Les deux gendres: comédie en cinq actes et en vers

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Le Normant, 1810 - Authors, French - 110 pages
Item no. 861 in Two centuries of French drama, 1760-1960, a collection of 2,014 French dramas housed in the Department of Special Collections, University of Florida Libraries.
 

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Page 10 - Le désir, de briller, l'amour de la parure Font taire dans son cœur la voix de la nature. Elle vous aime au fond ; mais cent futilités Occupent tout son temps. Si vous vous présentez, Elle répète un pas, ou bien elle étudie Quelque rôle nouveau dans une comédie ; Car la mode du jour est d'apprendre aux enfants Tout, hormis le respect qu'on doit à ses parents.
Page 54 - Et pourroit bien avoir quelque suite fâcheuse. Tous les yeux aujourd'hui semblent fixés sur vous : Votre élévation a fait bien des jaloux. Vous sentez que pour eux l'occasion est belle; De tout Paris demain ce sera la nouvelle. Aux mots de fils ingrat , de père abandonné , Je crois voir contre vous le public déchaîné ; Pour l'homme qui s'élève il est impitoyable ; C'est un besoin pour lui de le trouver coupable : La foule des médians va , vous le pensez bien , Dire qu'un mauvais fils...
Page 7 - La maison des vieillards , le bureau des nourrices : Pour les pauvres toujours il compose , il écrit. COMTOIS. Oui ; mais s'il faut payer , jamais il ne souscrit. C'est pour les malheureux un homme de ressource , II leur prête sa plume , et leur ferme sa bourse, D up H É.
Page 55 - DALAINVILLE. Oui , vous avez raison , c'est une indignité. Mais vous le disiez bien , il seroit préférable Que la chose fût vraie et non pas vraisemblable. DERVIÈRE. Eh ! nous perdons ici le temps à discourir . Quand un danger pressant devroit nous faire agir. Au fond , c'est un bon homme ; un peu de complaisance , Quelques mots de douceur le calmeront , je pense , N'est-il pas vrai ? DALAINVILLE.
Page 18 - D'autres, dont l'industrie est la seule ressource, Vrais courtiers de bureaux, politiques de bourse, Chaque jour, de scandale et de propos méchants Fabriquant un recueil pour divertir les grands : Hommes perdus d'honneur, avides mercenaires, Qui, tour à tour agents de plaisirs et d'affaires, Par leur impertinence indignent tout Paris, Et se sont fait un nom à force de mépris.
Page 25 - Répand-on des bienfaits, il faut qu'un journaliste Dans sa feuille aussitôt en imprime une liste. La charité jadis s'exerçait sans éclat; A Paris maintenant on s'en fait un état. Tout n'est plus que calcul, et cette ardeur factice Est un masque nouveau qui couvre l'avarice.
Page 7 - Tu méconnais, Comtois, ses bonnes qualités: Lui, c'est un philanthrope; il est des comités De secours , d'indigence ; il régit les hospices , La maison des vieillards , le bureau des nourrices ; Pour les pauvres toujours il compose, il écrit. COMTOIS. Oui , mais s'il faut payer jamais il ne souscrit. C'est pour les malheureux un homme de ressource, 11 leur prête sa plume, et leur ferme sa bourse.
Page 24 - Ces airs de bienfaisance et ce brillant vernis , Ne trompent que les sots , je vous en avertis : De cette belle ardeur je ne suis point la dupe ; De vous, je le vois bien, vous voulez qu'on s'occupe. Le monde où nous vivons est plein de charlatans Qui tâchent d'arrêter les regards des passans.
Page 9 - ... messieurs font bon feu, bonne chère, J'ai, pour me restaurer, tout leur ouvrage à faire; C'est moi qui tous les soirs me couche le dernier, Et qui tous les matins me lève le premier. Quand du beau monde vient la brillante cohue, Pour appeler les gens je reste dans la rue. De tous ces fainéants il faut subir la loi ; Chacun d'eux, à l'hôtel, se fait servir par moi. Pour valets s'il est dur d'avoir de pareils êtres, II est bien plus cruel de les avoir pour maîtres.
Page 50 - DALAINVILLE, Si j'occupe en effet cette place éminente , Je servirai d'abord l'humanité souffrante : C'est de l'homme public le plus noble devoir. DERVIÈRE. Sans doute. Si jamais j'ai le moindre pouvoir... Que dis-je? Le pouvoir ne...

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