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métier qui aurait dix-huit pouces de large, en ayant soin de faire l'ouvrage un peu lâche, parce qu'il est d'une plus longue durée qu'un ouvrage serré. On peut aussi faire deux paires ensemble sur un métier de quinze à seize pouces, mais à côtes et à mailles coulées. On coupe la pièce par le milieu, ce qui forme la paire de bas prise dans une seule largeur de métier. Ce procédé présente l'avantage que les deux bas de cette paire sont de la même force, étant faits ensemble, au lieu que presque tous les bas sont plus forts l'un que l'autre, étant faits séparément, ce qui fait que trèssouvent un bas est plutôt usé que l'autre. Il y a aussi un autre avantage : beaucoup d'ouvriers font de mauvaises lisières dans les bas, qui, alors, manquent trèssouvent par les coutures, ce que l'on évite en les cousant en dedans, et laissant une maille ou deux en dehors de la couture; alors les lisières ne peuvent

manquer.

On peut aussi tailler des bas en travers, c'est-à-dire, que la longueur du bas sera prise sur la largeur du métier, en les cousant comme les autres, et observant de les emmailler; alors les bas paraîtront sans couture jusqu'au mollet, et les bas de la jambe seront doubles, ce qui produira la même économie que ceux qui sont pris sur la longueur.

On peut faire tous les bas en long comme en travers, soit guillochés, soit à côtes ou sans côtes, ou à maille coulée, et de toutes sortes de dessins, soit rayés, soit chinés. On peut faire usage des métiers de toute jauge, ainsi que de la mécanique inventée par M. Sarrazin

pour
faire des bas à côtes, endroits et envers des deux
côtés, et faire quatre bas à la fois, suivant la largeur
des métiers, deux en long, et deux en travers, en
observant de mettre autant d'aiguilles dans la méca-
nique que dans le métier, sauf une de moins du côté
de la lisière.

Ce tricot fait à la mécanique fournit le double, et
est plus joli que le tricot ordinaire. On peut faire les
mêmes économies et tout ce qui est indiqué ci-dessus,
en emploiant des métiers sans mécanique. On peut
aussi faire sur les métiers, avec cette mécanique, des
étoffes d'une aune à deux aunes, plus ou moins, suivant
les largeurs des métiers, et selon que l'ouvrage est plus
serré ou plus lâche, et plus ou moins tiré en longueur
et en largeur. On fait aussi sur ce métier des étoffes
pour habillement, tenture d'appartement, ou telle
autre chose qu'on pourra désirer. (Description des
Machines et Procédés dont les brevets sont expirés,
tome 1er,
in-4. page 358.)

6°. BOULANGERIE.

Pétrin mobile de M. LEMBERT (boulanger, rue du Mont-Blanc, n° 3).

Ce pétrin mobile est une caisse quadrangulaire, de 88 centimètres de longueur sur 41 de largeur, et 45 de profondeur, composé de fortes planches de chêne, solidement assemblées et réunies entre elles de manière à ne pas laisser de vides. Cette caisse, dont Inches Eagles

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la partie supérieure est un peu plus large que le fond, se ferme hermétiquement au moyen d'un couvercle qui est maintenu de chaque côté par des vis passant dans une pièce de fer percée, attachée au couvercle; l'intérieur est entièrement vide. A chaque extrémité sont adaptés deux axes mobiles sur des tourillons', pratiqués dans les montans du bâtis. Ces axes ne traversent point l'intérieur de la caisse. L'un de ces axes porte une roue en fer, composée de vingt-huit dents, qui engrène dans un pignon à huit dents, monté sur l'axe de la manivelle. Cet engrénage régularise et facilite le mouvement de la caisse, dont la manoeuvre est à la portée de l'homme le moins exercé.

Ce pétrin est monté sur un bâtis, composé de forts madriers de chêne ; une pièce de bois qu'on place audessous sert à le soutenir, et à empêcher qu'il ne tourne pendant qu'on le charge.

Usage.

Ce pétrin a été essayé sous les yeux des membres du Conseil d'administration de la Société d'encoura¬ gement, le 18 septembre dernier.

M. Lembert jeta d'abord dans la caisse 16 kilogrammes de farine, non compris le levain, et 6 kilogrammes d'eau ; il ferma ensuite le couvercle, et imprima à la machine un mouvement de va et vient pendant cinq minutes, afin de donner à la farine le temps de s'imbiber de l'eau. Alors il donna un mouvement de rotation lent et gradué qu'il continua pen

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dant quinze minutes. De temps en temps on ouvrait la caisse, et on détachait avec un instrument, nommé coupe-páte, la pâte qui s'était attachée aux parois, lesquelles étaient saupoudrées de farine, afin d'empêcher la pâte de s'y attacher. Au bout d'un quartd'heure, l'opération étant achevée, M. Lembert invita les Membres présens à examiner l'état de la pâte, qu'on trouva parfaitement homogène, et en tout semblable à celle qu'on obtient par le pétrissage ordinaire.

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M. Lembert a fait avec sa machine du pain de munition, qui est meilleur que celui pétri à bras, et qui conserve plus long-temps sa fraîcheur. Il se propose de pétrir par sa machine tout le pain qu'il confectionne pour le public, et d'établir incessamment chez lui un grand pétrin mobile de 8 pieds de long, pou- = vant contenir 400 livres de pâte, y compris le levain. Il assure qu'il ne faut que trois quarts-d'heure pour pétrir cette quantité, qu'un fort pétrisseur n'obtient qu'avec beaucoup de peine et de fatigue en une heure, et que la machine étant d'un service très-facile les jeunes ouvriers peuvent y être emploiés.

Un autre avantage, non moins précieux, c'est que dans les grandes manutentions des hôpitaux, des armées, de la marine, etc., on peut presque entièrement se passer d'ouvriers instruits. Le soldat peut lui-même faire son pain, et il suffit d'un ouvrier à chaque four, chargé d'enfourner, et d'un aide. Il faut seulement apporter un peu d'attention à couler l'eau nécessaire, en mettant la fariné dans le pétrin, et à ajouter la

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proportion requise du levain; on acquiert bientôt cette habitude. L'opération étant d'ailleurs manuelle, on peut admettre que six hommes, sans connaître l'état de boulanger, feront autant d'ouvrage, et avec moins de fatigue que quinze à vingt ouvriers exercés. Les commissaires ont conclu que le prix de 1500 fr., offert par la Société pour une machine à pétrir le pain, soit décerné à M. Lembert. Ces conclusions ont été adoptées. (Bulletin de la Société d'encouragement, n° 88.)

7°. BRASSERIE.

Fourneau de brasserie perfectionné par
M. MOELLERUP (Danois).

Ce fourneau est construit de manière qu'à la sortie de la bouche du fourneau, sur lequel est placée la première chaudière, on en dispose une seconde qui reposant sur une voûte, n'a pas besoin d'être entourée d'une forte mâçonnerie; aussi peut-elle être plus mince et plus légère que la première, n'étant pas exposée au contact immédiat de la flamme.

Le fond de cette chaudière placée à la hauteur du bord de la chaudière inférieure, est muni d'un robinet pour laisser couler l'eau dans cette dernière. La chaleur, au lieu de s'élever directement dans la cheminée et de se perdre, circule autour et au-dessous de la chaudière supérieure, et chauffe ainsi l'eau qui y est contenue, pendant que celle de la chaudière

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