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inférieure est en ébullition. Cette eau est aussitôt remplacée par l'eau chaude de la chaudière supérieure, qu'on laisse écouler en ouvrant le robinet, et elle ne tarde pas à bouillir; pendant ce temps on remplit d'eau froide la chaudière supérieure, et de cette manière l'opération n'est pas interrompue, et le feu reste constamment allumé dans le fourneau.

Les frais d'établissement d'une seconde chaudière sont peu considérables, on en sera bientôt indemnisé par l'économie qu'on obtient dans l'emploi du combustible. Les ouvriers pourront aussi travailler plus facilement, et on aura l'avantage d'être continuellement pourvu d'une grande quantité d'eau chaude, et de n'avoir pas à craindre que la bière fermente ou s'aigrisse avant d'être brassée, ce qui arrive assez fréquemment pendant les chaleurs de l'été.

La construction de ce fourneau n'a rien de remarquable, mais la disposition ingénieuse des chaudières mérite de fixer l'attention, et il serait à désirer que les brasseurs l'adoptassent dans leurs ateliers. Le fourneau peut être établi sans beaucoup de frais dans une brasserie déjà montée, et l'auteur a trouvé que l'économie résultant de cette construction était d'un quart pour le combustible, et d'un cinquième pour le temps, c'est-à-dire, qu'au lieu de vingt heures, nécessaires pour un brassin, il n'en faut que seize.

Le gouvernement danois, auquel l'auteur a communiqué le fruit de ses recherches, a fait établir, d'après son indication, des chaudières doubles dans la grande brasserie royale; on a obtenu la même éco

nomie de temps, et on a consommé un tiers moins de combustible.

Ces avantages fixèrent l'attention générale, et trente des premiers brasseurs de Copenhague adoptèrent la construction nouvelle. Le gouvernement', s'étant convaincu de la bonne disposition de ces fourneaux, en fit rédiger la description en langue danoise, et en envoya un exemplaire à chacun des brasseurs établis dans le royaume. (Annales des Arts et Manufactures, n° 130; et Bulletin de la Société d'Encouragement, n° 92.)

8°. CHANDELLES.

Matière indigène propre à remplacer le coton pour les méches des lampes et des chandelles, par M. Henri DUFFOUR, de Bourg (Ain).

M. Duffour a présenté cette matière, dont la composition est un secret, à la Société d'encouragement, à l'effet de constater si elle est véritablement applicable à l'objet pour lequel il la propose.

Les commissaires, ayant examiné cette matière, se sont persuadés qu'elle était végétale et indigène, et qu'elle se trouvait plus ou moins abondamment dans les départemens de l'empire.

Pour connaître l'utilité de ces mêches, on a brûlé pendant plusieurs jours des chandelles à mêches nouvelles comparativement avec des chandelles à mêches de coton, de même grosseur et de même poids, et on

a trouvé que le plus souvent la flamme de la chandelle à mêche nouvelle était plus blanche que celle de l'autre ; que d'autres fois c'était celle-ci qui l'emportait, que l'une ne vacillait pas plus que l'autre, ne faisait pas plus de champignons, et ne coulait pas davantage.

La différence de l'intensité de lumière était presque imperceptible.

Quant à la durée on a trouvé que chacune d'elles durait sensiblement le même temps, à quelques minutes près, gagnées tantôt par l'une tantôt par l'autre.

La pesanteur spécifique de cette nouvelle matière paraît peu différer de celle du coton, et fournir à peu près autant de mêches.

Il résulte donc de l'examen de cette matière, qu'elle n'est pas de coton, qu'elle est vraiment due à une plante indigène, et qu'elle peut remplacer complèternent le coton pour les mêches des chandelles et des lampes.

M. Duffour a ensuite préparé des mêches par un procédé particulier et économique, et les a présentées à la Société. Les unes étaient enduites de colle, les autres de suif, pour donner de la consistance, et il les avait nitrées; celles pour les chandelles étaient rondes, celles pour les lampes plates. Toutes ces mêches ont présenté des avantages réels pour la beauté de la lumière, l'économie de la mêche et de l'huile.

M. Duffour a établi, à Paris, rue des Fossés-Montmartre, n° 8, une manufacture de ces mêches et

ouates dans toutes les qualités et dimensions, qu'il peut donner à un prix inférieur à celles de coton. (Bulletin de la Société d'encouragement, no 89.)

Méthode de fabriquer d'excellentes chandelles.

Pour former les mêches, on les on les compose de parties égales de fil de lin et de coton; on les trempe dans de l'eau-de-vie, où l'on a fait dissoudre un peu de camphre, et quand elles sont sèches, on les enduit d'un mélange de cire et de suif.

Le suif se compose de parties égales de graisse de boeuf, de mouton ou de chèvre. Pour les chandelles coulées, on prend plus de graisse de boeuf, et pour celles moulées, plus de graisse de mouton ou de chèvre. La graisse des rognons est la meilleure, mais la vieille graisse fétide ne donne jamais de bonnes chandelles.

On prend donc vingt-quatre livres de suif coupé en petits morceaux, et on les met dans une cuve d'eau bouillante, à mesure que l'eau s'évapore on la remplace par d'autre, on passe toute la masse par un linge, après quoi on fait bouillir le suif pendant une demi-heure dans deux pintes d'eau de fontaine, dans laquelle on a fait dissoudre une once et demie d'alun, deux onces de potasse et huit onces de sel commun. Quand on coule les chandelles, on mêle un peu d'eau bouillante au suif, mais en très-petite quantité, pour que les mêches ne s'en imbibent pas.

Si l'on veut faire des chandelles qui durent deux

heures de plus que les chandelles ordinaires, on fait bouillir huit livres de graisse de boeuf avec trois livres de graisse de mouton, coupée en petits morceaux, dans une demi-pinte d'eau dans laquelle on a fait dissoudre un quart d'once de sel ammoniac pulvérisé, et on ajoute deux onces de sel commun et une demionce de salpêtre.

Lorsqu'après l'évaporation de l'eau, le suif est fondu, on le met dans un vase humecté d'eau ; on le fait fondre une seconde fois en gros morceaux, avec un quart d'once de nitre purifié, et, après l'avoir laissé un peu bouillir, on en enlève l'écume brune qui monte à la surface. (Magazin der Erfindungen, etc. Magasin des Inventions, cahier 58.)

9°. CHAPELLERIE.

Mécanique propre à carder et mélanger les laines et poils servant à la fabrication des chapeaux, par M. J. M. SARRAZIN de Lyon.

Cette mécanique réunit les avantages suivans:

1o. Celui de fondre et d'amalgamer les laines et poils, avec autant, et même plus de perfection que la carde à main, surtout pour les feutres composés de laines et de poils;

2o. Celui de simplification dans l'exécution; 3o. Celui de la modicité du prix;

4°. Celui d'accélérer singulièrement l'ouvrage.

La mécanique à coton, importée d'Angleterre, est

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