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servation succincte; 9 parmi elles ont guéri radicalement de la manière suivante :

» 4 après une seule injection,

» 2 après deux injections,

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>> Chez les 6 autres malades l'injection iodée, renouvelée trois fois chez 3 d'entre elles, resta sans résultats; alors on laissa une sonde à demeure dans le kyste et l'on fit des lavages et des injections de temps en temps; 2 guérirent et la troi.. sième succomba à l'infection purulente ; chez 2 autres le kyste était compliqué d'un carcinome, et l'auteur reconnaît que l'opération et l'injection iodée ont dû accélérer le terme fatal; chez la dernière malade l'injection iodée ne paraît avoira mené aucune modification.

>> Le docteur Fock croit pouvoir conclure de ses recherches propres, que les injections iodées doivent être repoussées quand le kyste présente des tumeurs dures, colloïdes ou autres; que les observations de M. Boinet, pratiquées par centaines, sans amener un seul accident quoiqu'il n'y ait parmi elles que 10 guérisons, auraient besoin d'être contrôlées plus rigoureusement; que les injections iodées sont indiquées de bonne heure pour les kystes uniloculaires, à liquide séreux, lorsqu'il y a peu ou point d'adhérences; que la sonde ne doit être laissée à demeure qu'autant qu'il y a des adhérences, et que l'injection iodée renouvelée est restée sans résultat; qu'enfin, dans l'état actuel, ses faits ne lui permettent pas encore de décider si la ponction suivie d'injections iodées mérite la préférence sur l'ovariotomie.

>> En recueillant ces renseignements, dignes de figurer à côté des plus sérieux travaux sur le traitement des kystes de l'ovaire, j'ai cru devoir les adresser à l'Académie qui jugera peut-être utile de les joindre aux autres pièces de la discussion qu'elle vient d'entamer.

J'ai l'honneur d'être, etc. » (Renvoyé à M. Barth.)

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Considérations générales sur la thérapeutique des hydropisies enkystées de l'ovaire.

M. CRUVEILHIER : Bien que les développements pleins d'intérêt, dans lesquels sont entrés mes honorables collègues, aient jeté une vive lumière sur la thérapeutique des hydropisies de l'ovaire; telles sont les difficultés et telle est l'importance pratique de cette question, que j'ai cru devoir apporter, à mon tour, à l'Académie, mon faible tribut d'observation et d'expérience.

J'envisagerai surtout la question au point de vue de l'anatomie pathologique, dont personne ne déclinera l'importance en pareille matière.

Et d'abord, qu'est-ce qu'une hydropisie enkystée de l'ovaire? Au point de vue le plus général, c'est une production kysteuse accidentelle, susceptible d'un accroissement indéfini, libre de toutes parts comme l'ovaire, aux dépens duquel elle est formée, ne communiquant avec l'individu porteur que par un pédicule vasculaire, pourvue elle-même d'un système vasculaire de nouvelle formation, vivant d'une vie propre bornée à l'exhalation, à l'absorption et à la nutrition, vie parasitaire, indépendante de la vie générale.

La vie des kystes de l'ovaire est tellement parasitaire, qu'ils restent complétement étrangers à tous les grands mouvements organiques et vitaux qui se passent dans l'économie. Et tandis qu'un traitement médical peut être employé avec avantage et souvent avec succès contre les hydropisies des membranes séreuses, les hydropisies enkystées sont complétement réfractaires à toutes les médications dirigées sur les grandes voies d'élimination de l'économie. Le choléra lui-même, que nous avons vu faire disparaître en quelques heures les hydropisies des membranes séreuses, n'exercerait aucune action sur l'hydropisie ovarienne. Aucun traitement médical ne saurait donc être institué contre les kystes de l'ovaire. On a vu les drastiques les plus violents

employés avec autant de persévérance que de témérité par des empiriques qui, dans leur ignorance, confondaient les hydropisies enkystées de l'ovaire avec les hydropisies ascites; on a vu, dis-je, ces drastiques produire les évacuations alvines les plus immodérées, au point d'altérer profondément la santé générale, sans avoir aucun retentissement sur le kyste lui-même.

Ainsi, comme l'a si bien dit M. Trousseau, point de traitement médical pour les kystes de l'ovaire, lésion locale tout à fait indépendante de l'état général, et qui n'exige par conséquent qu'un traitement local ou chirurgical.

Or, les hydropisies enkystées de l'ovaire ne constituent pas une espèce anatomique toujours identique avec elle-même. L'anatomie pathologique démontre, en effet, qu'elles présentent entre elles des différences importantes qui permettent de les diviser en plusieurs espèces et en plusieurs variétés.

La solution de la question du traitement chirurgical des hydropisies de l'ovaire étant en grande partie subordonnée à ces différences, il est indispensable de déterminer leurs espèces et variétés principales, en négligeant celles de ces espèces et variétés qui sont sans importance pour le traitement.

