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blié sous le pseudonyme conservé de Jaques le Jeune, et dans le recueil factice de 1693 qu'il a publié sous son vrai nom1. Voyez plus loin, p. 66 et 67, no 5; p. 74 et 75, no 8; p. 77, no 10.

Nouvelle édition, conforme à l'édition de 1660 donnée par Molière ; avec des notes historiques et grammaticales, une introduction, et un lexique, par M. Ch.-L. Livet. Carte de Tendre. - Air noté du madrigal de Mascarille.-Paris, Paul Dupont, 1884: in-18. Edited with introduction and notes by Andrew Lang, M. A. Oxford, at the Clarendon press, 1884 : petit in-8°.

Nouvelle édition, conforme à l'édition originale, avec les variantes, une notice sur la pièce, le sommaire de Voltaire, un appendice et un commentaire historique, philologique et littéraire, par M. Gustave Larroumet. Paris, Garnier frères, 1887 : in-18. Édition classique, avec notices et notes critiques, philologiques et littéraires, par M. G. Vapereau, inspecteur général honoraire de l'Instruction publique. Paris, Hachette, 3e édition, 1891 : in-16.

X2.- Sganarelle ou le Cocu imaginaire, comédie représentée au

Petit-Bourbon le 28 mai 1660. Privilège du 31 mai suivant, accordé pour cinq ans à Molière. Mais c'est à l'aide d'un autre privilège de même durée, surpris postérieurement, le 26 juillet, par un nommé Neuf-Villenaine ou Neufvillaine et par lui cédé au libraire Ribou que celui-ci fit d'abord imprimer la pièce, à l'insu et au préjudice de Molière. A partir peut-être de l'arrêt du 16 novembre 1660 (dont il est parlé ci-après, p. 4), à partir en tout cas de la première réimpression connue, qui est de 1662, le privilège, sans que la date du 26 juillet en soit changée, est mis sous le nom du sieur Molier ou de Molier, et le transport en est fait à Guillaume de Luyne et Étienne Loyson (le privilège de l'édition ou contrefaçon de 1666 fait exception: voyez plus loin, p. 5 et 6). Première édition : avec les Arguments de chaque scène, Paris, chez Jean Ribou, 1660, achevée d'imprimer le 12 août; in-12. Le nom de Molière n'est pas sur le titre; mais il figure, comme étant celui de l'auteur-comédien, bien en vue et en gros caractères, dans les deux épîtres anonymes qui suivent; le nom de

I. Les titres mis au-devant des volumes de ce recueil factice de 1693 portent la date de 1691, qui est celle, non de leur publication, mais de l'obtention du privilège. 2. Il est écrit là Molier : c'est que la prononciation du temps ne distinguait pas entre Molier et Molière (voyez tome IV, p. 5, note 1); et le poète n'avait laissé

Neuf-Villenaine, l'auteur de ces épîtres et des arguments, ne se trouve que dans le Privilège, à la fin du volume: voyez tome II, p. 154, 156 et 159. Voyez encore la note i de la page 156, où il est expliqué qu'il a été fait deux tirages de cette édition de 1660; c'est pour le second que paraît avoir été composée l'espèce de dédicace A M. de Molier, qui ne précède pas dans tous les exemplaires l'épître A un ami.

