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X. M. MATHIEU fait mettre sous les yeux de l'Académie un compresseur artériel de son invention, d'une très-grande simplicité.

XI. M. J. GUÉRIN présente ensuite, de la part de M. Carenzi, vice-conservateur de la vaccine de la province de Turin, un rapport sur le service de la vaccine dans cette province. L'auteur a mentionné dans ces termes le résultat de ses expériences comparatives avec le vaccin humain et le vaccin animal :

« J'ai reçu, par l'intermédiaire du docteur Martorelli, inspecteur de la vaccine dans les anciennes provinces de la Lombardie, quelques tubes de vaccin transmis par le conservateur de Naples, produits récents de vaccination animale.

>> Désirant étudier dans toute son étendue pratique les effets de ce mode de vaccination ainsi que ceux de l'inoculation, d'après le système de Ceely, j'ai tenté plusieurs fois, avec le soin le plus minutieux, ces expériences avec le professeur Ercolani, directeur des écoles vétérinaires de Turin; mais sous le premier comme dans le deuxième rapport, le résultat n'a pas été heureux.

>> Dix enfants des plus sains et des plus robustes, âgés d'un mois à cinq ans, furent vaccinés à un bras avec du vaccin provenant de la vaccination animale, et à l'autre bras, avec le vaccin humain de la conservation de Turin. A l'exception d'un enfant, qui eut une éruption mal caractérisée, tous les sujets n'eurent, du côté vacciné avec ce nouveau vaccin, aucune pustule; tandis que du côté vacciné avec du vaccin ordinaire, l'éruption fut complète et parfaite. »>

-M. DEPAUL demande la parole au sujet de la communication de M. Guérin, pour une rectification. Il est question, dit-il dans cette communication, de dix expériences dont les résultats n'auraient pas été favorables à la vaccination animale. Or, j'en ai fait cent cinquante, et mes cent cinquante expériences m'ont donné des résultats diamétralement opposés.

-M. BOULEY demande à dire quelques mots au sujet de la

lettre du ministre, relative à la vaccine. Comme je suis trèspartisan, dit-il, de l'inoculation vaccinale, je voudrais qu'on facilitât par tous les moyens possibles les expériences d'inoculation animale. Voici un moyen qui me semblerait bien. simple. Pourquoi, dans les localités ou dans les établissements où l'on désire faire ces essais, ne se procurerait-on pas une vache que l'on inoculerait, sauf à la revendre après moyennant une petite différence de prix? Ce serait une sorte de location que l'on aurait faite pendant tout le temps nécessaire aux expériences.

» Pour parler, en passant, d'une autre question qui préoccupé vivement l'attention publique en ce moment, l'inoculation vaccinale comme prophylactique du typhus expérimentée en ce moment même en Angletérre, je dois dire qu'il résulte des renseignements qui m'ont été transmis et des récits que j'ai entendus, que les vaches inoculées ont succombé au typhus tout comme les autres. Tout regrettable que soit ce résultat, j'avoue que je ne puis pas m'empêcher de faire remarquer qu'il confirme mes prévisions et qu'il mè satisfait théoriquement, ayant toujours eu de la répugnance à confondre deux maladies aussi différentes que le typhus et la variole. >>

ÉLECTIONS.

L'ordre du jour appelle l'élection d'un membré dans la section d'anatomie pathologique.

La section a présenté la liste de candidatures dans l'ordre suivant :

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L'Académie procède au scrutin par appel nominal.

Le nombre des membres présents et prenant part au vote est de 81, majorité 415

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M. Béhier ayant obtenu la majorité, M. le président le proclame membre de l'Académie. Sa nomination sera soumise à l'approbation de l'Empereur.

LECTURES.

I. La Trichina spiralis, au point de vue de l'hygiène publique et de la police médicale, par M. DE PIETRA SANTA. (Renvoi à M. Delpech.)

Voici les principales conclusions de ce travail :

1° La Trichina spiralis d'Owen est un parasite vivipare de l'ordre des nématoïdes, habitant dans les intestins de certains mammifères, passant une grande partie de son existence à l'état de chrysalide, et attendant dans les muscles d'un animal l'occasion favorable pour se développer sur les muqueuses intestinales d'un autre être. (Recherches de Virchow, Leuckart, Davaine, Tommasi, etc.)

2o L'observation clinique démontre l'existence de la trichinose (maladie de Zenker) produite par l'ingestion et la diffusion des trichines dans l'organisme. (Observations de Zenker, Friedreich, Wunderlich, Rupprecht, Fielder, Simon, etc., etc.)

