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ce qui est normal, alors qu'à Saint-Michel ce même gravier repose sur une argile plastique, pure, grise, épaisse de 8 mètres et que nous ne pouvons rapporter qu'à l'argile base du Paniselien P1m. Il y a là une sorte de contradiction, sans doute plus apparente que réelle.

En effet, nous sommes d'accord pour reconnaître dans l'argile plastique P1m non une argile marine de grand fond, mais au contraire une argile pure, de lagune, l'équivalent exact de notre argile des Polders de l'époque moderne.

Lors du retrait de la mer ypresienne, il s'est établi, sur la partie émergée, un régime lagunaire pendant lequel l'argile polderienne s'est déposée dans les dépressions sur des épaisseurs pouvant atteindre 10 à 12 mètres dans la partie Sud de la Flandre, et l'on conçoit que lorsque la mer paniselienne est entrée dans le pays, elle s'est forcément étendue à la surface des dépôts lagunaires et a pu y déposer du gravier.

L'argile P1m est donc un véritable dépôt de transition, représentant un état spécial de régime continental, et, en réalité, elle appartient autant à l'Ypresien qu'au Paniselien.

Le fait que nous constatons à Saint-Michel, où le gravier paniselien surmonterait l'argile polderienne P1m, tendrait même à faire pencher la balance du côté de l'Ypresien.

C'est évidemment là un point théorique à discuter, et pour nous, qui attachons une grande valeur aux graviers séparatifs, il y a lieu sérieusement de nous demander s'il ne faudrait pas placer désormais l'argile P1m au sommet de l'Ypresien avec la notation Y2 ou Ym, selon que l'on accepte le genre de notations L1 et L2; P1 et P2; Tg1 et Tg2, etc., à moins que, comme moi, on admette, tout au moins pour le Landenien, L2 comme un facies synchronique d'une partie du terme L1d.

De toutes façons, il est facile de voir, dès maintenant, que sous Bruges et entre Bruges et la mer, vers Blankenberghe, les couches paniseliennes prennent des facies que nous ne leur voyons nulle part dans les affleurements de cet étage.

Tous les termes prennent des aspects littoraux, non seulement par la disparition du terme argileux, marin, glauconifère P1c, mais par la prépondérance de l'élément sableux, rude, grossier et même graveleux.

Ces caractères sont encore accentués par la quantité de fragments de lignite xyloïde répandus dans les sables, principalement sous l'emplacement de Bruges.

1898. PROC.-VERB.

10A

J'ai pu encore récemment étudier ces caractères particuliers du Paniselien, grâce aux échantillons d'un puits de 29 mètres creusé par M. Behiels à la malterie d'Hoedt, à la Porte de Gand, près du canal. Orifice du forage cote 7.

Puits foré de la malterie d'Hoedt, Porte de Gand, à Bruges.

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Sous un remblai de 5 mètres d'épaisseur, les couches 2 à 6 inclus nous fournissent une bonne coupe du Flandrien marin, avec ses lentilles limoneuses vers le haut.

La couche 7 nous paraît constituer le sable paniselien P4d.

Quant aux couches 8 à 12, elles montrent une série sableuse, généralement assez grossière, avec les débris ligniteux déjà précédemment signalés; elles se rapportent à P1b.

Il est regrettable que le forage n'ait pas été continué; il est probable que nous aurions pu voir les sables grossir et passer aux sables graveleux.

A ces données, si nous ajoutons la connaissance récemment acquise de l'existence du Paniselien supérieur P2 (sables à Cardita planicosta) dans la région Nord de Bruges, nous pouvons considérer les nouvelles observations comme ayant contribué à faire mieux connaître le sous-sol de cette partie de la Flandre.

A ces renseignements géologiques, j'ajouterai qu'un pompage effectué dans le forage de Saint-Michel a donné un débit de 24 litres par minute, l'eau sortant du sable fin ypresien.

Cette eau, soumise à l'analyse, au laboratoire communal, à Bruges, a donné :

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Les matières fixes du résidu total comprennent principalement des chlorures et des sulfates alcalins (chaux et magnésie)..

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M. A. RUTOT. — Nouvelles observations géologiques faites le long du nouveau canal maritime de Bruges.

M. Rutot rend compte d'observations qu'il a pu faire le long du nouveau canal reliant Heyst à Bruges. C'est à l'extrémité Sud du canal, dans les futurs bassins, à Bruges même, que les principales observations ont pu être faites.

En certains points, de belles coupes montrent un contact du sable de l'invasion marine du XIIe siècle (alq) sur le Flandrien, avec gisements gaulois et gallo-romains au contact.