On a lu au tome II, p. 147-154, dans la Notice que Despois écrivait en 1875, l'historique de cette première édition de Sganarelle; quelques points en peuvent être mieux précisés, grâce à de nouveaux documents, à deux décisions du Conseil privé du Roi, retrouvées et mises au jour par M. Émile Campardon1. Il y est constaté d'abord que le privilège du 31 mai 1660, accordé à Molière pour sa comédie, et dont on croyait qu'il n'avait fait usage qu'en octobre 1662, lorsqu'il le transféra à Claude Barbin et Gabriel Quinet (tome II, page 152 et 153), avait été presque sans délai porté à la connaissance de la Communauté des libraires, par une signification en bonne forme du 14 (ou au plus tard du 23) juin 1660. On trouve ensuite là bien fixée la date du premier acte de revendication qu'exerça Molière contre celui qui tentait, pour la seconde fois, d'usurper ses droits; c'est le 28 août que fut pratiquée la perquisition chez l'imprimeur, et chez le libraire la saisie de ce qu'on put trouver d'exemplaires frauduleux; le commissaire agit en vertu du privilège légitime du 31 mai et sur l'ordonnance du Lieutenant civil du prévôt de Paris, jointe à une permission de citer Ribou au tribunal de ce magistrat. Enfin tout le détail de l'affaire se peut suivre jusqu'au dénouement dans le long narré juridique des deux pièces. A l'assignation de l'auteur lésé, le contrefacteur, produisant aussi son titre, le privilège subreptice du 26 juillet, répondit, le 30 août, par une opposition à l'ordonnance du Lieutenant civil, par un appel à d'autres juges, les maîtres des requêtes de l'Hôtel, qui l'admirent. Molière alors, assisté de l'avocat Rolland, eut recours à la juridiction suprême du Conseil privé, lui demandant de le décharger de l'assignation aux Requêtes de l'Hôtel et de lui faire droit. Le Conseil lui donna prompte et pleine satisfaction. Par un premier arrêt, rendu dès le 3 septembre 1660, il défendit à Ribou de continuer la vente du Cocu imaginaire; le 16 novembre suivant, par un arrêt définitif, il supprima le privilège surpris par Neufvillaine, et condamna Ribou « à délivrer à Molière les douze cent cinquante exemplaires... retirés de chez l'imprimeur, ou la valeur à raison de trente sous par chaque exemplaire ». Ribou dut s'exécuter d'une façon ou de l'autre, et Molière dédommagé laissa s'écouler l'édition; il faut même croire qu'il en trouva le texte suffisamment fidèle, car il ne semble pas qu'aucun changement de quelque importance y ait été fait dans les impressions suivantes. On a vu d'ailleurs (tome II, p. 148 et note 2) que le poète et l'entreprenant éditeur étaient entrés six ans plus tard en de bonnes relations d'affaires. Le complice de Ribou ne fut pas autrement mis en cause. Cependant un détail qui le concerne est à relever dans le vu du second arrêt pour avoir fourni la copie, procuré le privilège d'auteur, pour l'invention et façon des Épîtres et Arguments, Neufvillaine avait prélevé deux cent vingt livres sur les profits espérés; Ribou eut soin d'en joindre la quit

paraître son nom ni au titre du volume, ni à la fin de la Préface, ni même dans le privilège des Précieuses ridicules, sa première pièce imprimée.

1. Voyez, p. 11-19, les Nouvelles pièces sur Molière et sur quelques comédiens de sa troupe recueillies aux Archives nationales et publiées par Émile Campardon : Paris et Nancy, Berger-Levrault, 1876; petit in-8°.

tance, parmi ses pièces justificatives, aux lettres de privilège du 26 juillet, en preuve évidemment de sa bonne foi et loyauté dans l'opération.

Seconde édition : Paris, 1662, in-12, avec l'adresse de Guillaume de Luyne ou d'Étienne Loyson, sans le nom de l'auteur sur le titre. Elle est accompagnée de tous les accessoires de la première, et d'un privilège au sieur de Molier, cédé à Guillaume de Luyne, qui en fait part à Étienne Loyson. L'achevé d'imprimer est encore du 12 août 1660, ne constatant point la date, qui importait peu, de cette réimpression, mais rappelant le jour de la première publication, le point de départ régulier de la durée du privilège. Elle a été insérée par Charles de Sercy et ses associés dans le recueil factice de 1664. — M. Claudin décrit (dans le Catalogue Rochebilière) une édition qui lui a semblé être la même que celle-ci, dont le titre seulement porte la date de 1663 avec l'adresse d'Augustin Courbé, et dont le dernier feuillet aussi a été réimprimé, afin que le nom de ce libraire pût être inséré au privilège.