3o La marche et la gravité de la maladie sont en rapport direct avec l'intensité de la cause infectante (trichine libre ou enkystée) et la promptitude de la diffusion des embryons dans les fibres musculaires.

4° L'étiologie de l'affection est des plus manifestes; on la reproduit à volonté sur le chat, le lapin, le cabiaï, etc.

5o Jusqu'à ce jour on ne connaît pas encore d'agents thérapeutiques capables de tuer sur place les jeunes trichines.

Le traitement indirect de la maladie consiste à combattre

les complications, et à favoriser les actions réparatrices de l'organisme.

6° L'étude de la maladie des trichines peut offrir de l'intérêt au point de vue médico-légal, car on a pu attribuer des symptômes mortels qui en dépendent à des phénomènes d'empoisonnement.

7° Les mesures d'hygiène publique et les mesures de police sanitaire sont seules aptes à prévenir l'infection par les trichines et à prémunir les populations contre ses ravages.

II. Considérations sur la crise vaccinale, par M. AUZIASTURENNE. (Commission de vaccine.)

L'auteur résume ainsi ce travail :

La vaccine traverse une révolution qui a éclaté dès qu'on a mis officiellement en question son existence et ses vertus et dont il est urgent qu'elle sorte intacte, sinon perfectionnée.

On accuse la vaccine de se souiller d'un alliage impur et de n'être qu'imparfaitement préservatrice de la variole.

Le premier reproche tombera devant une surveillance entendue et attentive.

Renfoncer le vaccin, c'est aller au devant du second.
Vaccin pur et vaccin fort, voilà donc l'idéal du progrès.

On aura du vaccin pur en bien observant les vaccinifères; car s'il n'est pas absolument possible d'assurer que certainssujets, par exemple, ne sont pas syphilitiques, on peut infailliblement désigner des sujets qui ne le sont point. Ceux-ci pourront être des vaccinifères garantis.

Dans ces derniers temps, la source naturelle du vaccin (grease pustuleux) a jailli plusieurs fois.

Mais à peine a-t-on puisé à cette source de vaccin fort. Jusqu'à ce qu'elle reparaisse, on peut la remplacer par une source artificielle, en faisant appel au cheval et même à l'homme préférablement à la vache. Celle-ci affaiblit plutôt qu'elle ne régénère le vaccin. (Bousquet, Auzias-Turenne et Mathieu.)

C'est pour nous une conviction expérimentale.

On régénère le vaccin par des inoculations faites au cheval

T. XXXI. N° 11.

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d'après certaines règles, et particulièrement quand la saison est humide et chaude. ·

Le cheval inoculé doit être jeune et surtout n'avoir pas eu la gourme, qui est souvent sans doute une des formes du grease pustuleux.

Un vétérinaire instruit s'assurera par un examen attentif que l'animal ne peut pas même être soupçonné de morve ou de toute autre maladie dangereuse.

Le vaccin produit sur ce cheval sera récolté le plus tôt possible, et inoculé, si l'on peut, quand il est pour ainsi dire encore chaud.

A la rigueur, l'homme bien portant servira à régénérer le vaccin depuis l'âge de deux à trois ans jusqu'à l'âge adulte, s'il n'a pas encore été vacciné ou s'il n'a pas eu la variole.

Pour le cheval comme pour l'homme on peut choisir, pourvu que ce soit avec une extrême prudence, le moment où la vie est exaltée par un traumatisme. (Auzias-Turenne et Mathieu.) Ce traumatisme pourra être, avec un grand avantage, provoqué artificiellement chez le cheval.

Quel que soit le sujet, il pourrait être utile de ranimer par divers moyens la vitalité générale et même la vitalité locale dans le voisinage de l'inoculation.

En tout cas, la vaccination de bras à bras, par les commodités qu'elle présente, doit rester le fond de la pratique commune, Jenner n'a considéré sa découverte comme bien établie qu'après avoir constaté l'efficacité de cette vaccination.

La supprimer serait donc mutiler à tort l'œuvre de Jenner. Ce serait marcher à contre-sens du progrès, ce serait perdre la vaccine.

Que Dieu en préserve l'Académie et l'humanité!

M. BRIQUET Continue la lecture de son rapport sur la marche du choléra en Orient.

OUVRAGES OFFERTS A L'ACADÉMIE.

Clinical notes on utérine Surgery, by J. Marion Sims (présenté par M. Larrey),

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