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32.e famille. PALMIPEDES, Palmipedes, Vieill.

Bec plus long que la tête, grêle et entier, ou épais et dentelé en lames; doigts antérieurs réunis par une membrane découpée au milieu de son bord libre.

79. genre. AvOCETTE, Recurvirostra, Lin, Vieill., Tem.

Bec long, grêle, flexible, déprimé, sillonné en-dessus, retroussé et aigu; narines longues et linéaires; tarses allongés; pouce presque nul, élevé de terre.

Il n'existe qn'une espèce en Europe. Elle vit sur les bords de la mer, des fleuves et des étangs salins; se nourrit de petits vers qu'elle trouve dans la vase.

AVOCETTE, Recurvirostra Avocetta, Lin., Lath., Vieill., Cuv.; vulgairement Demoiselle; enl. 353, adulte; Encycl., pl. 41, f. 4; pl. 338, R.; règne anim., f. 1; sujet réduit au 6.o; tête du même vue en-dessus, réduite; la même tête vue de profil; bord du même bec vu de profil, de grandeur naturelle, pour montrer les narines.

De passage annuel dans nos marais et sur nos côtes maritimes; plus rare en automne qu'au printemps. Nous en avons vu beaucoup dans les mois d'avril, en 1824 et en 1831.

Les måles différent peu des femelles; ils sont seulement un peu plus forts et d'un noir plus profond. Des jeunes, que j'ai trouvés à la fin de septembre 1829, ont les teintes moins prononcées, le blanc perlé et le bec moins long que les vieux.

Les organes génitaux sont très-développés dès le 10 avril. Un œuf de la collection de M. de Lamotte est tacheté de brun sur un fond gris-roux. L'iris est d'un rouge-brun ou roux-marron clair. Le bec, qui est d'un noir de corne, a 10 centimètres de longueur chez le måle adulte, et 6 millimètres de moins chez la

femelle du même âge; les tarses et la partie nue des jambes sont d'un bleu de plomb.

80. genre. PHOENICOPTÈRE, Phænicopterus, Lin. et des

auteurs.

Bec épais, fort, nu à sa base, plus haut que large; mandibule supérieure plus étroite que l'inférieure, courbée, comme brisée vers le milieu et fléchie à sa pointe; bords des mandibules finement dentelés; narines au milieu du bec, longitudinales, couvertes d'une membrane; pieds très-longs; ailes médiocres.

Il n'existe qu'une espèce en Europe, qui vit en société dans les marais et les étangs salés du midi; se nourrit de coquillages, d'insectes et de frai de poissons.

FLAMMANT, Phænicopterus Antiquorum, Tem.; Phan. ruber, Lin., Lath., Cuv.; Phon. europæus, Vieill.; Phan. ruber, Cuv.; enl. 63; Briss., t. 6, pl. 47, f. 1; Encycl., pl. 42, f. 3; pl. 339, R., donnée pour le mâle adulte et qui me paraît représenter un individu d'Amérique ; 340, R., le jeune.

Le Flammant habite le midi de la France et de l'Europe. Il n'est pas rare en Provence et surtout dans le département du Gard où il se propage dans quelques grands marais. On l'a vu accidentellement en Alsace et dans d'autres parties du royaume. M. Crespon, de Nismes, raconte qu'en juin 1828 il en prit une trentaine dans l'étang de Valcarès, avec de longs bâtons munis d'un crochet; ils étaient en mue et ne pouvaient voler à cause de la chute des premières rémiges; qu'en hiver 1819 des chasseurs en assommèrent un plus grand nombre qu'ils trouvèrent pris par les pieds sous la glace, dans un autre étang près d'Aiguesmortes; qu'un même fait était arrivé en 1789 dans le même lieu.

Les femelles diffèrent des males; ont les teintes du plumage

plus pâles. Les jeunes sont gris. Iris jaune pâle chez ces derniers et jaune brillant chez les vieux.

Le Flammant d'Europe se retrouve en Afrique. Les marchands vendent souvent l'une des espèces d'Amérique, Phænicopterus ruber, pour celle-ci. Il est cependant facile de les distinguer l'une de l'autre. Le Flammant d'Europe est plus petit et n'a que les ailes rouges.

Un œuf que je possède, qui m'a été envoyé par Polydore Roux, est blanc, allongé, à surface raboteuse.

ANTHROPOLOGIE.

MONSTRE MONOMPHALIEN STERNOPAGE.

DU SEXE FÉMININ.

Par M. A. TESTELIN, Docteur-Médecin, membre résidant.

SÉANCE DU 5 MARS 1841.

Ce monstre est né le 6 janvier 1841, chez M.me Bauduin, sage-femme. Quand la femme qui l'a mis au monde se présenta à son logis, elle était en travail depuis plusieurs heures, la poche des eaux était rompue, la matrice largement dilatée et l'on sentait une tête qui s'engageait dans l'excavation. Au bout d'un certain temps le travail se ralentit; en touchant de nouveau on s'aperçut que bien qu'il y eût déjà une tête et une portion de corps dans l'excavation, il en existait une seconde au détroit supérieur. On refoula la portion du corps déjà engagée et la seconde tête descendit; en deux heures l'accouchement fut terminé, les deux fœtus, bien qu'on les eût senti remuer pendant le travail, ne donnaient plus le moindre signe de vie. La femme était à terme, enceinte pour la troisième fois, et ses deux premières grossesses n'avaient rien offert de particulier. Ces renseignements, malheureusement forts incomplets, m'ont été fournis par M.me Bauduin.

Voici la description de ce monstre :

Son poids est de 4 kil. 250 grammes, sa longueur de 45 cen

timètres. Les têtes offrent le développement et les caractères propres aux fœtus à terme, les sutures et les fontanelles sont peu écartées, les cheveux longs. Les ongles solides et bien conformés dépassent les bouts des doigts.

Les deux individus appartiennent au sexe féminin et sont également développés. Ils sont unis face à face depuis la partie supérieure du sternum jusqu'à l'ombilic; cette partie est unique, à elle vient s'insérer un cordon ombilical également unique, contenant deux veines et deux artères. A part cette réunion sur la ligne médiane, ils ne paraissent pas différer de deux fœtus ordinaires, mais en pénétrant plus profondément, on reconnaît, que la cavité thoracique régulièrement composée dans ses régions postérieures et latérales, offre en avant une large ouverture de communication qui s'abouche, dans la partie antérieure du thorax du sujet opposé. Cette ouverture résulte de la déviation latérale des sternums; aussi observet-on de chaque côté sur les faces latérales un sternum offrant deux faces, l'une interne, l'autre externe, deux bords s'articulant avec les cartilages costaux de chacun des fœtus. De plus, les extrémités supérieures ou claviculaires sont soudées entre-elles de manière à constituer une voûte présentant une face supérieure convexe une inférieure concave. Il semble, comme le dit bien M. Isid. Geoffroy S.-Hilaire, que le sternum de chaque sujet soit resté divisé sur la ligne médiane, et que ses deux moitiés, comme les feuillets d'un livre largement ouvert, aient été reportées sur les flancs, où, rencontrant les deux moitiés semblablement disposées du sternum de l'autre individu, elles se sont réunies de manière à former deux sternums latéraux régulièrement conformés; à part cependant la disposition que nous venons de signaler à l'extrémité supérieure, et que M. Geoffroy ne parait pas avoir rencontrée, puisqu'il ne la mentionne pas. Il résulte de là que la région antérieure du thorax de chaque sujet est fondue

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