II. M. le docteur PERRON envoie à l'Académie une note additionnelle à son mémoire sur la phthisie des horlogers. (Commission nommée dont M. Roger est rapporteur.)

III. MM. LELUT et DUCHESNE informent l'Académie qu'ils se portent candidats à la place vacante dans la section d'hygiène publique et de médecine légale. (Renvoi à la section.)

IV. MM. J. BOUIS et GUILLEMIN adressent chacun une pareille déclaration pour la section de physique et de chimie médicales. (Même renvoi.)

V. M. le docteur KOEBERLÉ prévient l'Académie qu'il vient de pratiquer une quatrième opération d'ovariotomie avec

succès.

VI. Projet d'un bateau-filtre applicable, selon l'auteur, aux besoins des plus grandes agglomérations d'hommes, par M. BURQ. (Commissaires: MM. Boudet, Tardieu et Poggiale.)

RAPPORTS.

I. Rapport sur l'eau minérale de la Roche-Posay. (M. Poggiale, rapporteur.)

M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics a invité l'Académie à lui donner son avis sur une demande de la commune de la Roche-Posay (Vienne), à l'effet d'être autorisée à exploiter, pour l'usage médical, des sources situées sur son territoire. Aucun renseignement n'a été transmis sur ces sources, et les échantillons d'eau envoyés à l'Académie n'étaient même pas accompagnés d'un certificat de puisement.

Les eaux ont été expédiées dans de grandes bouteilles recouvertes en osier et dans des cruches en grès poreux; une autre cruche, également en grès, remplie de vase, était fortement attaquée et se brisait en fragments. Comme on le voit, aucune des conditions exigées n'a été remplie. Cependant,

pour satisfaire à la demande de M. le ministre, l'eau contenue dans les bouteilles a été analysée par M. Bouis, chef des travaux chimiques.

Les cruches en grès avaient perdu une partie de l'eau qu'elles contenaient par suite de la porosité de la terre; il a donc fallu les rejeter.

L'eau soumise à l'analyse est limpide, sans odeur et sans saveur particulières; par l'ébullition, elle dégage de l'acide carbonique, et, par l'évaporation, elle laisse un résidu blanc soluble avec effervescence dans les acides.

L'échantillon d'eau qui porte le n° 1 contient, par litre :

La composition des eaux n° 2 et 3 est la même.

La commission des eaux minérales, prenant en considération l'ancienne réputation des eaux de la Roche-Posay, a l'honneur de vous proposer de demander au ministre de nouveaux échantillons d'eau et d'attendre les résultats de l'analyse chimique avant d'émettre un avis sur la valeur médicale de ces eaux.

II. Rapport sur les sources de Pau (Basses-Pyrénées). (M. Poggiale, rapporteur.)

M. Bigot demande l'autorisation d'exploiter deux sources minérales qu'il a découvertes derrière le parc impérial de Pau dans un terrain appartenant à M. Darricau. Il a adressé directement à l'Académie, et sans certificat de puisement, 36 bouteilles d'eau minérale; il ne lui a communiqué aucun

renseignement sur la quantité d'eau fournie par les sources, sur leur captage, leur aménagement et leurs propriétés thérapeutiques.

L'une de ces sources est, suivant M. Bigot, sulfureuse et ferrugineuse; l'autre simplement ferrugineuse.

L'eau désignée comme sulfureuse et ferrugineuse ne contient ni sulfure ni fer en dissolution; on trouve seulement au fond des bouteilles un dépôt léger de sulfure de fer soluble dans l'acide chlorhydrique très étendu. L'examen de l'eau a fait voir que les sources sont identiques sous le rapport des autres éléments; la présence de l'acide sulfhydrique est probablement accidentelle.

L'eau ferrugineuse est parfaitement limpide; exposée à l'air, elle se trouble et laisse déposer une matière ocreuse; par l'ébullition, ce phénomène se produit très rapidement ; tout le fer est précipité et l'eau qui surnage n'en renferme plus de traces.

Le chlorure de baryum ne produit aucun trouble dans cette eau; l'acétate d'argent ne détermine d'abord aucune réaction apparente; mais, après quelques instants, l'eau devient violacée, puis pourpre.

Le chlorure d'or est réduit.

L'acide sulfhydrique colore fortement l'eau en noir; le sulfhydrate d'ammoniaque, la noix de galle, le cyanure, jaune de potassium et de fer, indiquent nettement la présence du fer.

M. Bouis, chef des travaux chimiques, a soumis l'eau ferrugineuse à l'analyse chimique et a obtenu les résultats sui

Ces nombres peuvent être groupés de la manière suivante :

Cette eau est remarquable par sa composition simple; en effet, on peut la considérer comme une dissolution de carbonate de chaux, de magnésie et de fer dans l'acide carbonique, aussi est-il très facile de déceler le fer.

La commission des eaux minérales est d'avis que l'on peut accorder à M. Bigot l'autorisation d'exploiter l'eau ferrugineuse, si la source est convenablement captée et aménagée, et si la quantité d'eau qu'elle fournit est suffisante pour assurer un bon service.

III. Rapport sur l'eau minérale du Cambon, commune de Montjaux (Aveyron). (M. Poggiale, rapporteur.)

L'Académie a reçu des échantillons d'eau minérale provenant de la sourcee du Cambon, commune de Montjaux, qui sollicite l'autorisation de l'exploiter pour l'usage médical. Cette demande n'est accompagnée d'aucun renseignement sur le captage, l'aménagement et la quantité de cette cau. M. le maire de Montjaux assure cependant que la source donne de 10 à 12 litres d'eau par minute, et qu'elle laisse déposer, dans le bassin qui la reçoit, une matière jaune. Sa température est de 10 degrés.

L'eau du Cambon est légèrement sulfureuse; mais cette sulfuration provient probablement de l'action des matières organiques que l'eau tient en suspension, sur les sulfates dont elle est chargée.

Cette eau se trouble par l'ébullition, et elle laisse, par l'évaporation, près de 2 grammes de résidu par litre. Soumise à l'analyse par M. Bouis, chef des travaux chimiques, elle a fourni les nombres suivants pour un litre :

En calculant les carbonates à l'état de bicarbonates, ces

nombres peuvent être représentés par :

La commission n'a reçu aucun renseignement sur la valeur médicale de l'eau du Cambon; elle émet, en conséquence, l'avis qu'il n'y a pas lieu d'accorder à la commune de Montjaux l'autorisation qu'elle a demandée.

- Les conclusions de ces trois rapports sont mises aux voix et adoptées par l'Académie.

DISCUSSION.

Suite de la discussion sur les eaux potables.

M. BOUCHARDAT continue son discours :

Etiologie du crétinisme. Dans ma pensée, la question du crétinisme se rattache intimement à la question de la nature. des eaux, mais elle s'en éloigne, je tiens à le dire tout d'abord, par une étiologie toute spéciale.

Le crétinisme est pour moi une forme de l'idiotie. Parmi