Page images
PDF
EPUB

munes dans les feux de file, attendu qu'il est impossible de les effectuer.

7. Enfin, il est aussi facile de charger la nuit sans lumière qu'en plein jour, et sans aucun danger, avantage inappréciable sans doute pour les cas des surprises et d'attaques nocturnes, dans lesquelles celui qui a à se défendre ne peut renouveler la charge des armes ordinaires sans y voir, et sans des lenteurs qui lui coûtent souvent la vie.

[ocr errors]

Le fusil de chasse de M. Pauly peut également tirer dix à douze coups par minute; il n'exige ni baguette, ni pierre, ni boîte à plomb, ni tirebourre, etc., etc., et le chasseur ne peut être arrêté par la crainte d'une double ou fausse charge. Le canon sur son bois est le seul instrument du chasseur, si on en excepte les cartouches, qui, faites par un procédé uniforme, économique, et hors des atteintes de la pluie, préviennent le désagrément des longs feux et des ratés.

Le pistolet de guerre et de combat de M. Pauly est carabiné comme son fusil de guerre ; il en partage toutes les propriétés sous le rapport de la vitesse du tir; il peut être chargé six fois plus promptement que le pistolet ordinaire, sans que le cavalier arrête sa course, en fondant sur l'ennemi sans quitter la bride; ainsi la cavalerie peut imiter le feu de l'infanterie. Le chargement s'opère sans baguette ni maillet, et il est physiquement impossible que la secousse du cheval fasse descendre la balle dans les fontes, et paralyse

ainsi l'effet des armes, comme il arrive souvent dans celles en usage aujourd'hui.

Les cartouches appropriées aux armes de M. Pau ly, sont d'une composition particulière et économique; elles ne laissent point échapper, comme celles en usage aujourd'hui, une enveloppe ou bourre enflammée, dont les effets sont désastreux; on n'est point obligé de les déchirer pour la communication: de la poudre, et la charge ne peut être affaiblie par la perte de cette matière qu'occasionnent toujours le déchirement qui la met à découvert, et son introduction dans le canon. Ces cartouches nouvelles por tent avec elles une rosette d'amorce, ou double culasse mobile, qui sert de dépôt au résidu de la poudre, et cette rosette étant renouvelée à chaque chargement,` les armes sont aussi propres après un long exercice qu'auparavant. (Bulletin de la Société d'Encoura-. gement, no 99-)

Nouveau fusil de MM. PAULY et PRÉLAT.

Ce fusil se charge par la culasse, et on introduit dans le canon, en même temps, la charge et l'amorce réunies dans une cartouche préparée d'une manière particulière; le feu prend comme dans les premiers fusils de Prélat, au moyen de la percussion de la poudre fulminante placée au centre de la charge. Le service en est extrêmement commode et prompt; on peut facilement tirer dix à douze coups par minute. L'amorce prenant feu dans le centre de la charge,

ARCH, DES Découv. de 18:2.

II

le coup part bien plus promptement, et la poudre élant enflammée tout à la fois, une demi-charge de poudre suffit pour faire le même effet qu'une charge entière dans les anciens fusils.

Ces fusils ont l'avantage de ne point craindre l'humidité, ni même la pluie, de ne presque jamais rater ni faire long feu; leur charge ne peut point se déranger, et, comme il est impossible de mettre deux à trois charges, cela prévient beaucoup d'accidens. L'inflammation de l'amorce se faisant dans le canon, le feu ni la fumée de l'amorce ne dérangent point celui qui tire; on peut ajuster avec plus de précision, et mieux observer l'effet du coup.

La charge étant contenue dans une cartouche dont on enlève facilement les restes après le départ de chaque coup, l'âme du fusil est toujours propre, et on peut tirer beaucoup plus long-temps sans le nettoyer.

On n'a plus besoin de baguette pour bourrer, soit la poudre, soit le plomb; et, comme on met la charge et l'amorce en même temps, on conçoit avec quelle célérité on peut charger.

Le fusil que le rapporteur, M. Delessert, a présenté à la Société d'Encouragement, a tiré trois cents coups sans faire long feu, ni rater une seule fois.

M. Pauly adapte également son mécanisme aux fusils de guerre, aux carabines et aux pistolets.

Il est aisé d'en sentir les avantages, surtout pour la cavalerie; le mouvement du cheval fait souvent tomber la charge; il est difficile de bourrer lorsqu'on est à cheval; et, comme on, n'a plus besoin de baguette,

on peut charger aussi promptement à cheval qu'à pied; on peut charger aisément en présentant la baïonnette, sans changer de position, et même couché par terre.

Lorsqu'on fera ces fusils en fabrique, ils ne coûteront pas plus que les autres; et, comme ils n'exigent que demi-charge, on pourra supprimer la moitié de la poudre, dont le transport est si coûteux, si embarrassant, et surtout si dangereux.

M. Pauly a pris un brevet d'invention, et s'est établi avec M. Prélat, rue des Trois-Frères, n. 4, à Paris. (Bulletin de la Société d'Encouragement, Il. 99.)

3. BETTERAVES.

Machine à raper les betteraves, par MM. PICHON et MOYAUX.

L'idée première de cette machine a été puisée dans les filatures de coton, et elle a beaucoup de ressemblance avec la machine à carder, que MM. Pichon, et Moyaux ont appliquée à la trituration de la betterave. Ici le tambour qui porte les cardes est armé de dents de fer, produisant l'effet d'une râpe circulaire ; il sert à réduire en pulpe la betterave qui lui est ame née au moyen de plusieurs tringles de bois réunies, remplissant les fonctions de la toile sans fin emploiée dans les cardes à coton.

Cette machine paraît réunir tous les avantages de celles connues jusqu'à présent, sans avoir aucun de

leurs inconvéniens, car non- seulement la pulpe> qu'elle fournit est d'une excellente qualité, et le cylindre triturateur n'a pas l'inconvénient de s'engorger, mais encore la force emploiée pour mettre la machine en mouvement a paru, comparativement au produit obtenu, extrêmement inférieure à celle qu'exigent les autres machines proposées pour le même usage.

Elle a râpé en présence du rapporteur, M. Derosne, 400 kilogrammes de betteraves en une heure de temps, en n'emploiant que la force de deux hommes pour tourner la roue, et celle d'un enfant pour fournir les betteraves. Le lendemain cette machine, avec la même force, avait râpé 100 kilogrammes en douze minutes, ce qui donnerait, par heure, un produit de 500 kilogrammes.

Quoiqu'il ne soit guère possible de compter sur un produit régulier d'une machine mue à force de bras, cependant la marche de celle-ci a paru tellement uniforme et sujette à si peu d'accidens, qu'on ne peut pas douter, que lorsqu'elle sera mise en mouvement par un manége, elle ne donne un produit moyen de 400 kilogrammes par heure, quantité bien supérieure à celle annoncée d'abord par les inventeurs, qui ne l'avaient portée qu'à 140 kilogrammes.

Cette augmention de produit est due à divers changemens et améliorations que les auteurs ont faits à cette machine depuis qu'ils l'ont présentée à la Société d'encouragement, et entre autres, à la suppression d'une brosse de crin, destinée à débarrasser le cylindre de la pulpe qui l'obstruait, mais qui remplissait

« PreviousContinue »