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II. Pellagre des aliénés; note adressée à l'Académie par M. le docteur BILLOD. (Renvoi à l'examen de M. Baillarger.)

III. Note sur le cérat de cire végétale, par M. Lailler. (Commission des remèdes secrets et nouveaux.)

IV. Quelques considérations sur les empoisonnements par la strychnine, par M. le docteur DENEFFE. (Commissaires: MM. Wurtz, Reynal et Devergie.)

V. Note sur une deuxième opération d'ovariotomie pratiquée le 29 septembre par M. KOEBERLE. (Renvoi à la commission du prix Barbier.)

VI. Action de l'ergotine dans les diarrhées et les dysenteries, par M. BONJEAN. (Renvoi à M. Barth.)

VII. M. le docteur MANDON adresse à l'Académie l'exposé de ses titres à la place de correspondant national. (Renvoi à la commission des correspondants.)

M. LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL informe l'Académie que M. Piorry a adressé une lettre relative à un fait nouveau de plessimétrie, en exprimant le désir qu'il en fût donné lecture. Cette manière d'agir n'étant pas dans les usages de l'Académie, le conseil a décidé que M. Piorry serait invité à venir donner lecture lui-même de sa lettre dans la prochaine séance.

-M. J. GUÉRIN s'élève contre cette décision du conseil, qui lui paraît porter atteinte à la liberté des membres de l'Académie, qui sont seuls juges du mode de leurs communications. Si M. Piorry a eu des raisons pour préférer la forme de lettre à une communication verbale, il y a inconvenance à lui en refuser la lecture. Il demande, en conséquence, que cette lecture ait lieu.

Une discussion s'engage à ce sujet entre M. le secrétaire perpétuel, M. Guérin, M. Bouvier et quelques autres membres.

-M. LE PRÉSIDENT, après avoir résumé les divers avis

émis, consulte l'Académie et met aux voix la décision du conseil, qui est adoptée par la majorité de l'Académie.

--M. GAULTIER DE CLAUBRY demande également la parole à l'occasion de la correspondance, pour se plaindre à l'Académie du refus qui lui a été fait par M. le secrétaire perpétuel d'insérer au Bulletin la rédaction qu'il avait donnée de sa réponse à M. Vernois.

- Après une discussion dans laquelle M. Robinet prend la défense des droits du conseil à cet égard, l'Académie décide que la réclamation de M. Gaultier de Claubry sera insérée au Bulletin.

Après quelques explications échangées entre M. Gaultier de Claubry et M. le secrétaire perpétuel, l'Académie, sur la demande de plusieurs membres, passe à l'ordre du jour. A M. le secrétaire perpétuel.

CHER ET HONORÉ COLLÈGUE,

Conformément à la décision de l'Académie, j'ai l'honneur de vous adresser les modifications à la rédaction de ma réponse à notre collègue M. Vernois, dans la séance du 15 septembre dernier, qui doivent être insérées au Bulletin, en me bornant aux seuls points que je considère comme réellement importants.

J'ai fait remarquer que M. Vernois était venu discuter avec détail tout ce qui a trait à la respiration, tandis que la question était de savoir si l'application à la reconnaissance de l'infanticide, des caractères signalés par M. Bouchut, était, ou non, acceptable en médecine légale.

Suivant notre honorable collègue, un hasard heureux ou un acte de complaisance aurait placé en mes mains le mémoire de M. Depaul. Ce hasard, si c'en est un, date de bien loin, car j'affirme à l'Académie, que je le connaissais depuis longtemps, et notre collègue ne pourrait en dire autant.

Quant à l'objection, relative à l'insufflation, que les caractères indiqués par M. Bouchut seraient impropres à faire

reconnaître, outre la presque impossibilité qu'une mère qui veut tuer son enfant, commence par le rappeler à la vie, dans le cas où il aurait vu le jour à l'état de mort apparente, j'aurais été heureux d'apprendre de notre honorable collègue, comment la supernatation éclairerait dans ce cas. Nécessairement alors il faudrait avoir recours à d'autres caractères, à des preuves d'une nature différente, et l'objection présentée contre l'examen optique des poumons restant applicable aux autres méthodes, s'anéantit d'elle-même.

Il m'importe peu de savoir, ai-je ajouté, alors que j'examine une question de science, de qui provient le travail dont je m'occupe, c'est toujours en lui-même que je le considère et durant toute ma carrière je me suis constamment efforcé de voir les choses par-dessus les hommes et non les hommes pardessus les choses.

J'ai fait remarquer combien il serait fàcheux, si le mode. indiqué par M. Bouchut, était adopté par les médecins légistes, que l'Académie ne chargeât pas la commission de lui présenter un rapport motivé, sur autre chose qu'une discussion critique.

