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le plus facile de s'exercer. Celui des écrits politiques s'explique par la position exceptionnelle où la Belgique s'est trouvée cette année. Le nombre des écrits sur la grammaire est assez remarquable; les discussions auxquelles donnent lieu depuis quelque temps les principes de grammatologie flamande prouvent l'intérêt que l'on porte à la langue, que l'on parle dans les deux Flandres, les provinces d'Anvers, de Brabant et de Limbourg. Encore n'avons-nous pu nous procurer la liste d'opuscules flamands, qui se publient chaque année en grand nombre, à Roulers, Courtrai, St-Nicolas et Malines.

En comparant le relevé de cette année avec celui des deux années précédentes, nous trouvons une différence qui est tout en faveur de 1839.

et

En effet, en 1837, il a été publié 180 écrits;

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On voit que nous avons toujours marché progressivement. On annonce pour l'année 1840 la publication de cinq nouveaux recueils périodiques, scientifiques ou littéraires, dont trois en français et deux en flamand..

J. D. S. G.

Analyse des Bulletins

DES SÉANCES DE LA COMMISSION ROYALE D'HISTOIRE.

TOME 3, 2o BULLETIN.

Séance du 3 août 1839.

M. Dumortier, nommé membre de la commission, est installé en cette qualité.

Le compte de la recette et de la dépense de la commission pour l'exercice 1838 est approuvé et sera transmis au département de l'intérieur.

La commission arrête ensuite l'ordre de ses publications.

Il est décidé qu'on achevera immédiatement l'impression du second volume des chroniques de Flandre, dont M. De Smet est l'éditeur, et que M. De Ram pourra mettre sous presse un volume relatif à l'histoire du pays de Liége, contenant : 1° La chronique de Jean de Looz;

2o Celle de Théodoricus Pauli, De cladibus Leodiensium; 3o Celle de Henricus de Merica, Compendiosa Historia de cladibus Leodiensium.

4° Un poème en vieux français, tiré d'un manuscrit de M. le professeur Serrure, et intitulé: La Correxion des Liégeois;

En même temps M. Gachard procédera à la publication d'une relation des troubles de Gand sous Charles-Quint, relation qu'il a fait suffisamment connaître dans les bulletins précédents.

Ces impressions achevées, il sera loisible à M. Willems de mettre au jour le second volume de la chronique flamande rimée de De Klerk et à M. De Reiffenberg, les monuments historiques du Hainaut et de Namur.

M. De Ram a déjà préparé le De Dynter, qui sera livré incessamment au public.

M. Dumortier propose la publication des mémoires de Renon

de France, président d'Artois, sur la révolution des Pays-Bas au XVIe siècle.

Il est invité à faire un rapport sur ces mémoires, sur l'intérêt qu'ils offrent et les faits nouveaux qu'ils contiennent.

Dans tous les cas, les publications antérieurement arrêtées, devront être épuisées avant que l'on passe à une nouvelle série.

La commission s'est empressée d'accueillir l'offre de M. le comte J. Coghen, d'une somme de 2000 francs à donner en prix dans un concours ouvert par elle.

Elle propose en conséquence, au nom de M. le comte J. Coghen, un prix de 2000 francs à l'auteur d'un ouvrage, qui réunira au mérite du fond celui de la forme, et où sera traitée d'une manière satisfaisante :

L'histoire générale de la Belgique sous le gouvernement » de la maison d'Autriche, depuis le mariage de Maximilien » avec Marie de Bourgogne, jusqu'à l'abdication de CharlesQuint. »

La commission ne demande pas une histoire complète des princes de la maison d'Autriche pendant cette période; mais elle désire qu'on envisage uniquement le sujet dans ses rapports avec la Belgique.

Les réponses rédigées soit en français, soit en flamand, et dont l'étendue sera au moins d'un fort volume in-8", devront être envoyées, franches de port, avant le 1er juillet 1841, au secrétaire de la commission.

Les auteurs ne mettront point leur nom à leur travail, mais simplement une devise, répétée dans un billet cacheté avec ce nom et leur adresse.

Ceux qui se feront connaître de quelque manière que ce soit, ainsi que ceux dont le manuscrit aura été remis après le terme fatal, seront irrévocablement exclus du concours.

