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BACHELIER, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,

QUAI DES AUGUSTINS, no 55.

1835

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M. Tréviranus, nommé dernièrement correspondant de la section de
Botanique, remercie l'Académie.

M. Demonville demande que des Commissaires soient chargés d'exa-
miner les travaux qu'il vient de terminer concernant Jupiter, ses satellites
et la Lune. Ces nouveaux mémoires n'étant que des paraphrases d'une
théorie sur laquelle il a déja été fait deux rapports, on ne donne aucune
suite à la demande de M. Demonville.

Le conseil municipal de Montbéliard écrit qu'une statue représentant
George Cuvier, sera érigée sur une des places de cette ville le 23 Août
prochain, jour anniversaire de la naissance de l'illustre naturaliste. Il
témoigne le vœu qu'une députation de l'Académie puisse assister à cette
cérémonie.

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Diminution des sources dans l'ancien Poitou et dans la
Charente-Inférieure.

M. Fleuriau de Bellevue, correspondant de l'Académie, lui a transmis
les résultats des recherches auxquelles il s'est livré, dans la vue de répondre
à cette question posée par le congrès scientifique de Poitiers en sep-

tembre 1834 Quelle est la cause de la diminution que l'on remarque depuis vingt ans dans le nombre et le volume des sources?

Suivant M. Fleuriau, c'est seulement depuis dix ans et non pas, comme on le dit, depuis environ vingt ans, que les sources ont diminué dans la contrée qu'il habite. Ce phénomène, il l'attribue exclusivement à une diminution dans la quantité d'eau qui est tombée sous forme de pluie. M. Fleuriau ne croit pas qu'il soit nécessaire d'en chercher la cause, ainsi que divers météorologistes l'ont fait, dans les travaux de dessèchement, d'irrigations, de canalisation; dans les tranchées pratiquées tant pour les routes nouvelles, les mines et les carrières, que pour la grande division des propriétés, et qui ne permettent pas aux eaux souterraines voisines de la surface, de parcourir d'aussi longs trajets qu'autrefois. Quoique l'appauvrissement et la disparition des sources aient été, dans ces dix dernières années, pour le Poitou et la Charente-Inférieure une véritable calamité, les récoltes ne paraissent pas en avoir souffert. Ce fait curieux, notre auteur l'explique en remarquant que la diminution annuelle de la pluie n'a pas porté également sur tous les mois. Voici, au surplus, et presque dans les propres termes de M. Fleuriau, le résumé des observations météorologiques sur lesquelles il se fonde. Elles ont été faites à la Rochelle, de 1777 à 1793, et dans le canton de Courçon, de 1810 à 1.833 inclusivement (1).

La diminution sensible des pluies ne date que de l'année 1825. Les huit mois de février à septembre inclusivement ne reçoivent, à La Rochelle, en général, que des pluies médiocres, qui, étant bientôt absorbées par l'action du soleil, l'action du soleil, des vents et de la végétation, ne peuvent pénétrer assez profondément pour alimenter suffisamment les sources. On voit, en effet, que la moyenne de ces huit mois n'a été que de 20 lignes 3 dixièmes par mois, dans les trente-deux années qui précèdent 1825, et que de 19 lignes 9 dixièmes dans les neuf dernières années y compris 1833.

Les quatre mois d'octobre, novembre, décembre et janvier sont, en quel

(1) Ces observations ont été faites d'abord à 4 et ensuite à environ 12 mètres audessus du niveau de la mer, savoir, les premières par feu M. Seignette, secrétaire de l'Académie; celles de 1810 à 1829, à la Vallerie, par feu M. de Monroy, directeur (avec M. Fl.) d'un desséchement de 6 mille hectares sur les bords de la Sèvre Niortaise; finalement, elles ont été continuées à Courcon par M. Vincent. On a toujours employé le même udomètre, qui (on s'en est assuré) est encore parfaitement intact. Le sommaire de ces observations, jusqu'en 1827, est consigné dans les Annales de Chimie et de Physique de 1829, tome XLII, page 360. (Note de M. Fleuriau.)

que sorte, les seuls qui puissent approvisionner les sources pour un certain temps, à raison du grand volume et de la longue durée de leurs pluies, ainsi que de la faible évaporation qui règne dans cette période de l'année. On a recueilli, en effet, mensuellement, pendant ces quatre mois des trente-deux années précitées, 32 lignes 8 dixièmes, ce qui donne près d'un pouce d'eau de plus par mois que les huit mois précédens de la même période; or il n'est tombé que 23 lignes 5 dixièmes d'eau dans les quatre pareils mois des neuf dernières années; il y a donc une diminution, dans la cause alimentaire des sources, de 28 pour cent entre ces deux périodes, différence suffisante pour expliquer le phénomène que les environs de la Rochelle ont présenté.

L'égalité presque complète qui existe entre les quantités totales de pluie des huit mois de février à septembre de l'une et de l'autre période (la différence n'est, en effet, que de 4 dixièmes de ligne par mois, ou d'environ 2 pour cent), mérite d'autant plus d'être signalée, que ces huit mois sont ceux pendant lesquels la plupart des végétaux prennent leur a ccroissement et parviennent à la maturité.

D'après cette remarque, on ne doit pas s'étonner si la forte diminution de pluie des neuf dernières années, ne paraît avoir eu aucune influence sur les récoltes de cette même période, qui, en général, a été tout aussi productive que la précédente.

L'année 1834 a présenté le plus grand de tous les déficits. On n'y compte que quatre-vingt-quatorze jours de pluie et 17 pouces 4 lignes 8 dixièmes d'eau, tandis que les moyennes des trente-deux années précitées, ont été de cent quarante-huit jours et de 24 pouces 5 lignes 4 dixièmes, ce qui donne une diminution de 29 pour cent sur l'année entière, et spécialement de 55 pour cent sur les quatre mois de janvier, octobre, novembre et décembre.

GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.

-

Statistique des forages artésiens du département des Pyrénées-Orientales.

Il n'existait naguère, dans le département des Pyrénées-Orientales, aucune source artésienne artificielle. Aujourd'hui les forages s'y multiplient si rapidement, que M. Farines, auteur de la note communiquée à l'Académie et qui fait le sujet de cet article, a déjà pu, sans trop de prétention, l'intituler Statistique des puits forés de l'ancien Roussillon.

Le tableau suivant fera connaître la situation des principaux de ces puits, leur profondeur, la hauteur du jet au-dessus du sol, et enfin, les quantités d'eau qu'ils fournissent par minute, exprimées en litres.

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