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sortes d'écrits, nous pourrons en suivant la direction qui nous appartient, contribuer à étendre leur réputation, et rendre leur circulation plus générale et plus facile. Car, nous publierons, à divers intervalles, des résumés de ce qu'ils auront offert de plus substantiel, ou même l'analyse des matières qu'ils auront traitées. Nous inspirerons ainsi le désir de les consulter, et nous faciliterons les recherches auxquelles ils pourront donner lieu.

Nous ne traiterons point nous-mêmes les sciences sous une forme technique et didactique, à l'usage de ceux qui veulent les approfondir, mais sous un point de vue plus général, presque uniquement moral et philosophique, pour indiquer aux hommes, qui voudront les rapprocher et les comparer, en quoi consistent les progrès réels de l'esprit humain dans toutes les sphères où il peut s'exercer.

Cette entreprise, qui intéresse à la fois les esprits les plus cultivés et les hommes dont l'instruction est encore superficielle et incomplète, paraît devoir être essentiellement utile à tous les âges.

Un besoin de lectures et d'études solides se fait généralement sentir. Nos écoles publiques, plus multipliées, plus remplies d'auditeurs qu'elles ne l'ont jamais été, attestent les heureuses dispositions de nos jeunes contemporains. Le zèle des professeurs éclairés, autour desquels ils s'empressent, répond à leur noble ardeur pour les sciences. Mais, trop d'obstacles s'opposent encore à des communications

promptes et faciles entre les hommes qui sont capables de répandre l'instruction par leurs écrits ou par leurs discours, et ceux qui sont avides de s'instruire trop de barrières surtout séparent les travaux littéraires, scientifiques et industriels des différentes nations.

La Revue Encyclopédique a pour objet d'aplanir ces obstacles, de faire disparaître peu à peu ces barrières. Voici par quels moyens nous nous proposons d'atteindre ce but.

Paris, vaste foyer de lumières, est l'une des capitales de l'Europe qui renferme le plus de ressources pour l'instruction, et proportionnellement un plus grand nombre d'hommes livrés à la culture des sciences et des lettres. Nous avons autour de nous les élémens nécessaires pour l'exécution de notre plan: d'un côté, les principaux ouvrages français et étrangers, dans lesquels sont constatés les progrès des sciences et des arts; de l'autre, des écrivains observateurs, capables de bien apprécier et de signaler ces progrès. Il s'agit de réunir, de coordonner, de mettre en action ces élémens trop isolés.

Chaque homme, appliqué à l'étude d'une branche des sciences, cherche à se rendre compte de tous les faits intéressans, riches en conséquences, et véritablement instructifs, par lesquels elle étend son domaine et agrandit l'empire de l'homme sur la nature. Il tâche de connaître les ouvrages les plus remarquables écrits sur la science dont il s'occupe; il

profite même des erreurs et des observations inexactes ou mal dirigées. Nous inviterons donc les littérateurs et les savans à nous communiquer, pour être insérés dans ce recueil, les analyses et les extraits qu'ils sont déjà disposés à faire, par besoin ou par goût, pour leur instruction et leur satisfaction personnelles. Ils deviendront ainsi nos collaborateurs, sans être détournés de leurs méditations et de leurs études habituelles. Nous établirons, par le moyen de notre bibliothèque analytique, entre les hommes qui cultivent les sciences et les lettres, des communications mutuelles et régulières de lectures et de recherches dirigées vers un but commun, quoique dans des sphères différentes; enfin, des échanges d'observations et de réflexions animées par un même esprit, qui tendront à favoriser les progrès de l'instruction. Les particuliers, comme les chefs des états; les gens du monde, comme les érudits et les savans, pourront s'approprier les avantages de ces correspondances littéraires et philosophiques, dont jouissaient exclusivement, dans le dernier siècle, quelques souverains éclairés (Frédéric II, l'impératrice Catherine, etc.) qui chargaient des écrivains observateurs de leur communiquer tout ce qui, dans le monde littéraire, paraissait le plus digne de fixer l'attention et d'exciter la curiosité.

Au milieu de la foule des ouvrages en tout genre que chaque jour voit éclore, et qui, dans chaque branche des connaissances humaines, et dans toutes

les langues, sé multiplient au-delà de toute proportion avec le temps dont peut disposer, le lecteur même le plus patient, un besoin impérieux qu'éprouve tout homme éclairé, est de pouvoir acquérir plus rapidement une notion exacte de ce qui est entrepris ou exécuté dans la science qui lui est familière.

Les meilleurs ouvrages n'offrent qu'un petit nombre de vues bonnes et utiles qui méritent d'être recueillies et méditées. Dans les écrits les plus médiocres, on découvre souvent des aperçus nouveaux, quelques pensées judicieuses, quelques faits inconnus, ou qui avaient été jusqu'alors mal observés. Un travail d'analyse et d'examen critique, appliqué aux différentes productions scientifiques et littéraires, est donc à la fois propre à fortifier le jugement, à soulager la mémoire, à procurer une instruction solide et agréable.

D'après ces considérations, plusieurs écrivains, animés du désir et de l'espoir de se rendre utiles, sont convenus d'associer leurs efforts et leurs travaux pour publier, par livraisons successives, dans le courant de chaque mois, la Revue Encyclopédique dont on vient d'esquisser le plan, et dont il reste à faire connaître les principales divisions.

Il nous a paru convenable de ranger, d'abord, pour l'ordre des ouvrages et des faits dont nous aurons à rendre compte, tout ce qui forme le système des connaissances humaines dans trois grandes clas

ses, comprenant elles-mêmes des subdivisions par

ticulières..

Nous plaçons, dans la première classe, les SCIENCES PHYSIQUES ET MATHÉMATIQUES:

1o. Tout ce qui concerne la physique expérimentale et la chimie, l'histoire naturelle, la minéralogie, la botanique, la zoologie, la médecine et les sciences médicales, etc.;

2o. Les mathématiques en général, l'astronomie, la mécanique, l'hydraulique, etc.;

3o. Les arts physico-mathématiques, et les arts mécaniques et industriels, etc.

Nous aurons soin de considérer ces différentes sciences dans leurs rapports avec les besoins et les usages de l'homme.

Notre seconde classe, consacrée aux SCIENCES RELIGIEUSES, RATIONNELLES, MORALES ET POLITIQUES, comprendra les ouvrages relatifs aux objets suivans:

1o. Théologie naturelle, et religion;

2o. Idéologie, ou analyse 'de l'entendement humain, et métaphysique appliquée aux différentes branches des sciences;

3o. Philosophie morale;

4o. Education, ou développement et culture des facultés qui constituent l'homme;

5°. Science sociale et législation; droit public; économie politique; statistique et administration publique; politique générale et spéciale, etc.;

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