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DU MÊME AUTEUR :

La Biologie, 4° édition, un vol. in-12.

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- C. Reinwald et Cie.

L'Évolution de la morale, un vol. in-8. - Vro Babé et Cie.

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Vve Babé et Cie.

L'Évolution du mariage et de la famille, un vol. in-8.
L'Évolution de la propriété, un vol. in-8. — Ve Babé et Cie.
L'Évolution] politique dans les diverses races humaines, un vol. in-8.
Vre Babé et Cie.

L'Évolution juridique dans les diverses races humaines, un vol. in-8.
V Babé et Cio.

Pensées du Cardinal de Retz, un vol. in-16. - Charpentier et Fasquelle. Physiologie des passions, 2° édition, entièrement refondue, un vol. in-12. C. Reinwald et Cie.

La Sociologie d'après l'ethnographie, 3° édition, un vol. in-12. — C. Reinwald et Cie.

Science et Matérialisme, un vol. in-12. C. Reinwald et Cie.

MU

21100. Imprimerie LAHURE, rue de Fieurus, 9, à Paris.

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SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE
PROFESSEUR A L'ÉCOLE D'ANTHROPOLOGIE

Même les dieux succombent. Les religions se suc-
cèdent c'était celle de Jupiter; c'est celle de Ma-
homet, et d'autres croyances - surgiront avec d'au-
tres années, jusqu'à ce que l'homme sache - que son
encens fume, que ses victimes saignent en vain.

BYRON (Childe Harold, ch II, st. 3.)

PARIS

C. REINWALD ET C, LIBRAIRES-ÉDITEURS

15, RUE DES SAINTS-PÈRES, 15

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ソに

4.2145

O BEH.

PRÉFACE

De tous les grands sujets sociologiques successivement abordés dans la série de ces « Évolutions », et étudiés à la lumière de la méthode comparative, il n'en est aucun qui soit plus justiciable de cette méthode que la religion, en comprenant sous ce vocable la somme des illusions dont le genre humain tout entier s'est leurré et se leurre encore à propos du surnaturel. — Dans nos vieilles sociétés se targuant d'être très civilisées, l'idée religieuse rayonne encore d'un prestige tout particulier. Les théologiens l'ont compliquée à plaisir; les métaphysiciens ont fait de violents efforts pour la réconcilier avec la raison et l'expérience, sans s'apercevoir qu'autant valait chercher la quadrature du cercle. Surtout et pendant des siècles, le bras séculier s'est mis très docilement au service de la religion; il a dompté ou supprimé les adultes trop rebelles à la grâce, tandis qu'une éducation, pieuse jusqu'à l'onction, circonvenait la débile intelligence des enfants et s'efforçait d'y stériliser tout germe d'impiété future. Nous descendons de toute une série de générations ainsi domptées ou séduites. Il est donc bien naturel que la plupart d'entre

a

nous, même parmi les meilleurs et les plus intelligents, aient hérité de tendances religieuses, devenues instinctives. Pour eux, le mot « religion » représente tout un idéal à la fois mystérieux et vénérable, qui plane audessus de l'examen, quelque chose comme un sanctuaire fermé et inviolable. Ces antiques préjugés, si funestes à la liberté de penser, sont encore entretenus par nombre de savants mythologues qui, se cantonnant dans l'examen spécial de telle ou telle grande religion, ne l'étudient qu'à l'apogée de son dévelopement, avec la parure d'idées et de sentiments plus ou moins élevés dont l'ont ornée les siècles; aussi, en y mettant parfois un peu de complaisance, n'ont-ils aucune peine à trouver sublimes les textes qu'ils examinent à la loupe et ils s'efforcent de nous faire partager leur opinion.

La méthode comparative, seule, peut nous mettre à l'abri de ces erreurs de jugement. Guidés par elle, nous voyons, à n'en pas douter, que les grandes religions sont simplement l'épanouissement des petites, de ces grossiers fétichismes dont nos doctes exégètes ne daignent pas même s'occuper. Les unes et les autres. ont germé dans le sol commun de ce que Tylor a si justement appelé « l'animisme », c'est-à-dire de cette illusion primaire qui porte l'homme peu développé à prêter à tels objets ou êtres du monde ambiant sa volonté, ses sentiments, ses idées. Ce fait général est absolument hors de doute, et l'on s'en convainc aisément en interrogeant, au sujet de leurs croyances, toutes les races humaines, des plus inférieures aux plus développées, en étudiant aussi les origines et

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