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le vivant et immédiatement après l'avoir enlevé de la place où il se développe chaque année. La forte lumière dont nous avons pu disposer, et surtout la perfection donnée à nos lentilles achromatiques, par le savant M. Ch. CHEVALIER, nous a permis d'employer un grossissement de 3,000 diamètres, c'est-à-dire, un grossissement au moins huit fois plus considérable que celui auquel pouvaient atteindre MM. GREVILLE et BAUER. Quant à la figure a, qui appartient à M. AGARDH, dans sa table 21 des Icones algarum, elle offre à peine un grossissement de 200 diamètres et laisse beaucoup à désirer. On n'y voit que des globules hyalins ou rouges, et non les globules jaune pâle et verdâtre, jaune de cire ou orangé, vus par l'Algologue écossais et par nous.

Nous terminerons cette note par un exposé succinct des principaux résultats que nous avons obtenus des globules du Protococcus nivalis traités avec quelques réactifs. Si l'ou verse une goutte d'alcool, d'ammoniaque ou d'acide sulfurique trèsfaible, sur les globules que l'on observe au microscope, ils ne changent ni de forme, ni de dimension, ni même de couleur; mais si l'on emploie une solution d'iode, leur belle couleur rouge passe sur-le-champ au vert sale et foncé. Si l'on ajoute ensuite de l'ammoniaque liquide, la couleur verte abandonne les globules qui reprennent à peu près la couleur rouge qu'ils avaient auparavant. Cette couleur rouge revient aussi d'elle-même, après quelques heures de repos, sans faire usage de l'ammoniaque.

OBSERVATIONS

SUR LE LOPHIUM ELATUM,

Par M. J.-B.-H.-J. DesmazièrES, Membre résidant.

3 DÉCEMBRE 1841.

SYNONYMIE. LOPHIUM ELATUM, Grev. Scott. crypt. fl., tab. 177, f. 2.-Fries Elench. fung., 2, p. 113.

- Berk. Brit. fung. p. 281.

Hysterium elatum, Carmich. Manusc.

Le petit genre Lophium, créé par FRIES, et qui a pour type l'Hypoxylon ostreaceum de BULLIARD, ne se compose que de quatre espèces, dont deux seulement figurent jusqu'ici dans les ouvrages généraux sur la cryptogamie de la France : ce sont le Lophium mytilinum, que PERSOON et DE CANDOLLE avaient placé dans les Hysterium, et le Lophium aggregatum, que ce dernier auteur et M. DUBY, ont également considéré comme appartenant au genre Hysterium et publié sous ce nom dans le supplément à la Flore française et dans le Botanicon gallicum. A ces deux espèces fort curieuses, il faut en ajouter une autre, peut-être plus intéressante encore, le Lophium elatum de M. GREVILLE, trouvé pour la première fois, en Ecosse, par le capitaine CARMICHAEL, à qui la cryptogamie anglaise doit tant de belles découvertes, et en France, dans les environs de Briançon, par M. AUNIER, sur les rameaux du frêne; puis, par M. MONTAGNE, près Sedan, sur une branche de sapin; enfin, au printemps de 1840, par M. ROBERGE, qui nous en a adressé de beaux échantillons pour être soumis à notre examen. Ces échantillons, récoltés dans les environs de Caen, et rapportés non

