Page images
PDF
EPUB

cependant elle est, comme les autres clarinettes, soumises aux variations de la température.

Tels sont les désavantages notables que présente cette nouvelle clarinette; il est à regretter que le travail et les recherches de l'auteur n'aient pas produit un plus satisfaisant résultat; les efforts qu'il a faits annoncent cependant un artiste distingué et qui a beaucoup médité sur son art.

La clarinette d'alto a été inventée à Passau, en Allemagne, vers 1777, par un luthier nommé Horn; depuis on lui a donné le nom de Corno di Bassetto (en allemand Basset Horn); et Mozart en a fait usage dans sa Clemenza di Tito, et dans son Requiem.

Les bornes de cet instrument étaient très-circonscrites, puisqu'il ne pouvait servir que dans trois tons seulement, savoir en fa, en si b et en ut. Pour corriger ces défauts, M. Muller a entièrement refait l'ancienne construction, ainsi que la division des sons de cet instrument, et dans l'état où il le présente maintenant, on peut le jouer dans tous les tons, avec autant de justesse et de netteté que la clarinette ordinaire.

Le son de cet instrument est très-agréable, surtout dans le medium, et ce qui doit principalement assu→ rer son utilité, c'est qu'il rendra dans la musique des instrumens à vent le même service que rend l'alto dans celle des instrumens à cordes. On pourra l'emploier avec un égal succès dans les temples, les théâ

tres et dans les concerts; il le serait moins heureusement dans la musique militaire, qui exige des sons plus mâles et d'une plus forte intensité.

La commission a pensé que cet instrument mérite l'approbation du Conservatoire. Les commissaires étaient MM. Lefèvre, Eler, Duvernoy, Méhul, Cherubini, Gossec et Catel.

TROISIÈME SECTION.

ARTS MÉCANIQUES.

1o. ARGENT.

Précipitation de l'argent par le cuivre, par M. GAY-Lussac.

EN examinant les diverses époques de la précipitation, et en faisant attention aux causes qui la produisent, on reconnaît bientôt qu'il est facile d'obtenir de l'argent exempt du cuivre avec lequel on l'a précipité.

En effet, les premières portions d'argent qui se séparent, sont ordinairement pures, et ne colorent pas l'ammoniaque en bleu, lorsqu'elles ont été dissoutes dans l'acide nitrique; ce n'est qu'à mesure que le cuivre entre en dissolution, qu'on en trouve dans le précipité; de sorte que, vers la fin de l'opération, la quantité en est très-notable.

on

Si donc on séparait les premières portions d'argent, on les trouverait exemptes de cuivre; mais, pour en obtenir des quantités considérables, pourra, comme l'auteur le fait, prendre tout le précipité d'argent, le laver, et le faire digérer avec une petite quantité de nitrate d'argent. Par ce moyen, le cuivre rentrera en dissolution, et précipitera unè quantité d'argent correspondante.

.

Les pharmaciens pourront appliquer ces principes à la préparation de la pierre infernale. (Bulletin de Pharmacie, septembre 1812.)

2°. ARMES.

Nouvelles armes à feu, inventées par M. PAULY (officier d'artillerie au service de la Suisse).

Les armes de l'invention de M. Pauly offrent, dans leur mécanisme et leur usage, de très-grands avantages, comparativement à celles dont on se sert habituellement.

Le fusil de guerre de M. Pauly a pour qualités principales:

1o. De porter la balle à une distance double de celle des fusils ordinaires.

2°. De pouvoir tirer dix à douze coups par minute, sans porter l'arme à gauche, sans sortir de la ligné horizontale parallèle à la ligne d'en-joue, et sans solution de continuité; exercice que l'auteur a rendu facile, et beaucoup moins fatigant que celui usité, 1°. en substituant au porte-giberne une ceinture de cuir garnie d'une plaque en métal, au milieu de laquelle est une cheville servant à fixer la crosse du fusil, et à rendre le choc en quelque sorte insensible, en même temps qu'elle sert de point de résistance dans l'usage que le soldat fait de la baïonnette; 2°. en composant cette ceinture de plusieurs courroies, dans lesquelles glissent à volonté des

boîtes extrêmement légères, contenant des cartouches que, par ce moyen, le soldat a sous sa main ;

3°. De n'exiger ni baguette, ni pierre, ni tirebourre, ni épinglette.

4°. De rendre l'infanterie presque inattaquable par la cavalerie, au moyen de baïonnettes qui, alongées ou raccourcies d'une manière toujours solide, et à volonté par les soldats des second et troisième rangs, présentent le premier rang défendu par cette arme meurtrière.

5°. D'offrir les mêmes avantages dans les retraites les plus précipitées, par la facilité qu'a le soldat de charger, soit en marchant, soit en courant, l'arme étant placée horizontalement sur l'épaule, le bras gauche appuyé sur la crosse, de manière qu'il ne lui reste à faire qu'un demi-tour, en portant le pied gauche en arrière, pour faire face avec autant de promptitude et de justesse que s'il tirait de front; à plus forte raison le tirailleur peut-il effectuer sa charge dans telle position qu'il se trouve, debout, couché, ou étroitement embusqué.

6°. Ce fusil de guerre, comme celui de chasse, exempt de tout long feu, insensible aux effets de la pluie sur la poudre, n'a plus, comme les fusils ordinaires, ces jets de fumée si incommodes en bataille et à la chasse, puisqu'il n'y a pas de lumière; son effet ne peut être paralysé faute de pierre, de baguette ou instrument d'amorce, non plus qu'être dangereux sous le rapport des doubles et triples charges, si com

« PreviousContinue »