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A, partie inférieure destinée à contenir le mélange qui preduit le dégagement du gaz acide carbonique; B, emplacement du corps de pompe;

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C, réservoir contenant le liquide destiné à être pulvérisé; HKLM, tube deux fois coudé qui conduit le gaz acide carbonique à l'extérieur ;

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O, orifice qui communique avec la partie supérieure du

réservoir C;

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S, corps
P, piston;

T, petit trou par où s'échappe, à l'état liquide, l'agent chimique contenu dans la pompe sous la pression du piston, et qui va se combiner avec le mélange contenu dans le réservoir A.

Cet instrument, ainsi construit, a été employé en combinant la pulvérisation d'éther avec le gaz acide carbonique dans l'application de l'anesthésie locale, et a donné de bons résultats; il pourrait être employé à la pulvérisation des liquides médicamenteux.

VIII. M. ROBINET fait part à l'Académie, avec un sentiment de profonde émotion, de la mort de M. Mêlier, qui a succombé dimanche matin, à Marseille, à une attaque d'apoplexie, au retour d'une inspection qu'il venait de faire en Corse. M. Robinet donne lecture de quelques passages d'une lettre de la fille aînée de M. Mêlier, qui renferme quelques détails sur ses derniers moments.

Le corps de M. Mêlier devant être incessamment rapporté à Paris, les membres de l'Académie seront informés du jour et de l'heure des obsèques,

LECTURES.

Remarques sur un cas de polypes multiples du larynx, traités et guéris par la laryngotomie thyro-hyoïdienne, par M. FOLLIN.

L'auteur divise d'abord l'histoire des polypes du larynx en deux périodes séparées par la découverte du laryngoscope, et montre comment cette découverte a fait entrer la chirurgie dans des études nouvelles, et a engagé à poursuivre des tentatives opératoires d'extraction par les voies naturelles. Mais il établit que dans certains cas il faut aborder les polypes par des voies artificielles. L'indocilité du malade, un état convulsif de la gorge, le nombre des polypes, sont souvent des obstacles à l'extraction par les voies naturelles.

Après avoir rappelé différents essais de laryngotomie pour enlever ces polypes, et en particulier le cas de M. Ehrmann (de Strasbourg), où fut pratiquée une laryngo-tracheotomie.

M. Follin, dans le cas qui lui est propre, donne la préférence à la laryngotomie thyro-hyoïdienne, qui permet de pénétrer dans le larynx sans l'ouvrir largement, sans craindre de blesser les cordes vocales, et avec la facilité d'arriver directement sur les polypes dont le laryngoscope lui avait montré le siége exact.

M. Follin décrit alors avec détail l'opération qu'il a pratitiquée, et dont le succès ne s'est pas démenti depuis trois ans.

Un dessin colorié fait par M. Lacherbauer montre avant l'opération la forme et la disposition de ces polypes, qui ont aussi été présentés à l'Académie, conservés dans une solution arsenicale.

Après avoir retracé l'historique de cette question, M. Follin rappelle un autre fait de laryngotomie thyro-hyoïdienne, pratiquée par le docteur Prat, en 1859, à Taïti, et discute les circonstances de ce fait et les raisons anatomiques qui plaident en faveur de cette opération; il conclut que la laryngotomie thyro-hyoïdienne doit être préférée à la laryngotomie thyroïdienne, difficile à pratiquer à un certain âge par l'ossification du cartilage thyroïde, et, dans tous les cas, par la crainte trop souvent justifiée d'altérer un peu les cordes vocales et, partant, le mécanisme de la voix.

La laryngotomie thyro-hyoïdienne, facile à pratiquer sans rencontrer de vaisseaux dangereux à léser ni d'organes importants pour l'émission de la voix, est très-bien indiquée pour enlever les polypes laryngiens situés dans la région épiglottique, dans la dépression que laissent de chaque côté les ligaments glosso-épiglottiques et sur ces ligaments mêmes, pour extraire aussi des polypes insérés sur les replis arythénoépiglottiques et comme dans l'opération qu'il a pratiquée sur la muqueuse qui recouvre les cartilages arythénoïdes; enfin, à la surface supérieure des cordes vocales ou dans leur voisinage. Une trachéotomie préalable ne doit être pratiquée que daus le cas où il existe une suffocation imminente.

(Ce travail est renvoyé à l'examen d'une commission composée de MM. Gosselin, Richet et Broca.)

