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PRÉSENTATION.

Désarticulation du genou. Guérison, par M. MAISONNEUVE, chirurgien de l'Hôtel-Dieu. (Extrait par l'auteur.)

Tout récemment, j'ai pratiqué pour la seconde fois cette opération, et j'ai obtenu un nouveau succès, non moins complet que celui de ma première opération.

Le malade qui fait le sujet de cette deuxième observation est un jeune homme nommé Ponsard, journalier, âgé de vingt et un ans.

Dès l'âge de six ans, il fut atteint à la suite de la rougeole, d'une tumeur blanche du genou droit, contre laquelle échouérent les traitements les plus énergiques; des abcès se manifestèrent à plusieurs reprises autour de l'articulation; quelques-uns donnèrent issue à des portions osseuses; puis après de longues années, les accidents disparurent, laissant le membre dans un état d'amaigrissement et de déformation tel que le malade se trouvait dans l'impossibilité d'en faire le moindre usage, même d'y adapter une jambe de bois. C'est dans ces conditions qu'il vint à l'Hôtel-Dieu réclamer l'amputation. Cette opération eut lieu le 13 janvier 1863 et fut pratiquée dans l'articulation femoro-tibiale par la méthode ovalaire.

Le pansement fut fait à plat avec de la charpie imbibée d'alcool. Aucun accident n'eut lieu; pas même de fièvre, et aujourd'hui 31 mars, le malade parfaitement guéri a repris une santé excellente et même un certain embonpoint.

Il marche avec une jambe de bois.

La séance est levée à cinq heures.

OUVRAGES OFFERTS A L'ACADÉMIE.

Code des officiers de l'armée de terre, par M. le docteur P. A. Didiot, médecin principal de 2o classe à l'hôpital militaire de Marseille. (Ouvrage présenté par M. le baron Larrey.)

Menton. Essai climatologique sur ses différentes régions, par M. le docteur J.-F. Farina. Paris, 1833, in-18.

Appréciation de la valeur des résections osseuses dans les maladies chirurgicales et de leurs indications. Thèse de concours, par M. le docteur Charles Sarazin. Strasbourg, 1833.

De l'action de quelques composés du règne minéral sur les végétaux. Thèse par M. Marie-Edme Roché.

Untersuchungen über Resorption und Absorption der Jodmittel, von Doctor Mor. Rosenthal.

Bulletin de l'Académie royale de médecine de Belgique, 1862, 2° série, t. V, n. 11.

Bulletin général de thérapeutique, 30 mars.

Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris. Compte rendu des séances, t. IX, 8e livraison.

Répertoire de pharmacie. Mars.

Recueil des travaux de la Société médicale du département d'Indre-etLoire, 1862.

Journal des connaissances médicales pratiques, n. 9.

Mémoires des concours et des savants étrangers, publié par l'Académie royale de médecine de Belgique, 4 fasc. du t. V.

La France médicale, n. 13.

El genio quirurgico, n. 386.

Gazette médicale de Strasbourg, 26 mars.

Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, n. 13.

L'Abeille médicale, n. 13.

Le Courrier médical, n. 13.

La Gazette des eaux, n. 261.

La Gazette médicale de Paris, n. 13.

L'Union médicale, n. 37 à 39.

Gazette des hôpitaux, n. 36 à 38.

Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences,

t. LVI, n. 12.

SÉANCE DU 7 AVRIL 1863.

PRÉSIDENCE DE M. LARREY.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

CORRESPONDANCE OFFICIELLE.

I. M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics transmet à l'Académie les comptes rendus des maladies épidémiques qui ont régné dans les départements des Ardennes et du Var, pendant l'année 1862. (Commission des épidémies.)

II. M. le ministre de la marine informe l'Académie des résultats obtenus des envois de vaccin faits à Mayotte. (Commission de vaccine.)

CORRESPONDANCE MANUSCRITE.