Le secrétaire donne lecture d'un arrêté qui charge MM. Emile Gachet, attaché à la commission, et Kreglinger, archiviste de la province d'Anvers, de concourrir à la rédaction de la table chronologique des chartes et diplômes relatifs à l'histoire de la Belgique, et de se conformer à cet effet aux dispositions de l'arrêté du 16 novembre 1838.

M. le ministre a approuvé un mémoire qui lui a été soumis par le conservateur de la bibliothèque royale et en vertu duquel une partie des ouvrages littéraires et historiques, imprimés aux frais de l'état, sera employée à établir des relations et des cartels d'échange, avec les corps savants et les universités du continent et des contrées transmarines. Jusqu'à présent il se distribue 103 exemplaires des chroniques, tant dans le pays qu'à l'extérieur.

Correspondance.

Le secrétaire du cabinet annonce que le roi a daigné agréer l'hommage du premier volume de la chronique de De Klerk. Divers remerciments pour l'envoi de ce volume sont adressés à la commission.

M. le major Geoffroy qui a eu l'obligeance de confier à la commission l'original du Cantatorium de S'-Hubert, lequel est encore entre les mains de M. De Reiffenberg, annonce qu'on lui a fait des offres très-considérables de l'étranger pour l'acquisition de ce précieux monument, mais qu'il aime mieux en assurer la propriété à la Belgique. Ses propositions seront l'objet d'un examen particulier.

Le bulletin donne ensuite des extraits d'une lettre de M. G. G. Vreede, de Gorcum, relative à plusieurs particularités historiques, concernant les Pays-Bas et notamment aux négociations de Henry, comte de Berg, et du comte de Warfusée, de la maison de Renesse, à La Haye au commencement de l'année 1632, etc.

Communications et Lectures.

M. Gachard présente à la commission plusieurs cahiers d'un recueil, formé par M. Lacroix, archiviste à Mons, des particularités les plus curieuses consignées dans la collection des registres aux résolutions du conseil de cette ville, laquelle remonte à l'année 1404.

La commission émet le vœu que les archivistes de nos principales villes se livrent, à l'exemple de M. Lacroix, au dépouillement des registres aux résolutions du magistrat et des corps qui, sous différentes dénominations, y représentaient la commune. Ces documents abondent en détails ignorés et

qui n'intéressent pas seulement l'histoire locale, mais aussi quelquefois l'histoire du royaume, comme le prouvent les extraits tirés des registres du conseil de ville de Mons.

M. De Ram présente la justification de Tilly par rapport à l'incendie de Magdebourg, en 1681; il cite nn article publié dernièrement dans le troisième volume du recueil, intitulé : Historisch-Politische Blattre fur das katholische Deutschland. Cet article renferme plusieurs témoignages, qui justifient entièrement ce célèbre général, que la Belgique compte avec gloire parmi ses enfants, des accusations portées contre lui par la plupart des historiens modernes, qui prétendent qu'il fit mettre le feu à la ville de Magdebourg après l'avoir prise, et qu'il encouragea des soldats au meurtre et au pillage.

Plusieurs rapports officiels et quelques récits d'historiens. contemporains, relativement à ces malheureux événements, font partie de la justification présentée, et à ces témoignages d'auteurs catholiques, M. De Ram en ajoute d'autres de plusieurs protestants qui les confirment et qui doivent contribuer à effacer enfin de nos histoires modernes, les accusations injustes contre Tilly et le blâme dont on flétrit encore

son nom.

Sur la guerre de Grimberghe, par M. De Ram.

Un des plus anciens monuments de notre littérature nationale, c'est la chronique rimée de la guerre de Grimberghe, composée en partie par un écrivain vivant au XIIIe siècle; l'autre partie est l'ouvrage d'un continuateur, qui vivait vers 1400, comme il le dit lui-même.

La plupart des historiens modernes ont consulté cette chronique et tous s'accordent à dire qu'elle renferme une foule d'erreurs, de détails fabuleux et d'anachronismes; mais l'un d'eux, le savant auteur des Trophées du Brabant, est allé beaucoup plus loin, et a relégué parmi les fables l'histoire tout entière de cette longue guerre.

Quoiqu'il soit seul, ou à peu près seul de son avis, on est cependant forcé d'avouer qu'il le fonde sur des preuves de

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