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Les détails ultérieurs de toutes les expériences faites par l'auteur, se trouvent dans un Mémoire inséré dans les Annales de Chimie, cahier de janvier 1812.

Sur les causes de l'engourdissement des animaux qu'on appelle DORMEURS, et de l'activité des autres; par J. C. DELAMÉTHERIE.

Pendant toute la saison froide plusieurs animaux sont engourdis; et leur sommeil est si profond pendant plusieurs mois, qu'on ne peut les tirer de cette léthargie, même en leur faisant des blessures graves. La seule chaleur peut leur arracher quelques signes de vie; et, au retour de la température du printemps, ils reprennent toute leur vitalité ordinaire. Ces faits sont connus de tous les naturalistes.

Un grand nombre d'insectes, tels que les fourmis, sont également eugourdis par le froid, et tous ces animaux ont une grande activité pendant l'été.

Il en est de même des plantes très-irritables. La

sensitive et plusieurs autres donnent des signes de grande sensibilité et irritabilité à une température élevée, et n'en donnent aucun à une température froide.

maux,

Les causes de ces phénomènes paraissent pouvoir s'expliquer facilement par les faits galvaniques adressés à l'auteur par M. Dessaignes. Ce dernier prouve, par des expériences très- ingénieuses, que des anitels que la grenouille préparée pour des expériences galvaniques, donnent des signes puissans de galvanisme, lorsqu'ils sont exposés à des degrés de chaleur plus ou moins considérables; mais cette faculté galvanique cesse dès qu'on fait succéder une température froide à cette température chaude, et elle reparaît de nouveau par la chaleur.

Il est à peu près prouvé aujourd'hui que le galvanisme qu'exercent les différentes parties des corps organisés les unes sur les autres, est la cause de leur irritabilité, de leur sensibilité, et enfin de leur principe vital. Or, d'après les expériences de M. Dessaignes, cette faculté galvanique, très-intense à une température élevée, s'éteint plus ou moins à une température froide.

On doit donc supposer que, chez les animaux dormeurs, chez les plantes sensibles, la faculté galvanique ne conserve une certaine intensité qu'à une température élevée, et qu'elle s'engourdit et s'éteint plus ou moins à une température basse. Ces animaux et ces plantes s'engourdissent donc plus ou moins pendant la saison froide. (Journ. de Physiq., décembre 1811.)

Sur deux nouveaux genres de vers; par M. Bosc.

M. de la Martinière, naturaliste de l'expédition de La Pérouse, a envoyé, entre autres dessins et descriptions d'animaux qu'il a observés pendant son voyage, deux genres nouveaux de vers, dont il n'a déterminé ni les caractères, ni les noms. M. Bosc y a suppléé par les détails suivans, communiqués à lá société philomatique.

PREMIER GENRE.

Hépatoxylon (Hepatoxylon); corps conique, composé d'anneaux, et offrant à sa partie la plus grosse quatre mamelons très-saillans, hérissés de pointes à égale distance les unes des autres, et quatre suçoirs on bouches ovales, situées extérieurement, un peu plus bas.

L'hépatoxylon du requin (Hepatoxylon squali) a été trouvé par de la Martinière dans le foie d'un requin. Sa longueur est de 3 centimètres, et le diamètre de sa partie antérieure est de 8 millimètres. Il est figuré dans le Journal de Physique, octobre 1787, pl. 28, dans le Voyage de La Pérouse, pl. 20, no 9, 8, 10.

Ce genre est voisin des Echinorinques, dont il diffère par son corps articulé, par ses quatre tubercules, et surtout par ses quatre suçoirs, qui ont quelque analogie avec ceux des ténias ou des hydatides.

DEUXIÈME GENRE.

Capsale (Capsala); corps crustacé, et convexe en dessus, membraneux et plat en dessous, avec trois disques, dont deux égaux à la partie antérieure, et le troisième, plus grand, à la partie postérieure ; bouche en forme de trompe, entre les deux disques antérieurs.

Il est difficile d'indiquer rigoureusement la classe å laquelle ce genre appartient. Sous la considération du test qui le recouvre, des disques, ainsi que des mœurs, il est voisin de l'ozol, qui fait partie des crustacés suçeurs; mais tous les crustacés ont des pattes, et ici il n'y en a pas.

La Capsale de la Martinière (Capsala Martinieri) a la forme d'un cœur; sa couleur en dessus est d'un blanc sale, avec des séries de petites taches rougeâtres; son disque postérieur a un mamelon central d'où partent sept rayons.

Cet animal, dont le diamètre est de 3 centimètres, se fixe sur le corps des poissons au moyen de ses trois disques, sous lesquels il fait le vide, et suce leur sang à l'aide de sa trompe. Il peut changer de place à volonté. (Voyez Voyage de La Pérouse, tome IV, pl. 20, fig. 4 et 5.) (Bulletin philom., décemb. 1811).

BOTANIQUE.

Observations sur les plantes dormeuses, par
M. PALISOT DE BEAUVois.

M. Palisot de Beauvois a remarqué qu'outre les plantes dormeuses déjà connues et citées par M. Dela

métherie, dans le Journal de Physique, cahier de décembre 1811, il en est plusieurs autres qui manifestent le même phénomène. Telles sont toutes celles de la nombreuse famille des conferves, que l'auteur nomme trichomates, les lentilles d'eau, les chara, et presque toutes les plantes aquatiques, comme les potamogetons, plusieurs espèces de renoncules, l'ananas aquatique, le valisneria, etc., etc.

Toutes ces plantes, à l'époque où la sève, arrêtée ou en quelque sorte engourdie comme le sang dans les animaux dormeurs, occasionne la chute des feuilles, s'enfoncent plus ou moins dans l'eau à mesure que le froid devient plus intense. Elles finissent par disparaître entièrement, et se retirer jusques sur la vase, où elles reposent, sans pouvoir être atteintes par la glace, qui, dans les plus grands froids, couvre la surface des

eaux.

De même, aux approches du printemps, lorsque les bourgeons grossis des arbres commencent à s'ouvrir, et à se dépouiller des enveloppes; lorsque les jeunes feuilles, encore plissées ou roulées sur elles-mêmes, commencent à s'étendre et à se développer; de même alors les plantes aquatiques montent graduellement, en proportion de la chaleur de l'atmosphère, et finissent par couvrir entièrement la surface des eaux.

Il est à remarquer que ces deux époques d'engourdissement et de réveil sont les mêmes pour tous les êtres, et que ce phénomène s'opère constamment aux approches ou après les équinoxes, suivant l'état de l'atmosphère.

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