Édition donnée suivant la copie imprimée à Paris, 1662, petit in-12, à la marque du Quærendo (à Amsterdam, chez Abraham Wolfgang). Elle a les épîtres et les arguments. Wolfgang l'imprima probablement de compte à demi avec Louis et Daniel Elzevier1, dit M. Willems, car Daniel l'a insérée dans les premiers exemplaires de son recueil de 1675 (notre 1675 A). Daniel l'a réimprimée cette même année 1675, puis en 1680 (c'est avec cette dernière date qu'elle se trouve dans le recueil de 1684, notre 1684 A). Henri Wetstein retrancha les arguments dans son édition de 1693.

Édition de Paris, 1665, in-12, sans le nom de l'auteur sur le titre et sans achevé d'imprimer, accompagnée des épîtres et arguments et du privilège au sieur de Molier cédé à Guillaume de Luyne et Étienne Loyson; l'adresse d'un troisième associé, de Thomas Joly, non mentionné au privilège, se lit sur le titre de l'exemplaire appartenant à la Bibliothèque nationale. Un exemplaire, à l'adresse d'Étienne Loyson, signalé dans le Catalogue Rochebilière, porte sur le titre même le nom de J.-B. de Molier. Édition de Paris, in-12, achevée d'imprimer le 30 septembre 1666 (notre 1666a), ne donnant plus les épîtres ni les arguments, que n'avait pas encore supprimés le recueil publié le 23 mars de cette année 1666 et que conservera même le recueil de 1673.

Cette édition ne se distingue pas seulement par l'absence des accessoires

1. Associés à Amsterdam de 1655 à 1664.

3.

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joints à toutes les précédentes1; elle offre d'autres particularités assez étranges.
Le titre porte
comédie par J. B. P. Molier, et pour la vente donne, comme
celui de la première édition, l'adresse de Jean Ribou, le contrefacteur con-
damné six ans auparavant; puis c'est à ce même Ribou que cession est faite
d'un privilège de cinq ans, toujours daté du 26 juillet 1660, expiré par con-
séquent depuis une année entière (depuis le 12 août 1665) et accordé, non à
Molière, mais, comme le privilège surpris qui accompagne la première édition
de 1660, à Neuf-Villenaine. Est-ce à l'aide d'une pareille pièce, si Ribou avait
conclu quelque arrangement avec le poète, qu'il eût voulu le constater? Il est
bien probable que l'édition de 1666 (notre 1666a1), qu'on a cru pouvoir donner
pour « l'édition originale publiée par Molière », n'est qu'une contrefaçon (d'as-
sez bel aspect d'ailleurs) mise sous le nom du premier éditeur, mais à laquelle
celui-ci fut tout à fait étranger. Il serait tout aussi difficile de croire que l'au-
teur ait pu avoir la moindre part à la préparation d'une édition où sont res-
tées les plus grosses fautes relevées dans la première impression, et où d'au-
tres, aussi apparentes, ont été ajoutées : voyez, par exemple, aux vers 413 et
458 (tome II, p. 197 et 201).

Sur une division de la comédie en trois actes, adoptée, probablement à l'exemple des comédiens, par l'éditeur de 1734, voyez tome II, p. 179, note 4.

Dom Garcie de Navarre ou le Prince jaloux, comédie représentée sur le théâtre du Palais-Royal le 4 février 1661. Pour l'impression de sa pièce Molière avait obtenu un privilège dès le 31 mai 1660; mais elle ne fut point publiée par lui et n'a paru d'abord imprimée que dans le recueil de 1682, au tome VII, le Jer des OEuvres posthumes. Voyez tome II, p. 234.

Suivant la copie imprimée à Paris, 1684, petit in-12, à la Sphère (Amsterdam, Henri Wetstein). Édition insérée par H. Wetstein dans son recueil factice de 1684 (notre 1684 A), au tome des OEuvres posthumes.

X4.

