L'auteur cite ensuite une observation nouvelle et curieuse faite par MM. Lestiboudois père et fils, à Lille.

Ces deux savans, frappés de la disparition de l'ananas aquatique pendant l'hiver, et de son retour avec la saison chaude, ont cherché à connaître la cause de ce phénomène. Ils ont reconnu que l'assemblage, ou faisceau de feuilles qui composent toute la plante, est attaché aux racines fixées dans la vase par un ou plusieurs filamens plus ou moins longs, dont la longueur est proportionnée à la profondeur de l'eau, et suffisante pour que la plante pénètre jusqu'à la surface, et puisse jeter ses rameaux florifères de manière qu'ils se trouvent au-dessus.

Ils ont observé, de plus, qu'à mesure que le froid se fait sentir, la plante s'enfonce dans l'eau, au moyen du raccourcissement des filamens, lesquels se retirent, se retractent sur eux-mêmes, et gagnent en épaisseur ce qu'ils perdent en longueur, à peu près comme un ver de terre dont les anneaux s'étendent ou se rapprochent suivant les mouvemens qu'il veut faire. Cependant M. Palisot de Beauvois a examiné avec attention ces filamens du startiotes, et il n'y a remarqué ni anneaux, ni articulations; il faut donc que ce phénomène s'opère par une contraction et un rapprochement des mailles des deux tissus cellulaire et tubulaire. Mais, ce qu'il y a de certain, c'est que l'ananas aquatique, comme les conferves, les lentilles d'eau, etc., etc., se retirent pendant l'hiver jusque sur la vase, au fond des eaux, dont ces plantes cou

vrent la surface en été. (Journal de Physique, février 1812.)

Suite de l'examen de la fongine et de l'analyse des champignons, par M. BRACON NOT. (Voyez tome IV de ces Archives, page 50.)

Dans notre premier article nous avons donné l'analyse de six espèces de champignons; savoir: 1°. de l'agaric à grande valve; 2°. de l'agaric âcre; 3°. de l'agaric chanterelle ; 4°. de l'hydne sinué; 5°. de l'hydne hybride; et €o. du bolet visqueux.

L'auteur ayant publié depuis l'analyse de trois autres espèces, nous les donnons ici pour compléter ce travail.

VII. Bolet faux-amadouvier. — (Boletus pseudoigniarius. Bull. Decand.)

L'auteur en a obtenu :

Phosphate de potasse en petite quantité.
Acétate de potasse, idem.

Acide végétal indéterminé à l'état de combinaison. VIII. Reticulaire des jardins. — (Reticularia hortensis, Bull. Decand; mucor septicus Linnæi.

Ce champignon, connu vulgairement sous le nom

de fleur de la tannée, est une production fort singulière, qu'on observe particulièrement sur la tannée dans les serres chaudes. Le premier jour de sa naissance elle présente une matière écumeuse, comme effleurie, de belle couleur jaune mat agréable à la vue; elle s'épaissit bientôt, prend plus de consistance, et vingt-quatre heures après son apparition elle offre, à la surface du tan, une espèce de gâteau pulpeux, Jobé, circulaire, de 15 à 16 millimètres d'épaisseur, sur 25 à 30 centimètres d'étendue.

L'auteur, l'ayant traitée par l'eau bouillante, l'acide nitrique, la potasse, et l'acide sulfurique, en a obtenu les résultats suivans:

Une matière fongueuse très-divisée.

Du carbonate de chaux en quantité remarquable. De l'albumine.

Une matière adipeuse jaune.

Et de l'acétate de potasse.

IX. Satyre fétide. - (Phallus impudicus Linnæi.)

Ce champignon, connu par son odeur fétide qu'il exhale au loin, ainsi que par sa courte durée, a offert pour principes les matières suivantes :

Eau.

Fongine très-animalisée.

Albumine.

Matière animale.

Mucus.

Suracétate de potasse.

Suracétate d'ammoniaque en petite quantité.

Adipocire.

Matière huileuse.

Sucre de champignons.

Phosphate de potasse en petite quantité.

Acide combustible uni à la potasse. (Annales de Chimie, décembre 1811.)

MINERALOGIE.

Analyse chimique des grammatites blanche et grise du mont Saint-Gothard, par M. LAUGIER.

La grammatite de M. Hauy est la même substance que la trémolite, qui tirait son nom du val Trémola, lieu où le père Pini l'a le premier rencontrée.

On trouve deux variétés de la grammatite au mont Saint-Gothard; l'une est blanche, fibreuse; ses cristaux sont disposés à la manière du zéolithe; elle a été anal ysée par M. Klaproth. L'autre est grise, et l'on n'en a donné encore aucune analyse. C'est de l'examen comparé de ces deux variétés qu'on présente ici les résultats.

1. GRAMMATITE BLANCHE FIBREUSE.

5.

Acide carbonique et eau...........

L'auteur observe que les résultats de l'analyse doivent nécessairement varier en raison des proportions respectives des substances mélangées, et que l'on entreprendrait cent analyses du même morceau de grammatite, ou d'autant de variétés de cette pierre, qu'il n'y en aurait peut-être pas deux dont les résultats, quoique toujours identiques quant à la nature des principes constituans, s'accorderaient parfaitement sous le rapport de leurs proportions. (Annales de Chimie, janvier 1812.)