°. Du sel commun, de la potasse et de la soude.

Procédés.

Il faut calciner les pierres d'albâtre jusqu'a ce qu'elles se réduisent en poudre dans l'eau;

Battre la craie de Champagne pour la pulvériser; Mettre l'albâtre et la craie en quantités égales dans des cuviers contenant de deux à quatre milliers de matière ;

Remuer souvent ces terres à bras et à la pelle pour les tenir bien délayées dans l'eau des cuviers;

Ecumer souvent les cuviers, pour en séparer les matières étrangères et légères qui surnagent;

Quand l'écumage est terminé, ce qui arrive en huit ou quinze jours, il faut faire écouler, autant que possible, l'eau des cuves par un robinet. On retire ensuite les matières pour les passer par des tamis fins, et on rejette tout ce qui n'y passe pas.

Les terres, ainsi passées, sont jetées dans une autre cuve bien propre. On y met une nouvelle eau, on répète les opérations déjà faites dans les premiers cuviers, et après cinq ou six jours on vide les matières égouttées dans des vanettes d'osier, où elles s'égouttent encore pendant six à sept autres jours.

Alors on vide ces vanettes dans des séchoirs, où les matières acquièrent une qualité d'autant meilleure, qu'on les y laisse plus long-temps.

Après ces préparations principales, il ne reste qu'à faire l'emploi des terres avec un tiers ou une moitié de blanc de plomb, plus ou moins, suivant le glacé qu'on veut donner à l'ensemble qui constitue le céruse.

A cet effet on délaye dans l'eau les terres qui ont séjourné au séchoir, on les y lave dans des cuves plus pelites que les premières, et ne contenant tout au plus qu'un millier de livres de matière avec une eau où il entre du sel commun, de la potasse et de la soude pour les épurer entièrement.

Cette eau exige communément, pour une cuvée, environ vingt livres de chacune de ces matières, et quelquefois il faut répéter le lavage avec une seconde eau, si on remarque que la première n'a pas produit l'effet désiré.

Quand l'albâtre et la craie ont ainsi reçu leur préparation finale, on les repasse par deux tamis, F'un de laine, l'autre de soie et très-fin.

Alors elles sont prêtes à s'unir avec le blanc de plomb. Celui-ci, pour être emploié utilement, doit être retiré de bon plomb par les vapeurs du vinaigre,

ce qui se fait dans des pots de grès hermétiquement fermés.

Il doit être moulu, passé à des tamis très-fins, et réuni dans cet état aux terres, comme il est dit cidessus.

Quand le mélange est fait, on jette la pâte dans des petits moules de fer-blanc, faits en forme de pain de sucre, contenant une livre et demie environ de matière. Aussitôt que la pâte a pris la forme du moule, on l'en retire, et on la fait sécher sur des planches; quand elle est sèche, on peut l'emploier. (Description des Machines et Procédés, dont les brevets sont expirés, tome 1er, in-4°, pages 151 et 191.)

Manière de préparer le fiel de bœuf concentré, soit pour la peinture, soit pour d'autres usages; par M. Richard CATHERY.

Prenez le fiel de boeuf au moment où l'on vient de tuer l'animal. Après l'avoir laissé reposer dans un bassin pendant une nuit, versez-le dans un vase de terre propre, avec la précaution de ne pas laisser passer les sédimens dans le vase. Mettez-le ensuite dans un poêlon plein d'eau bouillante sur le feu, au bain-marie, de manière que l'eau ne puisse point entrer dans le pot; faites bouillir l'eau jusqu'à ce qu'il s'épais. sisse, puis étendez-le sur un plat devant le feu pour achever l'évaporation. Après l'avoir débarrassé, autant que possible, de son humidité, mettez-le dans de petits pots, que vous recouvrirez de papier, attaché

de manière à en fermer l'entrée à la poussière; il con→ servera ainsi toutes ses propriétés pendant plusieurs

années.

Le fiel de bœuf, préparé de cette manière, peut servir un grand nombre d'années sans se gâter. On peut en placer facilement une petite tasse dans la même boîte qui contient d'autres couleurs.

Les peintres à l'aquarelle connaissent très-bien les avantages du fiel de boeuf; ceux surtout qui colorient les gravures savent combien il est utile pour faire mordre les couleurs sur le papier; car lorsqu'on n'emploie pas cette substance, l'huile contenue dans l'encre des graveurs empêche les couleurs de s'étendre facilement.

Les peintres à l'aquarelle mettent aussi du fiel de boeuf dans l'eau qu'ils emploient pour mêler leurs couleurs, afin d'enlever au papier ces taches graisseuses, qui proviennent de l'humidité des mains, et pour rendre les couleurs plus nettes et plus vives.

Lorsqu'on veut se servir du fiel de boeuf préparé de la manière que nous venons de décrire, il ne s'agit que d'en délayer une quantité de la grosseur d'un pois, dans une cuillerée à soupe d'eau, ce qui n'exige que quelques minutes.

Le fiel de boeuf présente encore de grands avantages pour enlever sur les étoffes de laine les taches de graisse, de goudron, etc., et, sous ce rapport, il est utile dans les ménages, etc., etc. (Journal of natural Philosophy de Nicholson, octobre 1811. Une tra

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duction française se trouve dans la Bibliothèque britannique, janvier 1812.)

Appareil pour éviter toute mauvaise odeur, dans la fabrication du bleu de Prusse, par M. d'ARCET.

Les fabriques de bleu de Prusse répandent au loin deux espèces de mauvaise odeur. La première, qui est celle causée par la combustion des matières animales, s'évite facilement en couvrant le creuset avec un dôme au sommet duquel se trouve placé la cheminée du fourneau, et en mettant le feu aux vapeurs qui se dégagent du creuset, aussitôt qu'elles sont assez chaudes pour pouvoir s'enflammer.

La seconde source de mauvaise odeur se trouve dans l'emploi des potasses du commerce, qui contiennent plus ou moins de sulfate de potasse. Lorsqu'on calcine le mélange de sang et de potasse, la température est assez élevée pour que le sulfate soit décomposé et converti en sulfure au moyen du charbon animal qui s'y trouve mêlé; d'où il suit que la liqueur prussique contient toujours de l'hydro-sulfure de potasse en dissolution, et que lors du mélange de cette liqueur avec la solution d'alun et de sulfate de fer, il se dégage une grande quantité de gaz hydrogène sulfuré extrêmement fétide, qui se répand au loin, et qui va noircir l'argenterie et corrompre les alimens.

Pour éviter ces deux inconvéniens, et utiliser même le gaz hydrogène sulfuré qui se dégage lors du mélange

ARCH. DES DÉCOUV. DE 1812.

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