M. le docteur GRISAR, de Hasselt (Belgique), soumet à l'Académie une note relative à la fièvre puerpérale épidémique, et sur les moyens propres à en arrêter le développement. (Renvoi à l'examen de M. Devilliers.)

COMMUNICATION.

M. FILHOL, membre correspondant à Toulouse, est présent à la séance et fait à l'Académie la communication suivante:

Recherches sur la composition chimique et les propriétés toxiques des semences de Lolium temulentum et des autres espèces de Lolium qui croissent spontanément en France, ou qui sont cultivées comme plantes fourragères, par MM. E. FILHOL et BAILLET.

Les semences du Lolium temulentum se trouvent, comme on le sait, assez souvent mêlées à celles du froment, et l'usage du pain préparé avec un pareil mélange occasionne chez l'homme des accidents graves, quelquefois même la mort. Plusieurs auteurs ont décrit avec soin les effets produits par l'ivraie; ce sont surtout les suivants : des vertiges, des nausées et des vomissements, de la céphalagie, un état d'ivresse apparente bien marqué, des tremblements dans toutes les parties du corps, une accélération assez grande du pouls, enfin une somnolence plus ou moins prononcée, qui même dans quelques cas devient un véritable coma.

Les lésions observées à l'autopsie chez les animaux qui ont succombé à la suite de l'ingestion de fortes doses de farine d'ivraie, consistent dans une inflammation assez vive du tube digestif, un état de congestion plus ou moins prononcé des viscères, et enfin dans des traces évidentes de congestion du

cerveau.

Nos expériences ont été faites dans le but:

1° De rechercher la nature du principe actif de l'ivraie; 2o De savoir si les semences des autres espèces de Lolium (L. linicola, L. italicum, L. perenne) jouissent d'une activité analogue à celle du Lolium temulentum.

Notre travail est divisé en deux parties. L'une est purement chimique, la deuxième est purement relative aux effets produits sur les animaux par les Lolium, ou par les substances qu'on en peut extraire.

Les semences de Lolium temulentum contiennent environ la moitié de leur poids de fécule. Cette fécule n'est remarquable que par la forme de ses granules; en effet, ceux-ci sont polyédriques comme les granules de la fécule de maïs, mais ils sont

beaucoup plus petits, car ils n'ont que 6 à 7 centièmes de millimètres de diamètre. L'ivraie contient en outre une substance grasse qu'on peut lui enlever aisément par l'éther, et qui est composé d'une huile verte épaisse et presque solide, dans laquelle on constate aisément la présence d'une trace de chlorophylle et de xanthine. Cette huile n'est pas complétement saponifiable, et la substance non saponifiable qui lui est associée est solide, molle, de couleur jaune orangé, insoluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone, etc., elle est neutre aux réactifs, et incristallisable. Cette substance est l'un des principes actifs du Lolium, c'est elle qui détermine les tremblements généraux, sans la moindre trace de narcotisme. Son action est d'ailleurs redoutable, car elle a déterminé la mort de plusieurs des animaux auxquels nous l'avons administrée à des doses élevées.

La farine de Lolium épuisée par l'éther cède à l'eau du sucre, de la dextrine, des matières albuminoïdes et en outre une substance que nous n'avons pu obtenir jusqu'à ce jour que sous la forme d'un extrait, soluble dans l'eau et dans l'alcool, substance qui agit sur les animaux à la façon d'un narcotique des plus puissants et n'occasionne chez eux aucun des phénomènes convulsifs déterminés par la substance jaune.

Tous nos efforts pour retirer de cet extrait un principe immédiat défini et cristallisable ont été jusqu'à présent infructueux. Quoi qu'il en soit, nos recherches démontrent qu'il y a dans les Lolium deux matières actives parfaitement distinctes.

Nous avons constaté en outre que le Lolium linicola est au moins aussi redoutable que le temulentum, que le Lolium perenne renferme aussi les substances actives des Lolium, mais en proportion beaucoup moindre, et enfin que le Lolium italicum est absolument inactif.

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