sans raison, avec beaucoup de doute, au Lophium mytilinum par notre savant et infatigable correspondant, diffère essentiellement de cette espèce par ses périthéciums une fois plus élevés, peu ou point dilatés au sommet qui est tronqué, rarement arrondi, comme le représente très-bien M. GREVILLE dans la figure citée plus haut. Cette figure néanmoins rétrécit un peu trop le pied de la plante, qui, dans nos échantillons, est d'une largeur presque égale de la base au sommet. Elle atteint, dans son plus grand développement, un millimètre et demi de hauteur et un tiers de millimètre de largeur. Elle est, du reste, comme le Lophium mytilinum, posée verticalement, comprimée, d'un noir luisant, et marquée de stries très-fiues, transverses et légèrement courbées. En s'ouvrant au sommet par une fente, elle se sépare en deux valves et ressemble alors, mais en miniature, à une moule qui serait implantée par son extrémité rétrécie. Le Lophium mytilinum, au contraire, plus court et élargi en éventail, peut être comparé exactement à la forme d'une huître. Le nucleus de cette derniére espèce est logé dans une cavité réniforme, celui du Lophium elatum dans une cavité ovoïde aplatie. Il est blanchêtre, composé de thèques entremêlées d'un grand nombre de paraphyses, trèsétroites, un peu flexueuses et longnes de un quart de millimètre environ. Ces thèques s'ouvrent par leur base, d'où s'échappent des sporidies fort alongées, ténues, remplies desporules globuleuses, olivatres, serrées les unes contre les autres sur une seule ligne. Nous avons été assez heureux pour saisir le moment où les sporidies, encore enfermées dans la thèque dans la plus grande partie de leur longueur, avaient rompu cette enveloppe, dans sa partie inférieure, et se trouvaient écartées entre-elles par leur extrémité libre, de manière à représenter une sorte d'aigrette à l'un des bouts de la thèque qui les contenait encore. Ces sporidies sont peu nombreuses; nous en avons compté cinq, quelquefois six ou sept et même

huit. MM. GREVILLE et FRIES ne les ont pas vues, et, en effet, il n'est guère possible de soupçonner leur existence, lorsque la déhiscence de la thèque ne s'est point opérée. Il est encore un autre caractère que le Mycétologue écossais n'a pas remarqué et que M. FRIES n'a pu mentionner, parce qu'il paraît ne parler du Lophium elatum que d'après la description du Scottish cryptogamic flora: c'est que chaque individu de cette belle espèce est placé sur un duvet qui l'entoure. Cette petite base byssoïde est composée de filaments bruns, semi-opaques, très-ténus, simples ou presque simples et sans cloisons apparentes.

Le Lophium mytilinum est assez commun en France, mais le Lophium elatum paraît y être aussi rare qu'en Écosse et en Angleterre. Nos échantillons sont sur des rameaux secs de pommiers tombés à terre; il a aussi été observé, mais une seule fois, sur le Cerasus Mahaleb. La plante nait dans la partie ligneuse; on ne l'entrevoit d'abord que par les fissures de l'écorce et ne se laisse bien apercevoir que quand celle-ci est enlevée.

MYCETOLOGIE.

DESCRIPTIONS

DE DIX ESPÈCES DU GENRE PEZIZA A AJOUTER A LA FLORE

FRANÇAISE,

Par M. J.-B.-H.-J. DESMAZIÈRES, Membre résidant.

4 FÉVRIER 1842.

1. PEZIZA MUSCORUM, Fr. Syst. myc. 2, p. 69.

Cette espèce, comme toutes celles qui vont nous occuper, ne figure encore dans aucun ouvrage sur la Cryptogamie de la France. Nous la trouvons, en automne, dans les taillis des environs de Lille, sur la mousse à demi détruite et sur les deux faces de vieilles feuilles de Peuplier. Elle est sessile, d'un à deux millimètres de diamètre, d'abord concave et d'un blanc d'ivoire, ensuite plane, fauve ou jaunâtre, quelquefois un peu sinueuse, et constamment pourvue d'un rebord bien apparent. Sa surface extérieure paraît glabre à l'œil nu, mais armé d'une forte lentille, on s'aperçoit qu'elle est légèrement pubescente. Ses thèques ont à peu près '/,。 de millimètre de longueur et les sporules qu'elles renferment sont oblongues.

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2. PEZIZA BRUNNEOLA, Nob. Pl. crypt. édit. 1, N.o 1156; édit. 2, N. 656.

P. Amphigena, stipitata, villosa, pusilla,

brunnea, subsparsa. Cupula junior subglobosa, adulta plana, marginata. Disco albido pallescens; stipite brevi, glabro, eburneo.

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