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L'École des maris, comédie représentée au Palais-Royal le 24 juin 1661. Privilège du 9 juillet 1661, donné pour sept ans à Jean-Baptiste Pocquelin de Moliers, et cédé à Charles de Sercy, lequel y associe Guillaume de Luyne, Jean Guignard', Claude Barbin et Gabriel Quinet (l'adresse de l'un ou de l'autre de ces libraires peut donc se rencontrer sur le titre des éditions). ÉDITION ORIGINALE: Paris, 1661, achevée d'imprimer le 20 août; in-12. Voyez tome II, p. 349. Une estampe y a été jointe, représentant le jeu de scène du second acte, tel que l'a indiqué l'édition de 1682 (au vers 768) : « Elle fait semblant d'embrasser Sganarel.e, et donne sa main à Valère. »

1. Une seule exceptée, une édition de 1664, citée dans la Bibliographie moliéresque, comme étant, à la réserve de la date du titre, en tout semblable à l'édition de 1666.

2. Ou Guinard, comme ce nom est imprimé au titre de l'édition de 1664 qui se vendait « chez Jean Guinard le fils ».

Les considérants remarquables que Molière a fait insérer dans le privilège de l'École des maris ont été cités tome II, p. 350. Il s'y plaint des éditions frauduleuses qu'on avait faites de plus d'une de ses pièces, et y constate, en nommant expressément Ribou, la condamnation qu'il avait obtenue contre ce libraire par arrêt du Conseil du Roi. Voyez plus haut, p. 2, 2a alinéa, et p. 4, 24 alinéa.

D'autres éditions, dont les variantes ont été relevées dans nos notes, ont paru chez l'un ou l'autre des premiers éditeurs et dans le même format, en 1663 et en 1664. Celle de 1663 a été insérée, avec la gravure, dans le recueil de 1664 (plus loin, p. 53-55). Celle de 1664 est particulièrement incorrecte (voyez tome II, p. 356, note 1, et p. 430, note 3).

L'École des maris, etc. A Anvers, chez Guillaume Colles, 1662, petit in-8°. Mais, suivant MM. Paul Lacroix et Claudin, c'est de Caen ou de Rouen qu'est sortie cette contrefaçon.

L'Escole des maris, etc. : titre transcrit de l'édition originale, avec l'adresse de Claude Barbin et la date de 1662 : petit in-12. Cette contrefaçon (notre 1662) est sortie de l'officine de François Foppens à Bruxelles. Une variante fautive en a été relevée tome II, p. 398, note 3.- Suivant la copie imprimée à Paris, 1674, petit in-12 (Amsterdam, Daniel Elzevier). Cette édition fait partie du recueil que Daniel a publié en 1675 (notre 1675 A), et il l'a reproduite en 1679. Henri Wetstein l'a réimprimée en 1684 et insérée dans son recueil de cette année (notre 1684 A).

X5.

-Les Fácheux, comédie représentée au château de Vaux, le 17 août 1661, et au Palais-Royal, aussi ornée de ses agréments, le 4 novembre suivant. Privilège du 5 février 1662 accordé à Molière pour cinq ans, et cédé à Guillaume de Luyne, qui en fait part à Charles de Sercy, à Jean Guignard, à Claude Barbin et à Gabriel Quinet.

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ÉDITION ORIGINALE: Paris, chez l'un des libraires associés, 1662, achevée d'imprimer le 18 février; in-12. Voyez tome III, p. 23. Pour les vers de Pellisson qui servirent de Prologue, voyez plus loin, p. 123, no 5, 1er alinéa. Sur un manuscrit de Philidor constatant que les entrées de ballet mêlées à la comédie furent réglées, danse et musique, par Beauchamp, et qu'un air fut demandé à Lulli pour la scène i de l'acte Ier, voyez tome IV, P. 229, note 5.

Aux renseignements donnés dans la note du tome IV à laquelle nous venons de renvoyer nous ajouterons ici le relevé des morceaux de musique que Philidor (au tome XLIV, p. 65-84, de sa Collection déposée à la bibliothèque du Conservatoire) a recueillis, en 1681, sous le titre de Ballet des Fâcheux. Ils

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