DISCUSSION SUR LA MÉTHODE SOUS-CUTANÉE.

M. PIORRY J'ai longtemps hésité, dans la longue discussion qui a lieu devant l'Académie, à lui soumettre quelques réflexions relatives à la question qui s'agite. La science s'inquiète peu des questions personnelles; elle veut que les opinions debattues devant les corps savants et formulées dans les écrits académiques soient présentées sous une forme polie et bienveillante. Tout en pardonnant l'amertume du langage à des convictions passionnées, elle répudie les paroles acerbes; peu lui importe que tel observateur ait vu un fait avant tel autre; ce qu'elle approuve, c'est le positisme de ce fait, c'est son utilité pratique. Dans l'intention de me conformer à ces principes scientifiques et moraux, je vais exposer dans cette note des considérations fondées sur une longue observation et sur des expérimentations rigoureuses et réitérées.

Je chercherai, dans ce qui va suivre, à passer des faits les plus vulgaires à ceux qui sont moins connus, et, interrogeant les inductions analogiques, me fondant sur les notions de physiologie et de pathologie appliquées, je ferai mes efforts pour apprécier jusqu'à quel point il est utile de préserver les parties dépourvues d'épiderme, d'épithélium ou de membrane pyogénique contre le contact de l'air.

1° Une petite vésicule, une phlyctène vient-elle à se former à la suite de l'action du calorique, des cantharides, etc. Voici ce que l'on observe tant que l'épiderme qui en constitue l'enveloppe n'est pas intéressé, il n'y a en général que bien peu de douleur persistante et qu'une phlegmasie peu intense; le desséchement s'opère; une croûte se forme, et lorsqu'elle tombe, la surface dénudée et abritée contre le contact de l'air, est recouverte d'une couche épidermique au-dessous de laquelle les capillaires restent rouges pendant un temps plus ou moins long.

2o Lorsqu'une entamure très-superficielle de la peau, une égratignure, n'intéressent que l'épiderme ou les couches tout

à fait extérieures du tégument, d'abord il ne s'écoule pas de sang; les vaisseaux intéressés se contractent par suite de leur blessure et le liquide qu'ils contiennent n'est pas versé sur la petite plaie; mais bientôt ce liquide s'échappe, et cet écoulement dure un certain temps; une coagulation de sérum conservant quelques globules rouges se forment sur la surface dénudée, puis se dessèche, adhère à la peau, abrite ainsi la blessure contre le contact de l'air; une cicatrice ou une formation nouvelle d'épiderme, suite d'un travail organique, se manifestent, et après un très-court espace de temps, la croûte de sang, l'hémolithe si l'on veut, tombe, et il ne reste audessous qu'une rougeur plus ou moins vive, et qui se dissipe les jours suivants. C'est dans ce cas l'organisme, ou ce que l'on a idéalisé sous le nom de nature, qui par suite du mécanisme admirable dont il a été doué, a remédié à la lésion qui, ayant préservé les parties dénudées contre le contact de l'air, a déterminé la guérison.

:

Si l'on recouvre l'écorchure, au moment où elle vient d'être faite, de corps qui empêchent le contact de l'air, tels que le diachylum parfaitement préparé, très-agglutinatif et appliqué directement sur la peau et sans tissus sous-jacent, ainsi que je l'ai le premier proposé, de la baudruche, du taffetas ichthyocollé, etc., il arrive que ces corps remplacent la croûte ou l'hémolithe, et les phénomènes de cicatrisation se manifestent encore de la façon qui vient d'être indiquée.

3o Une blessure intéressant plus profondément la peau et même les tissus sous-jacents, est très-promptement suivie d'une hémorrhagie. Si, comme le voulait avec raison Lisfranc, et lorsqu'il n'y a pas d'artères ou de grosses veines ouvertes, on laisse le sang s'écouler, il finit par s'arrêter; alors suinte un liquide séro-albumineux, qui ne peut être autre chose que du sérum; si l'on rapproche alors les bords de la solution de continuité, si l'on évite qu'ils soient en contact avec l'air, si leur juxtaposition est complète, ces bords s'accolent, se soudent en quelque sorte (1). Plus tard, le liquide

(1) Un phénomène du même genre a lieu pour deux moitiés de certains fruits que l'on a d'abord séparées par une section, puis appliquées l'une sur l'autre.

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