Or, les grandes différences que présentent les hydropisies ovariennes sous le point de vue pratique se rapportent, les unes à la qualité du liquide contenu, les autres à la disposition du kyste, à son unité, à sa division en loges ou cavités distinctes, à sa structure.

Sous le rapport de la qualité du liquide, on peut diviser les hydropisies ovariennes: 1° en kystes séreux, qui contiennent une sérosité, tantôt parfaitement limpide, tantôt diversement colorée ; 2° en kystes albumineux, dont le liquide ressemble à du blanc d'œuf plus ou moins visqueux ; 3° en kystes gélatiniformes, dont le liquide ressemble à de la gelée. On ne saurait trop insister, sous le rapport thérapeutique, sur l'importance des conditions diverses de fluidité et de viscosité que présente l'hydropisie ovarieune, et je dois dire qu'il m'a toujours paru facile de déterminer à priori, par le caractère

de la fluctuation, la fluidité ou la viscosité du liquide contenu.

Sous le rapport de la disposition du kyste proprement dit, les hydropisies de l'ovaire peuvent être divisées en quatre espèces bien distinctes: 1° kystes uniloculaires, 2° kystes multiloculaires, 3° kystes aréolaires ou vésiculaires, 4° kystes composés. Ces derniers résultent de l'association d'un kyste uniloculaire avec un kyste multiloculaire, on bien de l'association de l'un ou l'autre de ces kystes avec l'espèce aréoJaire ou vésiculaire. On peut encore considérer comme composés les kystes qui ont pour support un corps fibreux plus ou moins volumineux.

Sous le point de vue de la structure, les kystes de l'ovaire sont constitués par un sac fibro-séreux, si régulier dans quelques cas, qu'on croirait avoir sous les yeux un sac fibroséreux normal. C'est surtout dans les kystes uniloculaires qu'on observe cette disposition. Le péritoine forme toujours une enveloppe complète au kyste, et lui adhère si intimement, qu'il n'est pas possible de l'en séparer sans enlever en même temps une lame fibreuse. La surface interne du kyste est quelquefois tellement lisse, qu'on dirait qu'elle est tapissée par une membrane séreuse; mais le scalpel ne peut pas la démontrer. Il n'est pas rare de voir cette surface interne rugueuse, hérissée de papilles, de végétations épidermiques verruqueuses, très denses, ayant quelquefois la dureté du tissu corné; enfin, on rencontre quelquefois des plaques cartilagineuses ou osseuses incrustées dans les parois des kystes.

Il m'a toujours été possible de séparer le kyste ovarique en deux lames superposées bien distinctes, l'une superficielle, l'autre profonde, entre lesquelles sont ordinairement placées de très grosses veines.

Il est une variété de kystes ovariques qu'on peut appeler uniloculaires, bien qu'ils soient divisés en un nombre considérable de compartiments par des cloisons incomplètes qui permettent entre eux une communication facile : ce sont les kystes uniloculaires cloisonnés.

Parmi les kystes uniloculaires composés, je signalerai les

kystes uniloculaires végétants; la poche est unique, mais de sa face interne naissent des végétations ou productions mameJonnées plus ou moins nombreuses, tantôt petites comme une framboise, tantôt du volume d'une orange, quelquefois du volume des deux poings réunis, et même bien davantage. Ces végétations sont constituées par du tissu aréolaire; lorsqu'elles ont un certain volume, on peut en général les reconnaitre avant la ponction.

Le liquide contenu dans les kystes uniloculaires simples ou cloisonnés est le plus ordinairement séreux, et par conséquent d'une évacuation facile et complète; mais malheureusement il n'en est pas toujours ainsi. Quelquefois ce liquide est filant, visqueux, à la manière du blanc d'œuf, si bien que l'évacuation du liquide ne peut avoir lieu qu'à l'aide d'une très grosse canule, et même que dans quelques cas elle est impossible.

Les kystes multiloculaires sont constitués par un nombre plus ou moins considérable de poches distinctes presque toujours inégales en volume, sans communication les unes avec les autres.

Le liquide contenu dans les kystes multiloculaires est souvent séreux; mais il m'a paru qu'il présentait plus souvent le caractère visqueux que celui des kystes uniloculaires.

Il faut bien distinguer les kystes multiloculaires des kystes ovariques doubles, je veux dire des cas assez rares dans lesquels les deux ovaires sont simultanément affectés d'hydropisie; dans tous les faits de ce genre que j'ai eu l'occasion d'observer, les deux kystes étaient d'un volume très inégal.

Les kystes multiloculaires conduisent par degrés insensibles aux kystes vésiculaires, que je regarde comme une variété des kystes aréolaires.

La structure des kystes ovariques aréolaires est curieuse. Dans cette importante variété, l'ovaire est transformé en une masse aréolaire, à mailles communicantes, remplies par une matière albumineuse, tantôt filante comme du blanc d'œuf, tantôt présentant la consistance du miel, d'autres fois, l'aspect d'une gelée. Jamais, dans cette forme, le contenu

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