Les gisements gaulois sont caractérisés par de nombreuses poteries, accompagnées de beaucoup de dents de chevaux, le tout reposant sur un «< briquetage » analogue à celui de la Seille (frontière de Lorraine). Les gisements gallo-romains sont représentés par les ruines de deux villas incendiées, probablement bâties en bois, mais couvertes en tuiles et en ardoises grossières. Les poteries domestiques et les vases en pâte rouge dite samienne abondent, avec des fibules, des monnaies et autres

objets en bronze. Tous ces objets, précieusement recueillis par M. Rutot, se trouvaient recouverts d'une couche de sable marin (alq de la légende de la Carte géologique), épaisse de 1 mètre à 1,50.

En d'autres points, des coupes, profondes de plus de 10 mètres, montraient de terribles ravinements causés par l'irruption des eaux marines du XIIe siècle (alq), qui avaient détruit et emporté d'énormes étendues de tourbe de l'époque néolithique et avaient entassé dans les dépressions des amas considérables de troncs d'arbres noircis et des débris roulés.

Toute l'épaisseur du Flandrien avait été enlevée et les sables alq, chargés de tourbe, reposaient directement sur l'assise supérieure du Paniselien.

Entre des ravinements profonds de 10 à 12 mètres, on pouvait voir le Paniselien supérieur constitué, vers le haut, d'une couche noire terreuse épaisse d'environ 2 mètres, recouvrant le banc à Cardita planicosta, identique à celui visible dans la tranchée du chemin de fer à Aeltre. Ce banc, absolument pétri de grandes Cardita bivalves se montrait sur environ 2 mètres d'épaisseur, et il recouvrait 3 à 4 mètres de sable vert foncé, très glauconifère, un peu argileux, avec quelques fossiles épars.

M. Rutot a noté avec soin toutes les coupes visibles. Elles paraîtront dans un travail que l'auteur compte présenter plus tard à la Société et traitant de la géologie de la plaine maritime.

A. RUTOT. Sur la cote du contact des étages bruxellien et ypresien, sous Bruxelles.

La geologie du sous-sol des grandes villes est généralement difficile à établir avec précision. Elle l'est d'autant plus lorsque des descentes de couches, par petites failles de tassement, existent sur les versants de la vallée du cours d'eau qui arrose la ville.

Dans le cas particulier de Bruxelles, le contact du Bruxellien sur Ypresion se presente à des cotes très diverses, et, naturellement, la cote exacte on reelle du contact sera la plus élevée de toutes celles que l'on pourra constater.

Jusque dans ces dernières annees, la plus haute cote du contact avait ete notée devant la porte d'entrée de la Societe de la Grande-Harmonie,

à l'intersection des rues Montagne de la Cour, Saint-Jean et Cantersteen. Dans une tranchée pratiquée dans la rue, j'avais constaté le contáct à la cote 37 environ.

Depuis lors, j'ai pu noter un autre contact au bas du Grand-Sablon, vers la cote 45, et, plus récemment, les travaux entrepris pour le tracé de la rue Courbe qui doit remplacer la Montagne de la Cour, m'ont permis de constater un contact du Bruxellien sur l'Ypresien, à au moins 4 mètres plus haut qu'à une cinquantaine de mètres de là, lors des travaux d'égouts entrepris devant la Grande-Harmonie.

suit

Or, comme en ce point, le contact avait lieu à la cote 37, il s'enle nouveau contact observé au bas de la rue Courbe se trouve à la cote 41 environ, soit 2 mètres plus bas qu'au Sablon.

que

La continuation des travaux de la rue Courbe m'a, en effet, montré que l'Ypresien monte plus haut que la cote 41, sans pouvoir mieux préciser, de sorte que le contact constaté au bas du Grand-Sablon reste le plus élevé de tous ceux observés. C'est là probablement l'altitude vraie du contact du Bruxellien sur l'Ypresien sous Bruxelles.

E. VAN DEN BROECK. Les « Mistpoeffers » de la mer du Nord, les « Barisal Guns » du delta du Gange et les « Marina » de l'Ombrie, considérés comme manifestations de l'activité endogène et sismique du globe.

Sous ce titre, M. Van den Broeck fait une communication orale qu'il compte compléter et publier ultérieurement, après réception de quelques données complémentaires qu'il attend relativement à des observations faites récemment au sujet des « Barisals Guns ».

M. MOURLON.

Le Service géologique de la Belgique.

Sous ce titre, M. Mourlon donne lecture d'un exposé dont l'Assemblée vote l'impression aux Mémoires.

M. C. Klement donne lecture de la note nécrologique ci-dessous :

Note biographique sur le chev. F. von Hauer.

Franz Kitter von Hauer, mort le 20 mars de cette année, est né à Vienne le 30 janvier 1822. Il fit ses études à l'Université de Vienne et à l'Académie des Mines de Schemnitz (Hongrie). Il commença sa 10B

1898. PROC.-VERB.

(Feuillet provisoire à remplacer ultérieurement.)

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