Si le mode proposé par M. Bouchut est inutile, il faut le déclarer s'il est bon, il faut l'adopter, s'il est dangereux, le rejeter.

Agréez, etc.

H. GAULTIER DE CLAUBRY.

— M. LE PRÉSIDENT annonce à l'Académie la perte regrettable qu'elle vient de faire dans la personne d'un de ses menbres titulaires, M. Londe.

Une députation a assisté à ses obsèques. M. BÉCLARD a prononcé au nom de l'Académie un discours dont il donne lecture.

MESSIEURS,

Il y a trois mois à peine, nous adressions, au nom de l'Académie de médecine, un dernier adieu à un maître vénéré. Nous voici de nouveau réunis en ces tristes lieux pour rem

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plir un douloureux devoir, et payer à la mémoire d'un digne collègue le juste tribut de nos regrets.

Né à Caen en 1795, M. Charles Londe comptait parmi les membres les plus anciens de l'Académie. C'est en 1825, il y a trente-sept ans, que la Compagnie l'avait admis dans son sein. M. Londe sortait à peine des bancs de l'école, mais il venait d'attacher son nom à une œuvre que la Société de la Faculté de médecine de Paris avait honorée de sa flatteuse approbation par l'organe d'Esquirol. Ce travail que le jeune docteur avait choisi d'abord comme sujet de thèse, avait bientôt pris les proportions d'un volume qui parut sous ce titre: Traité de gymnastique médicale, ou de l'exercice appliqué aux organes de l'homme, d'après les lois de la physiologie, de l'hygiène et de la thérapeutique (Paris, 1821).

Les temps n'étaient plus où les desservants des temples d'Esculape jetaient les bases de l'éducation nationale. L'institution des gymnases et des jeux olympiques qui avait engendré les fiers citoyens de la Grèce et de Rome avait disparu dans le naufrage du monde ancien. Rappeler l'attention sur des ressources précieuses et trop longtemps négligées, telle fut la pensée de M. Londe, et il a eu plus tard la douce satisfaction de voir que son œuvre n'a pas été stérile.

Cette première direction donnée par M, Londe à ses travaux a décidé de sa vie scientifique. En 1827 parut la première édition des Eléments d'hygiène, l'ouvrage le plus important qu'ait publié M. Londe.

Rédigé suivant les principes de la doctrine médicale de Broussais, la première édition de ce livre subit plus tard de profonds changements. Quand parurent la seconde et surtout la troisième édition de l'ouvrage de M. Londe (1847), la doctrine de l'irritation n'avait plus le prestige des premiers jours, la voix puissante du novateur s'était éteinte, la physiologie avait pris un nouvel essor, et l'hygiène qui, suivant l'heureuse expression d'un maître, n'est que la clinique de l'homme sain, échappait heureusement à l'influence des systèmes.

M. Londe a publié un grand nombre d'articles dans l'Encyclopédie méthodique, dans le Journal général de médecine,

dans le Journal complémentaire du Dictionnaire des sciences médicales, dans les Archives générales de médecine, dans le Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques.

M. Londe avait présidé, en 1831, la commission médicale chargée d'aller étudier en Pologne le terrible fléau qui menaçait l'Europe et qui devait bientôt faire parmi nous sa funèbre apparition.

Fidèle à la religion du devoir, aussi bien sur le théâtre de l'épidémie que dans la sphère plus tranquille de ses obligations scientifiques, nul n'était plus assidu que notre collègue aux séances de l'Académie. Tous ceux qui se sont trouvés en rapport avec M. Londe savent quelles étaient sa cordialité et son obligeance, et il n'est pas nécessaire d'avoir vécu dans son intimité pour rendre hommage à ses vertus privées. D'une grande simplicité, d'une bonté presque candide, M. Londe avait le cœur chaud jusqu'à l'excès, et poussait jusqu'à la passion l'amour de la vérité. Tel est, messieurs, l'homme excellent qui vient d'être enlevé à la science et à ses amis.

RAPPORTS.

Documents sur la lèpre, adressés par la voie ministérielle, au nom de M. le docteur ALLESSANDRO RAMBALDI, médecin de l'hôpital Saint-Maurice à San-Remo (État de Gênes). (M. Gibert, rapporteur.)

Vous savez, messieurs, que depuis l'époque de l'invasion en Europe, au temps des croisades, de la terrible maladie, originaire des bords du Nil, connue des modernes sous le nom de lèpre, le fléau, bien qu'ayant disparu complétement, après moins d'un siècle de durée, de la plupart des contrées occidentales, s'est cependant maintenu jusqu'à nos jours, à l'état sporadique, dans quelques points du littoral de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal et même du midi de la France. Cette persistance exceptionnelle doit-elle être attribuée seulement à la transmission par voie héréditaire, ou bien encore. à des influences climatériques spéciales, favorables au dévelop

T. XXVIII. N° 2.

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