Page images
PDF
EPUB

mal cette fonction. Les auteurs ont remplacé cette brosse par un peigne de fer, dont le mouvement est ascendant et descendant, et la manière avec laquelle il passe entre les dents qui déchirent les betteraves, s'oppose à toute espèce d'engorgement. (Bulletin de la Société d'encouragement, no 91.)

Autres machines à raper les betteraves, inventées par M. CAILLON, mécanicien, rue Guénégaud, 42° 55.

Les machines de M. Caillon ont été essaiées à la fabrique de sucre de betteraves de M. Chapelet, aux Vertus, et paraît parfaitement remplir son objet, qui est d'obtenir une pulpe divisée au point le plus convenable pour pouvoir en extraire facilemeut, par la pression, la plus grande quantité de suc dégagé entièrement du marc.

Chacune des machines de M. Caillon est composée de deux tambours en fer fondu, de om50 de diamètre sur o"go de longueur environ, dont les axes sont placés dans le plan horizontal, et disposés de manière

que le mouvement de rotation de l'un des tambours se communique à l'autre par l'intermédiaire des roues d'engrénage, combinées pour que la vitesse de l'un soit à celle de l'autre, comme i est à 70. Le tambour qui est animé de la plus grande vitesse reçoit le mouvement du premier moteur, et le transmet au second, comme dans un laminoir.

L'un et l'autre de ces tambours sont armés à leur

surface de dents de rochet pointues, taillées dans l'épaisseur même de la fonte, au moyen d'une machine à canneler, ou bien rapportées et fixées solidement sur les tambours. Cette espèce de laminoir, établi dans un cadre de charpente, est muni en dessus d'une trémie, dans laquelle on jette les betteraves, et en dessous, d'une caisse à tiroir de rechange pour recevoir la pulpe à mesure qu'elle se forme.

La seule précaution à prendre, avant d'imprimer le mouvement à la machine, est de rapprocher les tambours assez pour qu'aucune partie de la betterave ne puisse passer sans avoir été déchirée, avec cette attention cependant que les dents, dont les tambours sont armés ne puissent s'émousser les unes contre les autres; et pour prévenir plus sûrement tout accident à cet égard, l'auteur de la machine a placé des mentonnels d'arrêt entre les axes des tambours; par ce moyen, la machine une fois réglée, on n'a rien à craindre de la maladresse ou de la négligence des ouvriers chargés de la conduire.

Si l'on suppose maintenant la machine en mouvement, on conçoit que les betteraves contenues dans la trémie seront entraînées entre les tambours; que celui qui est animé de la plus grande vitesse les réduira en pulpe à mesure que celui qui tourne lentement les fera avancer graduellement, comme pour les lami

ner.

C'est aussi pour cette raison que l'auteur a nommé tambour alimentaire celui qui tourne moins vite, et l'autre tambour dévorant; et comme celui-ci fait plusieurs centaines de tours par minute, la pulpe

s'en détache à l'instant où elle est formée, d'autant mieux que les betteraves sont présentées à son action graduellement et toujours en même quantité à la fois, ce qui contribue aussi à conserver à la pulpe le même état de division qui rend le plus de suc sans mélange de marc.

L'expérience faite à la fabrique de M. Chapelet a prouvé, qu'étant faite dans les dimensions que nous avons indiquées, chaque machine pouvait réduire en pulpe au moins 2000 kilogrammes de betteraves dans l'espace d'une heure, au moyen de la force d'un cheval. (Bulletin de la Société d'encouragement, n° 97.)

Moyen d'exprimer une grande partie du suc de la pulpe de betterave à mesure qu'elle sort de la machine à raper, par M. Mozard.

[ocr errors]

Ce moyen a l'avantage de pouvoir s'adapter facile ment à presque toutes les machines à râper les betteraves déjà établies, ou d'être emploié séparément suivant les circonstances.

Il consiste principalement en quatre cylindres de marbre ou de bois dur, recouverts à la circonférence de feuilles d'étain ou de fer-blanc, et par les bouts, d'une couche de mastic pour empêcher l'humidité de pénétrer dans le bois. Le diamètre et la longueur de ces cylindres yarient à volonté.

Les deux premiers cylindres portent une toile sans fin, en gros fil retors, bordée de deux cordonnets de

la grosseur d'une plume à écrire, et dont la longueur et la largeur sont proportionnées à la longueur des cylindres de renvoi et à l'étendue de la râpe à laquelle on veut l'adapter.

Les deux autres cylindres servent à laminer la toile ainsi que la pulpe de betteraves, dont elle est sans cesse recouverte pendant que la râpe est en mouvement. Pour cet effet le cylindre inférieur du laminoir reçoit le mouvement de rotation, immédiatement du premier moteur, ou par l'intermédiaire de la machine à râper, et le transmet à l'autre cylindre monté sur un châssis, à l'aide duquel et au moyen d'un poids on le rapproche fortement du cylindre inférieur. On augmente ainsi la pression de la quantité jugée nécessaire pour exprimer le suc, qui s'amasse d'abord en avant du laminoir, et finit par couler sur la toile sans fin qui vient à sa rencontre en montant un peu, et tombe derrière le cylindre de renvoi dans un réservoir, où il se dépose, et passe ensuite dans la chaudière ou dans un' second réservoir...

Pour recevoir le suc qui filtre à travers la toile sans fin, on établit entre deux parties de cette toile une auge en fer- blanc, dont l'un des bords s'applique contre un des cylindres pour recevoir le suc dont if est imprégné, et qui est disposée de manière que le suc qu'elle reçoit coule dans le réservoir par deux gouttières placées à chacun des angles de l'auge.

On conçoit qu'il convient d'empêcher la pulpe de tomber trop près des bords de la toile sans fin pour qu'elle soit portée dans le laminoir, et qu'elle doit se

répandre sur la toile le plus également possible, afin qu'elle éprouve une pression toujours égale. La pulpe ainsi exprimée tombe dans la caisse d'une presse hydraulique ou à vis, destinée à retirer tout le suc qu'elle contient. (Méme Bulletin, no 97.)

4°. BOIS.

Manière de colorer les bois indigènes, par M. CADET-GASSICOURT.

L'auteur a fait plusieurs expériences sur la coloration des bois indigènes, tels que le frêne, l'érable, le sycomore, le hêtre, le charme, le platane, le tilleul, le tilleul d'eau, le tremble, le peuplier, le poirier, le l'acacia, l'orme et le châtaignier.

[ocr errors]

noyer,

Toutes ces différentes espèces de bois étaient distribuées en planchettes de trois décimètres de long environ, sur sept de large.

Les neuf premières espèces imprégnées de décoction aqueuse de bois de Brésil, ont offert les résultats suivans, après avoir été polis et vernis.

Le frêne, le platane, le hêtre, le tilleul d'eau et le tremble ont pris une teinte rouge, assez analogue à celle du mérisier. L'érable, le charme et le tilleul ordinaire ont pris une couleur pareille à l'acajou déjà vieux; le sycomore seul, par un mélange de jaune, offre la nuance de l'acajou jeune et brillant. Un morceau de noyer blanc a pris une teinte d'acajeu rouge,

« PreviousContinue »